L’école en temps de canicule

Depuis le mois de mai, le Québec a connu des températures plus élevées que la normale. Cette semaine ne fait pas exception, alors qu’il reste quelques jours à l’année scolaire. 

« C’est horrible dans les classes! Dès la deuxième journée de chaleur, nous avions l’impression, malgré les deux ventilateurs, les toiles aux fenêtres et les lumières de classe fermées, que l’air manquait. Certaines classes, en plein soleil, se transforment en saunas. C’est suffoquant », témoigne une femme qui souhaite demeurer anonyme. Elle travaille dans un établissement scolaire. 

Selon elle, les élèves se plaignent, perdent patience alors que leur concentration se détériore. « Certains refusent de travailler ou en sont incapables, puisque leur cerveau est occupé à tenter de régulariser la température de leur corps », poursuit cette femme.

Pour contrer les épisodes de chaleur, une enseignante du primaire à Sainte-Julie apporte des ventilateurs de la maison, éteint les lumières quand c’est possible, ouvre les fenêtres pour un peu de vent et diminuer le dioxyde de carbone. « De toute façon, je dois ouvrir mes fenêtres à longueur d’année, même en hiver. Il n’y a pas d’autres moyens mis à notre disposition. C’est difficile pour les élèves et les enseignants. Il y a davantage d’élèves qui saignent du nez, plusieurs souffrent d’allergies saisonnières. L’air climatisé se trouve uniquement dans le secrétariat de l’école et dans le bureau de la direction », raconte-t-elle.

« Les élèves sont déjà stressés par l’arrivée des évaluations ministérielles et ils savent qu’en plus, ils devront composer avec la chaleur écrasante et le bruit des ventilateurs désuets fournis par le CSSP », soutient encore cette personne, qui témoigne de façon anonyme. Elle souhaite que dans un avenir à court terme, toutes les écoles soient équipées d’un système de ventilation adapté au réchauffement climatique. « En attendant, un minimum de trois ventilateurs de qualité devraient être installés dans chaque classe. »

« C’est suffoquant. » – Une employée anonyme

Des rideaux et des ventilateurs

Pour pallier les épisodes de chaleur qui se profilent de plus en plus tôt dans l’année scolaire, au mois de mai, et qui se prolongent ensuite de plus en plus tard, en septembre, le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) évoque différentes options proposées aux écoles lors de ces situations. « Il y a des rideaux dans toutes les classes. Des ventilateurs sur pied peuvent aussi être installés. Notons que les écoles qui ont récemment été construites, ainsi que celles qui sont actuellement en construction, sont dotées d’un système permettant de tempérer l’air dans l’ensemble du bâtiment », répond l’équipe de communications du CSSP. Celle-ci souligne par le fait même que le CSSP suit aussi les recommandations d’usage de la santé publique. 

« Il n’y a pas de climatisation dans notre établissement, répond une enseignante de l’école Albert-Schweitzer, à Saint-Bruno. Mais nous avons des ventilateurs plafonniers et aussi sur pattes. Après, il y a les petites bouteilles d’eau à vaporiser sur les enfants. »

Point de vue des parents d’élèves

Certains parents ont répondu à la demande du journal Les Versants. C’est le cas du côté de Saint-Basile, où des parents confirment que leurs jeunes reviennent à la maison en soulignant la chaleur en classe.

« Je pense que c’est très chaud à l’école. J’ai deux enfants et ils se plaignent. Les adultes travaillent au bureau ou de la maison avec des climatiseurs. Pourquoi les enfants doivent-ils souffrir de la chaleur?, se demande Ievgeniia Kumanovska. En mai, en juin et maintenant en septembre, c’est plein de canicules ici! Les enfants et leurs enseignants méritent les meilleures conditions. »

Parfois, ce sont les parents qui déboursent pour aider leurs jeunes à tolérer les températures estivales. Une mère de famille confie qu’elle a acheté un ventilateur à prise USB que sa fille branche dans son ordinateur portable.

D’autres estiment que les enfants ne devraient pas faire de cas de ces températures avoisinant les 30° Celsius. « Si les enfants se plaignent de la chaleur en classe, c’est qu’ils sont habitués à l’air climatisé à la maison. C’est un petit problème de gens riches. »

Climatisation

L’école de la Mosaïque, à Saint-Basile, est climatisée partiellement. L’école secondaire du Mont-Bruno est dotée d’un système d’air climatisé complet. Ce sont les seules écoles du CSSP sur notre territoire, qui couvre Saint-Bruno, Saint-Basile et Sainte-Julie, dont les élèves et le personnel peuvent profiter de la climatisation. Les autres écoles sont équipées d’un système de ventilation mécanique ou d’un système de ventilation.