Parc du mont Saint-Bruno : rien de nouveau dans l’annonce de son agrandissement
Le 7 octobre, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a annoncé 922 millions de dollars dans un Plan nature 2030. On retrouve dans ce plan la volonté d’agrandir le parc national du Mont-Saint-Bruno, une idée qui date de plusieurs années maintenant.
Quand, comment, pour quel montant…? Il est impossible de répondre, aujourd’hui, au projet du ministre de l’Environnement du Québec de vouloir agrandir le parc national du Mont-Saint-Bruno.
«Nous ne vendrons pas ce terrain à des fins de développement commercial ou immobilier.» – Ministère de la Défense nationale
Depuis 2017, date à laquelle le champ de tir a été officiellement classé comme excédentaire à ses besoins par le ministère de la Défense nationale, l’endroit n’est plus exploité par les Forces armées. Entretemps, les gouvernements provinciaux qui se sont succédé ont démontré leur intérêt à intégrer l’endroit au parc du mont Saint-Bruno.
« Nous évaluons la propriété en vue d’un transfert ou d’une vente possible, nous a indiqué le Ministère de la Défense nationale (MDN). Nous connaissons la valeur environnementale de cette propriété et nous savons à quel point il est important de préserver cet espace naturel. (…) Nous ne vendrons pas ce terrain à des fins de développement commercial ou immobilier. Afin de protéger la flore et la faune de la région, l’accès à cette propriété du MDN sera interdit jusqu’à ce qu’elle soit transférée ou vendue à un nouveau propriétaire, qui aura alors la responsabilité de continuer à protéger ces terrains et leurs espèces indigènes. Des évaluations du site et des discussions sont en cours, et nous communiquerons des nouvelles mises à jour sur l’avenir du terrain une fois qu’une décision finale aura été prise. »
Aujourd’hui, l’ancien champs de tir appartient toujours au MDN. Le ministère de l’Environnement indique bien au journal qu’il n’a « pas encore conclu d’entente avec le gouvernement fédéral au sujet de l’acquisition des terrains appartenant au ministère de la Défense nationale », et sont toujours intéressé à les acquérir. Il demeure « en attente de réponses quant à l’intention du gouvernement fédéral à cet égard. »
Environ 70 hectares de l’ancienne propriété du champ de tir ont été transférés au gouvernement du Québec en 2000 et constituent aujourd’hui la partie est du parc national du Mont-Saint-Bruno. Le ministère de l’Environnement est propriétaire des terrains composant le parc national et la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) est propriétaire des réseaux de sentiers.
La moitié du parc
Le terrain de la Défense nationale est très grand, couvrant environ 4,5 km2. Si ce terrain s’ajoutait à celui du parc national du Mont-Saint-Bruno, il agrandirait la superficie de ce dernier de près de 50 %. En effet, le parc de la Sépaq s’étend sur une superficie de 8,9 km2.
« Ce serait très intéressant d’en faire un lieu de conservation et un pôle de plein air. Tout est en place pour le vélo de montagne. On aurait ici les moyens de concurrencer Bromont », de se réjouir le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Ludovic Grisé Farand. Or, entre 2017 et l’annonce de M. Charette, rien n’a changé. « C’est rassurant que le gouvernement provincial marque son intérêt avec cette annonce. Nous, nous sommes toujours en discussion avec le gouvernement fédéral. On vient justement de lui écrire pour savoir si le dossier avançait. »
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement québécois montre son intérêt à rattacher ce terrain au parc du mont Saint-Bruno, mais il est toujours aussi difficile de savoir quand.
Du vélo de montagne
L’idée du maire, de conserver l’endroit tout en mettant de l’avant une activité de plein air avec du vélo de montagne, n’est pas anodine. Il y a quelques années, l’association Trivélo a développé des sentiers de vélo avec la collaboration du Programme de soutien du personnel des Forces armées canadiennes.
Le réseau de sentiers comptait plus de 35 km, dont près de 25 km de « single tracks » (pistes étroites). Celui-ci comprenait un sentier d’initiation au vélo de montagne pour les jeunes et moins jeunes, de multiples pistes étroites, rapides et sinueuses, ainsi qu’un secteur avec passages techniques.
Une activité qui pourrait s’inscrire dans la mission que se donne la Sépaq. « Notre mission consiste à assurer la conservation des territoires et d’en favoriser l’accès à la population sous certaines conditions. Ces deux volets ne sont pas en opposition, c’est une question de juste équilibre.
Ils coexistent pour que les gens qui accèdent de manière encadrée aux territoires découvrent leur beauté et développent un attachement et une sensibilité à l’importance de les protéger », d’indiquer au journal Simon Boivin, porte-parole de la Sépaq.