Hydro-Québec : 200 dossiers de vol d’électricité par année
Un fraudeur de Saint-Bruno-de-Montarville a écopé d’une sentence d’une année de prison à domicile pour avoir dérobé 200 000 $ d’électricité. Il doit rembourser Hydro-Québec.
« Bon an, mal an, près de 400 dossiers liés à la subtilisation d’électricité sont traités par les équipes de sécurité de l’entreprise », mentionne le conseiller relations avec le milieu – Estrie et Montérégie d’Hydro-Québec, Sébastien Martineau.
C’était avant la pandémie. Depuis 2020, ce nombre a diminué et les vols détectés se sont stabilisés autour de 200 dossiers par année.
Le journal Les Versants a appris que de 2020 à 2023, ce sont près de 18 millions de dollars qui avaient été facturés aux fraudeurs en lien avec les cas de vols d’électricité. « Ces montants incluent par exemple les frais d’inspection et les frais de dommages », précise le porte-parole Louis-Olivier Batty.
Un cas qui remonte à 2020
En septembre 2020, une enquête de l’escouade Intégrité et protection des revenus d’Hydro-Québec avait permis de démanteler un réseau de vol d’électricité, dont le total de la fraude s’élèvait alors à 300 000 $. La tête du réseau, Mario Brousseau, a été arrêtée à Saint-Bruno en compagnie de sa fille, considérée à l’époque comme une complice dans l’affaire.
Selon Sébastien Martineau, la majorité de ces cas sont repérés grâce aux mécanismes de détection d’Hydro-Québec.
La société d’état intervient sur ses équipements et installations sur l’ensemble du territoire de la province. « Pour tout dossier de vol d’électricité présumé, lorsque nous avons le moindre doute pour la sécurité de notre personnel, nous planifions nos interventions en conséquence. Lorsque c’est nécessaire, avec la collaboration des autorités policières. »
La lutte au vol d’électricité demeure une priorité, et ce, pour quatre raisons. Le porte-parole évoque le risque d’atteinte à la sécurité des personnes et des bien, le risque de causer l’instabilité du réseau électrique, la perte de revenus pour l’entreprise, et l’équité envers la clientèle.
Quatre motifs
Quand Hydro-Québec insiste pour dire que le vol d’électricité comme le cas de Mario Brousseau est une priorité, M. Martineau mentionne que la « manipulation frauduleuse d’une installation électrique représente un risque important pour la sécurité publique et nécessite une intervention dans les meilleurs délais ». Quand il note le risque de causer l’instabilité du réseau électrique, c’est parce que ça peut provoquer une dégradation de la stabilité du réseau
« Et par conséquent, un risque pour la continuité du service de l’électricité fourni à la clientèle. » Louis-Olivier Batty ajoute. « Dans un quartier résidentiel, un ensemble de résidences sont reliées à un même transformateur. Lorsqu’une méthode de vol est présente à l’une de ces résidences, ceci peut causer des perturbations sur le réseau pour les clients du quartier. Aussi, si l’énergie consommée excède la capacité du réseau dans ce secteur, ceci peut entraîner des bris d’équipement. »
D’après le principal intéressé, les sommes consacrées au vol d’électricité, incluant les coûts de remise en conformité des installations, sont soutenues par l’ensemble de la clientèle d’Hydro-Québec. Sébastien Martineau insiste pour parler de l’importance de renforcer davantage la lutte au phénomène.
Enfin, la lutte contre ce méfait « assure une équité dans le traitement de la clientèle qui s’acquitte de ses obligations sur sa consommation en électricité par rapport aux citoyens ayant commis des vols d’électricité ».
L’arrestation
Mario Brousseau avait été arrêté à son domicile de la rue Giffard par le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Son fils, Simon Brousseau-Ouellette, et sa fille Caroline Brousseau-Trudel avaient été accusés. Deux autres complices, Nancy Arsenault ainsi que Daniel Soudan, ont également été arrêtés par les policiers. En tout, ils faisaient face à 20 chefs d’accusation pour vol d’identités, complot et fraude.
L’enquête d’Hydro-Québec
L’enquête a toutefois été menée par une équipe spécialisée chez Hydro-Québec.
L’enquête s’était amorcée en 2018 pour une fraude qui s’est étalée de 2014 à 2019. Le réseau utilisait des identités volées pour ouvrir des comptes dont les adresses étaient reliées à des immeubles locatifs. L’enquête d’Hydro-Québec a permis de découvrir que le stratagème s’étalait à 28 logements et 38 adresses en Montérégie, à Montréal et dans Lanaudière.
Les citoyens peuvent appeler en toute confidentialité la ligne Ouvrons l’œil au 1 877 816-1212 pour signaler une fraude ou des installations qui leur semblent non conformes.