Pollution lumineuse, intangible mais dommageable
Aux débuts de l’humanité, la lumière était une réalité immatérielle qu’il nous était impossible de saisir. Puis, petit à petit et au fil des siècles, nous l’avons comprise et adaptée à notre volonté en allant jusqu’à la recréer par nous-mêmes. Maintenant, la lumière, qu’elle soit naturelle ou artificielle, est omniprésente et nous la tenons pour acquise. Il va de soi que sans elle, nos vies seraient bien plus compliquées, cependant, elle n’a pas que des aspects positifs. Effectivement, les sources de lumière artificielle sont si nombreuses que leur surutilisation nuit à l’environnement. C’est ce que l’on qualifie de pollution lumineuse.
Bien que nous ne nous en rendions pas toujours compte, la pollution lumineuse est très problématique pour l’environnement. Parfois, la lumière est si intense de nuit qu’elle fait perdre à la faune et à la flore la notion du cycle circadien (l’alternance entre le jour et la nuit). La pollution lumineuse perturbe également les périodes de chasse pour certaines espèces qui chassent de nuit, leur ôtant le couvert de l’obscurité. Étant donné que certains animaux craignent la clarté, ceux-ci n’osent pas sortir et manquent de nourriture, ce qui entraîne un déclin de leurs populations.
Les oiseaux souffrent également des conséquences de la pollution lumineuse. En effet, leur processus de reproduction est enclenché plus tôt, en raison de la lumière précoce qui porte les oiseaux à croire que la saison des amours est arrivée, même si ce n’est pas le cas. Ce phénomène peut sembler anodin, mais en réalité, l’arrivée prématurée des oisillons peut réduire leurs chances de survie à cause du froid ou de l’indisponibilité de certaines ressources qui leur sont essentielles, comme la nourriture. Il est donc évident que la pollution lumineuse est un enjeu important pour la survie de certaines espèces. Les solutions sont nombreuses, bien qu’elles ne soient pas nécessairement accessibles à tous. Ce sont principalement les municipalités qui ont le pouvoir de changer les choses.
Il faudrait réglementer l’utilisation d’enseignes lumineuses la nuit, ou toutes autres formes d’éclairage non essentielles. De plus, utiliser des lampes au sodium, qui produisent une lumière plus respectueuse de l’environnement, est une bonne solution de rechange à l’éclairage traditionnel. Elles sont également moins onéreuses, car elles consomment moins d’énergie. Pour conclure, bien que la pollution lumineuse soit un enjeu difficile à régler, il existe des solutions à mettre en place. En parler est déjà un pas vers un avenir plus respectueux de l’environnement et de ses créatures nocturnes.
(Source : https://www.environnement.gouv.qc.ca/jeunesse/chronique/2005/0503-causes.htm)