Portrait d'une athlète et entraîneuse de dynamophilie à Saint-Basile-le-Grand

Myriam Ravignat : le Powerlifting au féminin

La Grandbasiloise Myriam Ravignat nous ouvre la porte sur l’univers de son sport, pour lequel elle compétitionne au niveau national : la dynamophilie, une discipline connue sous le nom de powerlifting en anglais.

« Quand je dis que je fais du powerlifting, tout le monde pense à l’haltérophilie. Ça se ressemble, mais ce ne sont pas les mêmes mouvements du tout », explique la jeune dynamophile de 25 ans, Myriam Ravignat. 

Les mouvements

En powerlifting, trois mouvements sont évalués en compétition : le squat, le développé couché (bench press) et le soulevé de terre (deadlift). « Le but en compétition, c’est de lever la plus haute charge possible pour une seule répétition », indique Myriam.

Les athlètes ont trois essais pour soulever le poids le plus lourd. « Pour le pointage, on additionne les charges de ton meilleur lever dans chacun des mouvements », précise-t-elle. 

Pour Myriam, il s’agit d’un sport vraiment intéressant, puisque « chacun des mouvements sollicite vraiment tous les muscles de ton corps ».

Records personnels

Pour la Grandbasiloise, qui s’adonne à ce sport depuis 2019, la compétition représente avant tout « un moyen de ne pas perdre sa motivation en gardant des objectifs précis ». 

En septembre 2019, lors de sa première compétition après 5 mois de préparation, elle squatte 225,5 lb, benche 115,5 lb et soulève de terre 269,5 lb. « Mon mouvement préféré, c’est le deadlift », dévoile Myriam.

Aujourd’hui, ses records personnels sont les suivants : 310 lb au squat, 170 lb au bench et 385 lb au soulevé de terre. 

« Certains préfèrent ne pas se rendre en compétition avant de pouvoir lever un certain poids. Je ne pense pas qu’il faut penser comme ça. C’est l’expérience qui te rend plus fort », considère-t-elle. 

Parcours

Myriam a toujours accordé une certaine importance au conditionnement physique. Initiée par sa mère aux entraînements maison à un plus jeune âge, elle commence à fréquenter la salle de conditionnement physique une fois à l’université. Aujourd’hui kinésiologue, elle considère que sa passion pour la dynamophilie est « interreliée » à son intérêt pour l’étude du mouvement dans le but de prévenir et de traiter des blessures sportives. 

La mentalité

« Sur le spectre des gens qui sont un peu plus casse-cous et ceux qui sont dans la ouate, je suis plus du côté de la ouate », mentionne l’athlète à la rigolade. Elle fait le point sur l’importance d’avoir une bonne conscience de ses limites. Elle prouve également qu’il est possible de s’adonner à ce sport sans trop de risques de blessures. En tant que kinésiologue, « je sais ce qui peut arriver si tu pousses trop au mauvais moment. Je garde toujours la mentalité d’être à l’écoute de mon corps plutôt que de performer à tout prix », témoigne Myriam. « Le progrès, c’est naturel, il ne faut pas le forcer », ajoute-t-elle. 

La place des femmes

En plus d’être une athlète de niveau national, Myriam travaille désormais à son compte en tant qu’entraîneuse de dynamophilie pour les femmes. Elle développe des programmes personnalisés pour ses athlètes et les accompagne lors de compétitions. 

Concernant la place des femmes dans ce sport, « il y a vraiment une belle amélioration depuis les dernières années, soulève-t-elle. Quand j’ai commencé, on était une dizaine de filles dans les compétitions. Aujourd’hui, on peut être une cinquantaine. Mais c’est loin d’être égal avec les gars! », remarque l’athlète. 

Selon elle, « développer sa force » peut être très bénéfique pour les femmes. « Non seulement ça te donne de la confiance en toi, mais ça t’éloigne d’objectifs d’entraînement qui sont [seulement] esthétiques. C’est plus sain. » 

Pour la dynamophile, il s’agit également d’une pratique qui témoigne concrètement des fruits de la persévérance. Constater son progrès « donne un sentiment de fierté [sans égal] », confie Myriam.