Saint-Bruno: le vapotage dans les lieux publics
Le vapotage est interdit à l’intérieur des lieux publics, même si certaines personnes semblent déroger à la règle, selon les observations de divers commerçants et établissements à Saint-Bruno.
Robert D’Aquila, directeur de l’école secondaire du Mont-Bruno, confirme que certains jeunes fument dans l’école, malgré la sensibilisation mise en place pour éduquer les élèves quant aux risques de cette habitude.
« On a des élèves qui fument dans les salles de bain, le corridor ou les vestiaires. Ils savent que ce sont des lieux où il y a moins de surveillance. »
Le directeur mentionne qu’il est difficile d’identifier les vapoteuses. « C’est petit et ça se cache bien. Certains modèles ne sont pas plus gros qu’une clé USB » déclare-t-il, alors qu’une équipe de sensibilisation à l’interne a été mise sur pied pour lutter contre ce problème.
« Plus on commence tôt à vapoter, plus le risque à la dépendance est grand. » – David-Martin Milot
Pas juste les jeunes
Si les jeunes sont souvent ceux qui vapotent le plus, les gardiens de sécurité des Promenades St-Bruno avertissent aussi des adultes dans la quarantaine. « Ce n’est pas un problème fréquent, mais ça arrive que l’on doive avertir des clients, soit après les avoir vus par nous-mêmes ou après que des employés nous l’ont signalé », mentionne l’un d’entre eux.
Le constat est le même pour une gérante du Cineplex. « C’est déjà arrivé que certaines personnes aient vapoté dans les salles de bain ou les salles de cinéma, mais ce n’est pas fréquent. »
De son côté, Marie-Josée Guilbault, porte-parole du Réseau de transport de Longueuil (RTL), rapporte qu’il n’y a eu que des évènements isolés au cours des dernières années. « Le vapotage à bord des autobus du Réseau de transport de Longueuil ne représente pas un problème constaté, fort heureusement. Nous remercions d’ailleurs nos usagers de respecter les règlements liés à l’interdiction de fumer ou de vapoter à bord de nos autobus. »
Effets encore inconnus
Selon le médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive, David-Martin Milot, le fait de voir les gens vapoter dans les espaces publics peut certainement mener à une banalisation du geste. « Nous savons qu’il y a des composants toxiques qui émanent de la fumée du vapotage, mais la science ne définit pas encore les risques de la fumée secondaire ou tertiaire comme celle de la cigarette. » Le spécialiste explique que plusieurs prototypes, produits et concentrations sont à étudier dans le cas du vapotage, ce qui complexifie la tâche des chercheurs.
« Ce que l’on sait, c’est que l’âge d’initiation est un risque. Plus on commence tôt à vapoter, plus le risque à la dépendance est grand », précise Dr Milot.
Médecin-conseil à la Direction régionale de santé publique de la Montérégie, notre intervenant précise que plusieurs actions sont adoptées pour sensibiliser et éduquer les jeunes aux risques dans les écoles, primaires et secondaires, les cégeps et les universités.
« La proximité au vapotage donnera un faux sentiment de sécurité. On a l’impression de connaître la substance »,
explique le médecin, qui démystifie le principe que l’aérosol qui sort des vapes n’est pas que de la vapeur d’eau.
Il est important, selon le Dr Milot, de travailler avec différents acteurs afin de sensibiliser les gens à cette pratique.
« C’est important de s’assurer que les lois sont respectées, de conscientiser les gens à éviter de vapoter près des aires de jeux, les endroits sportifs ou devant les jeunes », conclut le spécialiste.