Le déneigement en baisse
Les chutes de neige se font rares en cette saison hivernale 2023-2024. Les déneigeurs, eux, ne courent pas les rues.
« Ce n’est pas un gros hiver de précipitations », reconnaît la directrice générale adjointe de Services paysagers Dominique Filion, Catherine Filion.
Combien de fois avez-vous aperçu le déneigeur dans la rue cet hiver? Difficile à dire, selon Catherine Filion, qui mentionne tout de même une dizaine de fois pour ses déneigeurs. L’entreprise se spécialise uniquement dans le déneigement commercial. « Il y a beaucoup moins de sorties pour des opérations de déneigement. C’est un hiver plus tranquille que d’autres », confie-t-elle.
Or, les dépenses demeurent en grande partie les mêmes. La main-d’œuvre, les équipements, les coûts d’assurance qui ont augmenté… « C’est une business coûteuse à opérer et complexe. Les achats coûtent cher. Tout est à contrat, et nous les honorons. En ce moment, l’entreprise sauve sur l’essence et les bris », nous apprend Mme Filion.
Déneiger Sainte-Julie
Un budget d’environ 1,2 million de dollars $ avait été voté pour le déneigement à Sainte-Julie en 2023. Or, le coût réel de l’opération s’est élevé à 971 482 $. Pour 2024, c’est le même budget qui est réservée à ce service. À Sainte-Julie, le contrat est forfaitaire et comprend des clauses selon la quantité totale de neige reçue. Cette clause varie de 0 à 15 % de réduction. « Jusqu’à maintenant, si la température demeure clémente, il semble probable que la clause du nombre de centimètres minimal reçus s’applique et qu’une réduction sur le contrat soit appliquée », exprime la porte-parole de la Ville, Julie Martin.
« C’est un hiver plus tranquille. » – Catherine Filion
À la baisse
Toujours à Sainte-Julie, le temps supplémentaire pour le déneigement est à la baisse comparativement aux autres années. La Municipalité évoque près de 80 % moins d’heures en temps supplémentaire réalisé.
« Les gestionnaires du service nous mentionnent qu’il s’agit d’un gros changement par rapport aux années passées et du jamais-vu », constate Julie Martin.
Une diminution a aussi été remarquée dans l’utilisation des fondants et abrasifs. Pour le début de 2024, c’est la moitié du carburant qui a été utilisée par rapport à 2023. Pour l’instant, les données de neige reçue ne sont pas connues. « Mais elles sont beaucoup moindres qu’à l’habitude », affirme Mme Martin.
À Sainte-Julie, si le budget déneigement n’est pas utilisé à son maximum, il est déposé dans la réserve du conseil afin de le redistribuer selon les recommandations du Service des finances.
« Les conditions météorologiques les plus difficiles sont lors d’épisodes de dégel et de gel consécutifs, une météo variant de 10 degrés à -20 degrés en 24 h. À ce titre, la saison 2018 avait été particulièrement éprouvante pour nos services », rappelle Julie Martin.
Déneiger Saint-Bruno
Pour 2024, le budget consacré au déneigement à Saint-Bruno-de-Montarville a été fixé à 1,8 million de dollars. Cette somme inclut près de 1 million de dollars pour le déneigement et les contrats qui y sont reliés. Une enveloppe de 227 000 $ est dédiée en sels et abrasifs.
Toutefois, la Ville ne peut pas nous dire quel budget a été utilisé jusqu’à maintenant pour cet hiver, où il y a très peu de chutes de neige. « Ce type de bilan se fait à la fin de la saison, une fois que toutes les factures ont été reçues et traitées », répond la porte-parole de Saint-Bruno, Manon Lacourse.
Mais lorsque la saison hivernale se terminera, « les sommes résiduelles à la fin de l’année, les surplus, sont transférées dans les excédents non affectés ».
S’adapter à la météo
Depuis quelques années, le service de déneigement n’est plus ce qu’il était. Manon Lacourse précise.
« Plusieurs facteurs, dont les conditions climatiques, ont fait évoluer les méthodes de déneigement. »
À Saint-Bruno, des modifications ont été apportées à la politique de déneigement à la demande du conseil municipal. Les cycles gel-dégel sont aussi beaucoup plus fréquents. Ce qui a contribué à augmenter la quantité et la fréquence de sortie pour l’épandage d’abrasifs, à hausser le nombre de nids-de-poule et la dégradation des infrastructures et de la chaussée, à bonifier les opérations de déglaçage et à adapter les équipements pour permettre un épandage plus uniforme des abrasifs sur la chaussée.
Mais pour Catherine Filion, l’hiver n’est pas encore terminé. « Il peut y avoir de grosses bordées en mars et en début avril. On pourrait rattraper le nombre d’heures de travail », dit-elle.