La réalité des profs
Espoir? Découragement? Résilience? Comment les enseignants vivent-ils la situation actuelle?
Nous avons rencontré Denis Vézina, un enseignant depuis 23 ans, notamment au Centre jeunesse de la Montérégie. Ce nom semble familier? Effectivement, M. Vézina est également conseiller municipal à Saint-Basile-le-Grand. Il a accepté de parler de sa réalité d’enseignant au journal.
Ressources
Ce n’est un secret pour personne : les enseignants manquent de ressources. « Surtout depuis la pandémie, on remarque de plus en plus de problèmes de santé mentale. Les élèves sont plus anxieux. On ajoute constamment à nos responsabilités sans jamais en enlever. C’est devenu extrêmement difficile », confie Denis Vézina.
Il ajoute « Ce n’est pas la grève qui mène à des retards dans le curriculum, mais bien le manque de ressources mises à la disposition des enseignants. Comment peut-on penser retourner dans les mêmes conditions quand on sait qu’elles ne sont pas garantes de succès? Cette grève, on la fait pour les élèves. C’est pour s’assurer d’avoir des conditions de travail adéquates et que les élèves reçoivent des services qui sont à la hauteur des besoins d’aujourd’hui ».
Gouvernement
Pour l’enseignant, les offres faites précédemment par le gouvernement manquent de sérieux et de reconnaissance du travail accompli par le personnel de l’enseignement. « Clairement, le gouvernement n’a pas l’intérêt de régler la situation rapidement si c’est ça, les offres qu’il fait. Sinon, il aurait fait des offres beaucoup plus sérieuses que ça. La cote de popularité de la CAQ est en chute libre. Je ne comprends pas pourquoi il [François Legault] ne prend pas le taureau par les cornes, qu’il ne règle pas lui-même les négociations au lieu d’attendre et de passer par Mme Lebel et autres. Je m’explique difficilement pourquoi M. Legault laisse traîner ça aussi longtemps. »
Grève
Selon l’enseignant, la grève a pris une tournure festive. « Sur les lignes de piquetage, on observe des gens qui sont de bonne humeur. Il y a de la musique. Des personnes ont apporté des brûleurs pour faire des grilled-cheese et des chocolats chauds. »
Pour Denis Vézina, la grève démontre une grande solidarité. Il en tire une grande fierté. « Les profs, on est résilients. Nous sommes des gens passionnés. Ça montre combien notre travail est important. Les parents nous appuient là-dedans. Je ne suis pas découragé par la situation. »