Le cellulaire interdit

Depuis janvier, l’utilisation du cellulaire est interdit dans les salles de classe pour tous les élèves. En cette rentrée scolaire 2024-2025, comment les écoles secondaires du territoire gèrent-elles cette directive ministérielle? 

« Pour l’instant, nos élèves peuvent utiliser leur cellulaire dans les corridors et à la cafétéria. Ce n’est pas autorisé en classe, sauf si l’enseignant le permet pour des motifs pédagogiques », mentionne le directeur de l’école secondaire du Mont-Bruno, Robert D’Aquila. 

Comme motifs pédagogiques, le cellulaire peut servir en tant que calculatrice, pour de la recherche en arts ou encore pour la plateforme pédagogique Kahoot!.

« Il faut aller plus loin que la directive ministérielle. D’où son interdiction partout dans l’école pendant les heures d’enseignement. » – Jean-François Guay

École secondaire du Grand-Coteau

Pour le directeur-adjoint de l’école secondaire du Grand-Coteau, à Sainte-Julie, Patrick Vaillancourt, cette politique sur l’utilisation du cellulaire est « claire et connue » des étudiants. Il s’explique. « Le cellulaire doit être dans le sac en tout temps, sauf qu’il est permis dans trois endroits », dit-il.

À l’école secondaire de Sainte-Julie, le cellulaire est autorisé dans la cafétéria, la salle de jeux et l’espace des casiers. « Dès que le jeune se promène dans les corridors et dans les classes, c’est dans le sac d’école », poursuit M. Vaillancourt.

Quand on lui demande le pourquoi de la décision de glisser l’appareil de communication dans le sac d’école, le directeur-adjoint répond que c’est une question pratico-pratique, d’autant plus que les adolescents sont deux dans la même case. « C’est pour éviter les bris, les vols. Ça évite les conflits, de l’avoir dans le sac », commente Patrick Vaillancourt, qui confirme que ce choix implique que chaque jeune traîne son sac d’école partout.

Pour les deux écoles secondaires publiques, la direction rappelle aussi que dans chaque classe, il y a des « condos à cellulaires » (une sorte de pochette à souliers accrochée au mur à l’entrée du local) qui permettent d’y déposer l’objet en question. 

À Saint-Bruno, M. D’Aquila souligne qu’il y a en moyenne cinq ou six cas problématiques par année en lien avec les cellulaires, les réseaux sociaux et les vidéos en ligne. À Sainte-Julie, la direction saisit trois ou quatre cellulaires par jour. « Ce n’est pas majeur. Sur 700 élèves, la moyenne est très bonne », estime M. Vaillancourt.  

Collège Trinité

Pour la rentrée 2024, la direction du Collège Trinité, à Saint-Bruno-de-Montarville, a choisi d’interdire totalement l’utilisation du cellulaire à l’intérieur de l’établissement. Les montres intelligentes reliées à un cellulaire, les écouteurs et les jeux vidéo en ligne deviennent aussi proscrits à l’école privée. « Il faut aller plus loin que la directive ministérielle. D’où l’interdiction du cellulaire partout dans l’école pendant les heures d’enseignement », note le directeur général du Collège Trinité, Jean-François Guay.

À l’arrivée des élèves, l’objet doit être déposé au casier jusqu’en fin de journée. « L’objectif est d’améliorer la concentration des élèves en classe, de réduire les effets sur l’anxiété, la dépendance, la dépression, l’isolement », relate M. Guay, qui rappelle les trois missions de l’école : instruire, socialiser et qualifier. « Nous avons une responsabilité de socialiser. Des fois, on oublie cet aspect. Ça fait partie de l’apprentissage. »

Selon le directeur, il suffira de quelques semaines, deux ou trois, pour constater la différence auprès des jeunes de l’école.    

Notons qu’au Collège Trinité, le cellulaire était interdit dans les classes avant que le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, ne propose son décret. « Nous avions déjà fait ce pas. Mais maintenant, nous sortons le cellulaire de l’école. C’est une approche novatrice, mais qui demeure un défi », ajoute Jean-François Guay.

Ce dernier invite les autres écoles à suivre ce mouvement. « L’utilisation du cellulaire n’est pas juste une préoccupation à Trinité, c’est collectif. »