Saint-Bruno : Roselyne Houde tente sa chance en skeleton
Roselyne Houde a été nommée, la semaine dernière, parmi les 100 finalistes du camp des recrues RBC. L’athlète de Saint-Bruno-de-Montarville a été sélectionnée pour la finale nationale de recherche de talents olympiques en… skeleton!
« Roselyne apporte une vitesse incroyable et une énergie positive qui illumine la piste », mentionne l’entraîneur-chef et responsable technique du skeleton de Bobsleigh Canada Skeleton, Joe Cecchini.
M. Cecchini a remarqué pour la première fois la vitesse de Roselyne Houde lors du camp des recrues RBC.
« Sa capacité à maintenir des vitesses élevées lors de plusieurs poussées, même lors des premières séances d’entraînement auxquelles nous l’avons invitée, fait d’elle une redoutable compétitrice. Son dévouement à perfectionner sa technique et sa force est évident. Son attitude positive est contagieuse! » poursuit l’instructeur.
D’abord une athlète de rugby
Faut-il rappeler que Roselyne Houde a fait les manchettes du journal Les Versants au cours des dernières années alors qu’elle endosse les couleurs du Rouge et Or de l’Université Laval pour l’équipe féminine de rugby.
Aujourd’hui, elle se classe au sein des finalistes du camp des recrues RBC. Nous avons contacté la principale intéressée. « Je suis très fière de faire partie des 100 meilleurs athlètes. Je suis reconnaissante pour tous les efforts que j’ai mis dans mon entraînement, qui ont porté leurs fruits et qui me permettent de découvrir un nouveau sport », amorce la jeune femme de 21 ans.
Tenter sa chance
Il y a deux ans, Roselyne Houde avait pris part au camp des recrues RBC parce qu’elle souhaitait se lancer un défi. Or, elle n’a pas pu se rendre à la finale, en raison d’une blessure au genou. Cette année, elle voulait tenter sa chance à nouveau. « Vraiment pour le plaisir et parce que j’aime faire ce genre de tests physiques. » À la suite des évaluations, tenues en mars, Roselyne est contactée par Rugby Canada, Bobsleigh et Skeleton Canada ainsi qu’Escalade Canada. Toutes ces fédérations trouvaient ses tests physiques intéressants.
Ainsi, la Montarvilloise est conviée à se joindre à la formation de développement Maple Leaf avec Rugby Canada. Une occasion qui lui permet de voyager à San Diego et de jouer contre l’équipe de développement américaine.
Puis, en juillet, elle participe à un camp de skeleton au parc olympique des Jeux de Calgary de 1988. « Je suis allée à ce camp d’entraînement juste dans le but de découvrir un sport que je connaissais moins. Finalement, j’ai vraiment adoré mon expérience! Ça m’a donné le goût de mieux connaitre ce sport méconnu », résume-t-elle.
Sport technique et tactique
Quand on lui demande ce qui l’attire dans cette nouvelle discipline, celle qui a débuté sa carrière sportive en patinage artistique à l’aréna Michaël-Bilodeau, à Saint-Bruno, répond que c’est le fait d’utiliser ses capacités physiques, dont sa vitesse. « C’est un sport méconnu. Au Québec, nous n’avons pas ce genre d’installations. J’aime aussi l’idée d’une petite communauté sportive de laquelle je fais maintenant partie. C’est un sport très technique et tactique », précise Roselyne Houde.
Dans les prochains mois, voire les prochaines années, l’étudiante universitaire veut apprendre à contrôler le skeleton et étudier plusieurs autres aspects du sport.
En novembre, elle s’envolera pour un séjour de deux semaines à Whistler, dans l’Ouest canadien, afin d’apprendre à piloter le skeleton. « À la suite de ce camp, je serai en mesure de descendre une piste complète de skeleton », dit-elle.
La peur
Les vitesses atteintes lors de la descente en skeleton sont d’environ 140 km/h. Ça n’effraie pas Roselyne. « Le rugby est un sport de contact. On apprend à vivre avec les douleurs et le « mal ». J’aime le fait d’aller vite, de me sentir puissante. Je crois que le rugby m’a permis d’avoir moins peur. Aussi, je suis en apprentissage de ce sport. Je ne connais pas tous les aspects, mais ça m’excite davantage que ça me fait peur! »
Au pays, la seule piste complète se trouve à Whistler. Elle a servi lors des Jeux olympiques de 2010, à Vancouver. L’équipe nationale s’entraîne à Whistler durant la période hivernale et à Calgary durant l’été. À Calgary, la piste n’est plus fonctionnelle depuis quelques années. « C’est pourquoi nous nous entraînons dans une maison de glace pour pratiquer notre départ, qui consiste au sprint et à l’embarquement. »
La poursuite des études et du rugby
Malgré son incursion dans le monde du skeleton, Roselyne Houde continue son aventure rugby avec les filles du Rouge et Or. Elle poursuit aussi les études pour l’obtention de son baccalauréat en kinésiologie. « Dans les prochaines années, je devrai me questionner à continuer ou non le rugby, mais pour l’instant, j’aime toujours ce sport et j’ai le temps de faire les deux », conclut-elle.
Les 100 meilleurs ayant un grand potentiel olympique participeront à la finale nationale du camp des recrues RBC, le samedi 2 novembre à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Trente d’entre eux obtiendront un financement, une place au sein d’Équipe Canada avec l’un des douze organismes nationaux de sport partenaires et un parcours accéléré vers les Jeux olympiques.