Les paramédics de la Montérégie réclament des ambulances
Les paramédics de la Montérégie s’inquiètent de ne pas savoir s’ils auront plus d’ambulances au 1er avril ou s’ils devront supporter une surcharge de travail pour combler un manque.
Les temps d’attente pour les services ambulanciers font les manchettes ces derniers jours. Les délais s’allongent impliquant parfois des drames.
Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a annoncé aujourd’hui, jeudi, le Plan d’action gouvernemental du système préhospitalier d’urgence au Québec prévoyant un investissement de 630 millions. Le plan prévoit une somme de 5,9 millions de dollars à quatre régions du Québec, dont la Montérégie-Centre, pour bonifier la desserte ambulancière et les services à la population. « Concrètement, ces sommes permettront de convertir des horaires de faction ou encore d’ajouter des heures de service, selon la réalité de chaque territoire », peut-on lire dans un communiqué.
« Alors même que le ministre de la Santé du Québec déclare »inacceptables » les temps d’attente pour les services ambulanciers, son plan d’action ne prévoit que peu d’ajouts d’ambulances dans la provinces. Les paramédics de la Montérégie sont très inquiets de cette annonce », d’indiquer au journal Mathieu Lacombe, porte-parole du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie (SPPM-CSN).
Manque d’ambulance
Depuis 2021, quatre ambulances temporaires sont renouvelées année après année pour l’ensemble des régions couvrant les territoires de Vaudreuil-Dorion à Valleyfield, en passant par Châteauguay et Saint-Bruno. « Or, ces ajouts doivent être réévalués au 31 mars de chaque année et leur renouvellement est incertain. Par exemple en 2023, le CISSS Montérégie-Centre avait annoncé la coupure de ces 4 véhicules, mais il était finalement revenu in extremis sur sa position. Aujourd’hui, on ne sait toujours rien. Les paramédics attendent toujours de savoir si des coupures de véhicule auront lieu sur leur territoire, et ce, malgré leur accablante surcharge de travail. Le Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie (SPPM-CSN) dénonce l’indifférence du CISSS de la Montérégie-Centre et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et leur demande de faire de l’accès aux soins préhospitaliers d’urgence une priorité en Montérégie », de poursuivre M. Lacombe.
« Alors même que le ministre de la Santé du Québec déclare »inacceptables » les temps d’attente pour les services ambulanciers, son plan d’action ne prévoit que peu d’ajouts d’ambulances dans la provinces. » – Mathieu Lacombe
La CETAM
Plusieurs municipalités desservies par la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), soit la couronne de la Rive-Sud allant de Vaudreuil-Dorion jusqu’à Longueuil, sont parmi les plus surchargées au Québec selon le classement provincial des charges de travail par zone ambulancière (TUC). Entre avril 2022 et avril 2023, c’est plus de 93 000 appels qui ont été affectés et les paramédics ont dû faire plus de 4 221 heures de temps supplémentaire, le plus souvent à la fin de leur quart de travail. Ce territoire nécessiterait l’ajout de sept véhicules au total pour répondre adéquatement au nombre d’appels toujours grandissant.
« Année après année, on demande des ajouts de véhicules et année après année, on nous propose plutôt des demi-mesures temporaires et insuffisantes. La cerise sur le gâteau, le ministre annonce ce matin qu’il n’y aura aucune ambulance d’ajoutée dans son plan d’action! Nos paramédics sur le terrain sont inquiets de savoir s’ils garderont leur poste l’an prochain et si la pression sur leurs épaules pourra diminuer un jour. En pleine crise du préhospitalier, c’est vraiment le comble », de s’indigner Gaétan Dutil, président du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie (SPPM-CSN).
Pression
Cette situation d’incertitude met « énormément de pression sur nos paramédics et laisse présager le pire pour le service à la population dans des zones où avoir accès à une ambulance dans des délais raisonnables est déjà difficile », d’indiquer le syndicat qui demande de confirmer « une bonne fois pour toute » ces quatre ambulances et d’en mettre davantage.