Mieux trier pour la Terre
Après le Jour de la Terre qui avait lieu le 22 avril 2024, le Conseil régional de l’environnement de la Montérégie (CREM) nous sensibilise toujours aux impacts d’une mauvaise gestion de ses déchets.
« Le défi dans un territoire grand comme la Montérégie, c’est qu’il y a beaucoup de gestionnaires différents de matières résiduelles. Par exemple, avec le compost, il y a une partie qui s’en va à un centre de biométhanisation et une autre à un centre de compostage », expose la directrice générale du CREM, Andréanne Paris.
« Ce que je recommande à tout le monde, avant toute chose, c’est l’application Ça va où? de RECYC-QUÉBEC. C’est un outil qui nous permet d’entrer notre localisation et qui nous indique exactement, selon la matière sur laquelle on a une question, où on doit en disposer selon notre territoire », conseille Mme Paris.
L’enjeu
Selon le plus récent bilan de RECYC-QUÉBEC, la quantité totale de matières résiduelles éliminées en 2021 a augmenté de 5 % par rapport à 2018 au Québec. Également, les quantités de matières rejetées par les centres de tri ont connu une augmentation comparativement à 2018, ce qui démontre la difficulté des québécois à bien gérer leurs matières résiduelles.
« Tous nos dépotoirs sont en capacité de fin de vie, quasiment », ajoute Mme Paris. « On espère que le compostage va permettre d’atteindre des objectifs importants pour réduire l’émission de GES engendrée par la décomposition de matières organiques en dépotoir. »
La chaîne de priorisation
Questionnée sur ce qui est à prioriser lorsqu’une matière peut à la fois être disposée dans le compost ou dans le recyclage, Mme Paris nous éclaire : « Habituellement, le recyclage et la réutilisation d’une matière, c’est ce qu’on recommande lorsque c’est possible. »
« Dans la chaîne de priorisation de valeur, on doit d’abord refuser, c’est-à-dire, ne pas consommer le produit lorsque possible, ensuite réduire, réutiliser, recycler et revaloriser », précise-t-elle.
En effet, selon l’application Ça va où? de RECYC-QUÉBEC, le meilleur choix environnemental est toujours de penser à recycler la matière avant de la revaloriser par compostage.
Par exemple, dans le cas de journaux en papier, il est recommandé de le placer dans le bac bleu plutôt que dans le bac brun, à moins que ce dernier soit souillé. Cela vaut pour tous les types de papier et de carton.
Prendre le temps
Pour répondre à ces enjeux, Mme Paris invite la population à se poser plus de questions sur leur choix de consommation : « La clé du succès, c’est la réduction à la source. Il faut faire des choix de réutilisation. Il faut également limiter le plus possible l’utilisation de produits à usage unique. »
Elle soulève aussi que pour bien recycler, « il faut prendre le temps. »
« D’ordre général, du multi-matière, ça ne va jamais au bac de recyclage. Disons, un cartable avec des anneaux en métal, du plastique, du carton et des feuilles à l’intérieur, ça ne se fera pas bien traiter. Il faut procéder manuellement à la séparation des matières si on veut s’assurer de bien recycler. Pareil avec les contenants et leur couvercle », indique-t-elle.