Atouts du parc industriel
Sur son territoire, Saint-Bruno -de-Montarville bénéficie du parc d’affaires Gérard-Filion ainsi que d’un écoparc industriel. À Saint-Basile-le-Grand, il n’y a pas de zone consacrée aux industries.
Saint-Bruno-de-Montarville est en santé financière, ce qui lui permettra de bâtir un complexe sportif. La situation économique de Saint-Basile-le-Grand est bonne, mais depuis plusieurs années, la vigilance est de mise afin de limiter les dépenses; d’où l’absence, entre autres exemples, de piscine publique sur ce territoire.
Des revenus
À Saint-Bruno-de-Montarville, le Groupe Montoni investit 450 millions de dollars pour un projet situé dans l’Écoparc industriel. La première pelletée de terre a eu lieu en septembre dernier. À terme d’ici deux ans, ce projet pourrait rapporter à la Ville des revenus évalués à 8 M$ par année, aux dires du maire, Ludovic Grisé-Farand. « C’est l’équivalent d’un autre Promenades St-Bruno », commente celui-ci. En comparaison, en 2022, les entreprises Stelpro, Trans-Herbe et Spa Förena ont payé respectivement 391 938 $, 154 242 $ et 279 846 $ en taxes foncières à Saint-Bruno-de-Montarville.
« Ce n’est pas toutes les villes qui ont ce luxe. » – Ludovic Grisé-Farand
Pour la Municipalité de Saint-Bruno-de-Montarville, 7 % de ses revenus émanent des industries et des entreprises situées dans le parc Gérard-Filion et dans l’Écoparc. Si l’on parle des immeubles non résidentiels, c’est-à-dire les commerces et autres bâtiments commerciaux, incluant les Promenades St-Bruno, ce ratio s’établit à 42 %. « C’est presque 50 % de nos revenus qui proviennent des entreprises, des industries et des commerces », se targue Ludovic Grisé-Farand.
Il y a trois parcs industriels à Sainte-Julie, dont le parc Coulombe, sur la rue Principale, qui accueille surtout des PME. On trouve de plus grandes industries dans les deux autres, le long de l’autoroute 20, certaines à vocation provinciale, nationale ou internationale. Cependant, ces zones industrielles ne sont pas aussi vastes qu’à Saint-Bruno. Ensemble, le commercial et l’industriel rapportent à la Ville plus ou moins 15 % des revenus. « C’est peu, comparativement à d’autres villes voisines. C’est assez limité. Nos parcs industriels sont modestes par rapport à Boucherville, Varennes ou Saint-Bruno. Sainte-Julie demeure très résidentielle », consent le maire de Sainte-Julie, Mario Lemay. Ainsi, Sainte-Julie recevra 977 000 $ en revenus de taxes foncières pour les immeubles industriels en 2022.
À l’opposé, la richesse foncière de Saint-Basile-le-Grand est basée à 87 % sur la taxe de base des propriétaires de résidences. Ce taux grimpe à 90 % quand on ajoute les immeubles de six logements et plus. Il n’y a qu’une seule industrie sur le territoire grandbasilois. Les taxes qu’elle rapporte s’élèvent à 1 % de la totalité des revenus de la Ville. « C’est une infime partie des revenus. C’est vraiment limité, reconnaît le maire, Yves Lessard. Il y a peu d’espace pour les industries à Saint-Basile-le-Grand. À l’époque, il y avait aussi la CIL, qui occupait une partie de nos terrains avec ceux de McMasterville. Aujourd’hui, cet endroit est zoné industriel léger. Ça demeure le secteur qui se prêterait le mieux à un développement industriel. »
Pourquoi un parc industriel?
Quand on leur demande en quoi un parc industriel est un atout pour la santé financière d’une Municipalité, les trois maires contactés par Les Versants donnent des réponses différentes. « Ça vient soutenir le fardeau fiscal des propriétaires de résidences », reconnaît Yves Lessard.
Du côté de Sainte-Julie, Mario Lemay souligne que les industries du territoire apportent une présence importante sur le plan fiscal. « Le taux de taxes des entreprises et des industries est plus élevé que celui des propriétaires de maisons. Malgré que leur poids soit modeste à Sainte-Julie, nos industries contribuent au niveau du budget. »
« Les villes sont prisonnières de la taxe foncière. Elles n’ont pas d’autres revenus », rappelle le premier magistrat de Saint-Bruno. Selon lui, la présence d’un parc industriel évite d’attribuer 100 % du fardeau fiscal aux avis d’imposition des citoyens. Il poursuit : « Ce n’est pas toutes les villes qui ont ce luxe. Si Saint-Bruno n’avait que du commercial, pas d’industriel, ça mettrait de la pression sur nos citoyens. Ça prend un équilibre entre du développement commercial, du développement résidentiel et du développement industriel. »
Avec des propriétaires de maisons qui contribuent à 87 % aux revenus de la Ville, Saint-Basile-le-Grand est loin de cet équilibre. D’ailleurs, dans une précédente entrevue que M. Lessard accordait au journal, alors qu’il était question d’une hausse substantielle de l’avis d’imposition, il avait déclaré : « Quand on compare nos sources de revenus avec ces villes-là, Saint-Basile ne fait pas le poids. Ce sont des municipalités qui ont des plateaux industriels. Ça assure un bon revenu supplémentaire. Saint-Basile n’a pas ça, et c’est une contrainte majeure qui nous oblige à limiter nos ambitions futures. »
Démystifier les parcs industriels
Le parc Gérard-Filion et l’Écoparc sont deux sites différents. Le premier existe depuis plusieurs années sur le territoire montarvillois. « C’est notre parc d’affaires traditionnel », rappelle Ludovic Grisé-Farand. Il est délimité du côté résidentiel de l’autoroute 30, sur les rues Parent, Marie-Victorin, Sagard, Hocquart… L’Écoparc est situé de l’autre côté de l’autoroute de l’Acier. Les entreprises qui s’y implantent se situent sur le boulevard Clairevue et les rues René-Descartes, Graham-Bell, éventuellement Jean-Talon…