À quand les formations Northvolt?
L’usine de batteries Northvolt, prévue à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville, pense déjà à recruter sa main-d’œuvre. Un savoir-faire qu’il faut aller chercher pour l’instant à l’étranger et que Northvolt aimerait former au Québec.
Trouver de la main-d’œuvre qualifiée est une mission de première importance pour les dirigeants de Northvolt afin de faire fonctionner leur future usine à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville. « Il y avait d’autres options ailleurs au Québec pour implanter notre usine, mais cela était impossible pour nous d’imaginer de le faire loin de Montréal. Cela aurait été un cauchemar d’attirer une masse critique de compétences et de talents », explique au journal Paolo Cerruti, cofondateur et président-directeur général (PDG) de Northvolt Amérique du Nord. L’entreprise compte fabriquer dès 2026 des cellules de batterie pour véhicules électriques.
Aujourd’hui, cette main-d’œuvre qualifiée pourrait venir d’Europe et d’Asie; demain, elle pourrait être formée dans les campus québécois.
Programmes de formation
« La main-d’œuvre que l’on fait venir sur nos sites, c’est de la main-d’œuvre très spécifique, qui n’existe pas en Amérique du Nord. Elle vient d’Asie et de plus en plus d’Europe », explique le dirigeant.
En sept ans d’existence, l’entreprise tente de faire bouger les choses, notamment en développant, avec les autorités des pays où elle est déjà implantée, des programmes de formation.
« L’objectif est de faire ça ici le plus possible. On n’en est pas encore arrivés à coordonner cela avec les autorités. J’en ai parlé avec les gouvernements provincial et fédéral. C’est clair que cela les intéresse aussi. »
» La main-d’œuvre que l’on fait venir sur nos sites, c’est de la main-d’œuvre très spécifique, qui n’existe pas en Amérique du Nord. » – Paolo Cerruti
M. Cerruti espère implanter des programmes d’enseignement au Québec, un peu comme ce qui se fait entre Northvolt et la Suède. « En Suède, on a trois programmes : un universitaire, que l’on a aidé à écrire, sur la filière batterie; un programme de type cégep, que l’on a créé avec le gouvernement, et un programme de reconversion sponsorisé par le gouvernement. Dans ce dernier programme, on a déjà formé quelques centaines de personnes. »
Main-d’œuvre étrangère
Invité par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) le 28 novembre, M. Cerruti a répété qu’il aurait recours à la main-d’œuvre étrangère, mais de façon « temporaire » pour former les futurs opérateurs. Il a mentionné d’autre part avoir déjà reçu 3000 candidatures.
M. Cerruti avait déjà indiqué au journal que l’industrie de la batterie « est une industrie qui est très jeune. La compétence s’est développée principalement en Asie. Si la recherche fondamentale a toujours été occidentale, la fabrication a été asiatique. À nos débuts, en Europe, nous étions dans un désert de compétences dans le domaine de la batterie. Il a fallu chercher plusieurs dizaines de familles asiatiques pour les faire venir en Suède. Des Japonais, des Coréens, parfois des Taïwanais ont amené leurs compétences. Ils ont pu s’intégrer car ils parlent anglais. On ne pouvait pas demander à une famille coréenne d’aller dans une école suédoise. »
Pour attirer cette main-d’œuvre étrangère, il était primordial d’être situé dans les environs de Montréal. « Nous voulions, ici, être à proximité d’infrastructures où les familles d’expatriés peuvent trouver un job pour le conjoint ou des écoles internationales pour les enfants », de conclure M. Cerruti.
Rappelons que Northvolt sera le plus important investissement privé au Québec et qu’il devrait employer, lorsque les différentes phases du projet seront complétées, 3000 salariés.