Un développement résidentiel dans le Boisé des Hirondelles à Saint-Bruno

Monsieur Yves-François Blanchet,

Ministère du Développement durable, Environnement, Faune et Parcs

Dans le but d’apporter des données impartiales entourant le dossier d’un projet résidentiel du Boisé des Hirondelles à Saint-Bruno-de-Montarville, nous voulons vous informer de quatre faits techniques importants qui opposent les enjeux mis de l’avant par ceux et celles qui demandent que le gouvernement et/ou la municipalité puissent faire l’acquisition desdits lots de ce Boisé.

Un premier fait concerne l’historique des lots ciblés par ce projet résidentiel. Depuis 1922, ces mêmes lots furent utilisés à des activités spécifiques telles que le prélèvement forestier, pour des activités de loisirs, pour la planification et l’expansion du terrain de golf adjacent, et, dans les années 1940, pour deux projets résidentiels comme en font foi les deux résidences actuelles situées en bordure du terrain de golf de Saint-Bruno.

Un deuxième fait se rapporte aux terrains de la rue des Roitelets et des rues avoisinantes. Ces terrains furent en grande majorité acquis dans les années 1960 et le but recherché était de faire de ces terrains un développement résidentiel par le promoteur, monsieur Harvey. Conséquemment, ce développement résidentiel a brisé tout corridor en bordure du Parc de conservation du Mont-Saint-Bruno et a ainsi encouragé le développement résidentiel du Sommet Trinité.

Un troisième fait est du domaine scientifique. Les plantes situées sur les lots ciblés par le projet résidentiel du Boisé des Hirondelles se retrouvent intégralement et à différents endroits à l’intérieur des limites du Parc de conservation du Mont-Saint-Bruno.

En 2012, des biologistes sont en mesure de transplanter avec succès toutes les plantes indigènes du Québec. À titre d’exemple, de 1968 à 1975, le ministère des Ressources naturelles du Québec avait acclimaté et transplanté des plantes médicinales de la communauté des Cree de Fort Ruppert (Chisasibie). Des biologistes du gouvernement du Québec ont réalisé ce travail dans le cadre de la Convention de la Baie-James.

Enfin, le quatrième fait est d’ordre économique. Vous connaissez plus que toute autre personne, monsieur le Ministre, la lourdeur du fardeau de taxes et d’impôts que doivent payer les citoyens du Québec.

Le propriétaire actuel des lots du projet résidentiel du Boisé des Hirondelles a, par son capital et ses taxes, payé depuis des années la valeur imposée pour lesdits lots. En outre, le droit de construire sur ces lots est acquis depuis plusieurs années. Conséquemment, la projection actuarielle de ce développement résidentiel rapporterait, avec les années, quelques millions en taxes à la municipalité de Saint-Bruno pour ces nouvelles résidences.

En opposition aux quelques résidants de la rue des Roitelets qui souhaitent que le gouvernement et/ou la municipalité de Saint-Bruno puissent faire l’acquisition desdits lots du Boisé des Hirondelles, nous pensons que les Québécois, et plus particulièrement les Montarvillois, ont suffisamment d’autres choses à payer.

De plus, il est à noter qu’entre 1979 et 1985, lors de la création du Parc de conservation du Mont-Saint-Bruno, aucun mémoire et/ou rapport des quelques résidants de la rue des Roitelets n’a été déposé lors des audiences publiques du ministère des Loisirs, de la Chasse, de la Pêche et des Parcs du Québec pour demander d’inclure les lots du Boisé des Hirondelles à l’intérieur des limites du Parc de conservation du Mont-Saint-Bruno.

Il est trop facile de tromper les gens en prétendant vouloir défendre la nature et son environnement. L’attitude qu’affichent des résidants de la rue des Roitelets dans ce dossier semble cacher un seul et unique but de faire avorter ce projet résidentiel dont les résidences seront construites à la limite de leur cour arrière.

En terminant, monsieur le Ministre, vous aurez des rencontres avec des personnes intègres pour les causes se rapportant à des dossiers de l’environnement. Ainsi, nous vous soumettons respectueusement les quatre faits énoncés plus haut qui vous permettront, en toute impartialité, de faire la part des vrais enjeux environnementaux.

Nous vous remercions de votre accueil à cette présente lettre,

 

Ray James Bernard

Michel de Grandpré

Jean Robert Fournier

Jean Marc Larsen

François Lépine

Résidants de Saint-Bruno-de-Montarville

 

(Sources : Le registre foncier de la province de Québec; Convention de la Baie-James et du Nord québécois (archives); Le rapport sur les mémoires et les audiences publiques à la création du Parc de conservation du Mont Saint-Bruno, par monsieur Buissière du MLCP, 1986; La loi sur la protection des plantes au Québec; Les archives sur les travaux du barrage de la Baie-James; Dictionnaire Larousse, édition 2010)