Ottawa : la rentrée parlementaire du député Stéphane Bergeron
Stéphane Bergeron, député bloquiste de Montarville, a fait sa rentrée parlementaire le mardi 17 septembre dernier, après une journée de porte-à-porte dans le comté de Lasalle-Émard-Verdun.
Le Bloc québécois a remporté de justesse cette élection partielle devant les libéraux. Minoritaire, le parti de Justin Trudeau vit une rentrée parlementaire mouvementée. « Le gouvernement actuel a un problème de crédibilité, même dans les comtés qui sont historiquement libéraux. Il leur reste peu de temps pour faire leurs preuves », mentionne le député fédéral.
Le Parti conservateur du Canada a déposé une première motion de censure en Chambre, le mardi 24 septembre dernier. Justin Trudeau a survécu, mercredi, au vote de confiance avec l’appui du Bloc québécois et du Nouveau Parti démocratique (NPD). Le lendemain, Pierre Poilievre chef des conservateurs, a déposé à nouveau une motion de censure, votée le mardi 1er octobre. Au moment d’écrire ces lignes, le résultat du vote n’est pas connu, mais le Bloc et le NPD ne souhaitent pas aller en élections à ce moment-ci. « Nous ne sommes pas là pour satisfaire les besoins personnels de Pierre Poilievre. On ne remplace pas le pire par le pas mieux », commente M. Bergeron.
Pouvoir de négociation
M. Bergeron, au même titre que ses collègues au Bloc québécois, souhaite profiter de la fin de l’entente entre le Nouveau Parti démocrate (NPD) et les libéraux pour négocier. « Ce qui est mieux pour le parti, ce serait de partir en élections quand l’occasion se présente. On estime que le Bloc québécois pourrait aller chercher 40 ou 45 sièges au lieu de 32. »
Le député mentionne toutefois que la manœuvre ne serait pas une « décision responsable » pour le Québec. « On redevient un partenaire potentiel pour les libéraux. On fait déjà certains gains, mais on pourrait aller en chercher plus pour les Québécois », explique-t-il.
Deux projets
Au cours des prochains mois, le bloquiste souhaite travailler notamment sur deux points. « Notre priorité, c’est de retrouver une équité pour les aînés », décrit-il.
Le député de Montarville souhaite aussi aller de l’avant avec une baisse du nombre de demandeurs d’asile au Québec. « Nous commençons à avoir des alliés circonstanciels dans les autres provinces. Même s’ils reçoivent moins de demandeurs d’asile que le Québec, certains trouvent difficile d’absorber ces nouveaux arrivants. »
Le Bloc québécois exige du gouvernement Trudeau, au plus tard le 29 octobre 2024, d’avoir obtenu la mise en œuvre irréversible de deux projets de loi, C-282 et C-319. Ils ont pour effet de rétablir le pouvoir d’achat des retraités âgés de 65 à 74 ans, dont les prestations fédérales sont 10 % moins élevées que celles que reçoivent les personnes de plus de 75 ans, ainsi que le C-282, qui vise à exclure la gestion de l’offre des négociations futures à caractère commercial.
« Nous ne sommes pas là pour satisfaire les besoins personnels de Pierre Poilievre. On ne remplace pas le pire par le pas mieux. » – Stéphane Bergeron
Ton hostile
Le bloquiste souhaite voir un gouvernement réceptif aux idées du Bloc québécois. « On va essayer d’abord de penser avec lui pour voir s’il est ouvert aux propositions. »
Le ton était hostile dès la première journée en Chambre. « Depuis un certain nombre de sessions parlementaires, nous tentons d’être l’adulte dans la salle et de ne pas céder à la tentation des insultes. »
Si le comportement des libéraux, des conservateurs et, dans une autre mesure, du NPD est parfois déplorable pour Stéphane Bergeron, il part du principe que tous les députés sont « là pour le bien de la population avec des visions différentes et des projets différents ». Il souhaite voir des débats avec de la discipline, de la courtoisie et du savoir-vivre.