Saint-Bruno: une compagnie d’ici limité par les réglementations du plastique à usage unique

Avec plus de 150 stations de lave-glace libre-service au Québec, l’entreprise Cristal Innovation, basée à Saint-Bruno-de-Montarville, a empêché l’achat de 400 000 bidons à usage unique depuis 2019, alors que 22 millions de contenants de lave-glace sont en circulation au Québec chaque année, selon le fondateur de l’entreprise, Pierre Néron.

Pour M. Néron, le « nerf de la guerre » réside dans la réglementation du plastique à usage unique. « On va voir un vrai boum quand la règlementation municipale interdira tous les plastiques à usage unique », mentionne M. Néron.

Certaines réticences

Une station est située à l’Écocentre Saint-Bruno. Si les villes de Saint-Basile-le-Grand et de Sainte-Julie n’ont pas de station, le projet de l’entreprise Cristal Innovation compte 150 appareils à la grandeur du Québec. Le projet a vu le jour notamment à Contrecœur, à Beloeil, à Chambly et à Saint-Lambert. L’entreprise installera trois stations à l’Étape, l’aire de service dans la réserve faunique des Laurentides, entre Québec et Chicoutimi. Si le prix du lave-glace en bidon est très variable, l’offre de l’entreprise Cristal Innovation se situe dans la moyenne. À Saint-Bruno, le litre de lave-glace coûte 1,20 $, soit environ 3,95 $ pour le gallon. Dans les stations-services, le prix moyen pour un gallon jetable tourne autour des 6 $ sans rabais ou promotion.

Pierre Néron trouve important, pour implanter le comportement du consommateur, d’aller à la rencontre des gens là où ils circulent chaque semaine, comme les stations-services ou les grandes surfaces. L’entreprise rencontre toutefois certaines réticences devant les propriétaires des stations-services. « Notre offre vient brasser les choses pour les stations-services. »

Règlementation municipale

Certaines municipalités du Québec ont déjà mis en place des règlementations visant l’interdiction des plastiques à usage unique. La Ville de Prévost, dans les Laurentides, exige une redevance, appelée écocontribution, à l’achat de divers articles à usage unique. En 2022, c’était une première au Canada.

Le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Ludovic Grisé Farand, perçoit une bonne réception des entreprises qui se conforment aux différents règlements municipaux. « On prend la réduction du plastique à usage unique à cœur depuis longtemps », mentionne-t-il.

Les sacs de plastique sont interdits sur le territoire de Saint-Bruno depuis 2017. Depuis peu, l’agglomération de Longueuil a interdit aussi ces mêmes sacs pour la collecte des feuilles et des branches.

M. Grisé Farand mentionne toutefois que d’autres actions pourront voir le jour après la compilation des consultations concernant le plan climat. L’adoption de ce plan devrait se faire en 2025, selon le maire. 

La Ville de Saint-Basile-le-Grand s’en remet, pour sa part, à un règlement interdisant les sacs de plastique à usage unique, depuis 2018, et à une politique interne pour interdire les bouteilles d’eau en plastique lors de rencontres ou d’activités municipales. « La Ville participe à l’initiative RemplisVert, qui vise à réduire la consommation de bouteilles d’eau en plastique à usage unique en créant un réseau de lieux privés et publics où les gens peuvent se rendre pour remplir une bouteille d’eau réutilisable », mentionne Stéphanie Plamondon, porte-parole de Saint-Basile.