Les remèdes de ma grand-mère

Le jardinage est une passion familiale qui se transmet chez nous de génération en génération. Tout ce que je sais, je l’ai appris de mon père, qui avait retenu les leçons de ma grand-mère. Dans les Jardins communautaires de Saint-Basile, le passage du savoir ancestral se fait de même. Présentement, je transmets le peu de mes connaissances à la génération montante : depuis le printemps, ma nièce Laurence vient me visiter et m’aide à semer, à planter et à désherber. 

Ces jours-ci, nous en sommes à chasser la bibitte ensemble. Ainsi, nous utilisons les connaissances de mes aïeuls afin de jardiner plus écologiquement. À l’époque de ma grand-mère, les insecticides et les produits de synthèse n’existaient pas. Le contrôle parasitaire se faisait à partir de recettes naturelles.  

L’observation est la première de ces recettes. C’est tôt le matin que vous pourrez remarquer la présence d’insectes. Plusieurs peuvent simplement être cueillis à la main. Munissez-vous d’un pot rempli d’eau savonneuse et collectez-les. La limace, qui se délecte de laitues, se ramasse bien. Le doryphore, plus connu sous le nom de bibitte à patate, friand des solanacées, et le chrysomèle, amateur de concombres et de courgettes, se retrouvent facilement si vous les chassez en avant-midi. Plus tard, ils se laissent tomber au sol et s’enfouissent jusqu’au lendemain. Leurs larves sont pondues sous les feuilles et se nourrissent de celles-ci. C’est pourquoi le paillage, fait avec une paille exempte de semences, ou les feuilles hachées, sont une prévention pour plusieurs ravageurs. Le perceur de la courge se désintéressera de vos cucurbitacées si vous entourez généreusement celles-ci de paillis. Ces insectes, qui pondent près des plants, ne reconnaîtront pas leur habitat si le sol est bien couvert. En plus, le paillis conserve l’humidité au sol et garde celui-ci plus frais. 

Ma grand-mère aimait préparer des purins faits de feuilles de tomate ou de rhubarbe hachées, macérées dans de l’eau. Filtrées et conservées au frais, ces potions peuvent être pulvérisées régulièrement sur et sous les feuilles. L’effet est répulsif, donc, c’est avant l’infestation que l’on doit l’utiliser. L’odeur, infecte pour l’insecte, le fera déguerpir.  Après la pluie ou l’arrosage, on doit répéter l’opération. Ces purins peuvent aussi servir d’engrais naturel s’ils sont versés au pied des plants.  

Présentement, je lutte contre un autre type de ravageur : une famille de mulots fait ses emplettes dans le rayon fraises de mon potager. J’ai installé des filets, mais les résultats sont mitigés. Nous aurons peu de confitures cet hiver…