Que feront les parents?
Le lundi 6 novembre, les syndiqués du Front commun, incluant le personnel enseignant, seront en grève partout au Québec. Comment les parents vont gérer la situation?
Plusieurs ont décidé de garder les enfants à la maison. C’est le cas de Julie Pigeon. « [Je vais] m’en occuper. Les profs passent plus de temps avec mes enfants que moi-même. En plus de les soutenir dans leurs apprentissages pédagogiques, de gérer des conflits, d’être un peu psy, un peu infirmière, de s’adapter à l’inadaptable parfois et de gérer des parents qui pensent que tout leur est dû… Bref, m’occuper de mes enfants deux ou trois heures de plus pour dire aux [enseignants] merci d’être là et faites reconnaître votre valeur est pour moi tout à fait naturel », explique la mère de famille.
Au Centre de services scolaire des Patriotes, la grève du personnel se déroule le 6 novembre, de minuit à10 h 30. L’arrivée des élèves est ensuite prévue entre 10 h 45 et 11 h; heure à laquelle le début des classes reprendra. Un courriel a été envoyé aux parents pour les aviser sur la journée de grève.
En raison de cet horaire atypique, certains parents ont aussi décidé de garder leurs enfants à la maison toute la journée. Avec le début des cours à 11 h et la période du dîner, plusieurs ne voient pas la pertinence d’envoyer leur progéniture à l’école pour quelques heures d’enseignement. « Je vais garder ma fille à la maison. Elle finit à 14 h 35, et dîne de 11 h à midi. Ça ne vaut pas la peine d’aller la conduire pour deux heures de classe », plaide Sophie Landry. Quant à Nancy Eveillard, elle compte garder son jeune à la maison parce qu’elle est en télétravail. « Il aura un long week-end! »
D’ailleurs, dans son courriel aux parents, le Centre de services scolaire des Patriotes indique que dans « l’impossibilité d’assurer le transport de votre enfant jusqu’à l’école le matin du 6 novembre, vous pouvez décider de le garder à la maison », et de ne pas oublier de signaler son absence à l’école.
À la manifestation
D’autres, en lien avec la cause ou pour montrer leur soutien, entraîneront leurs enfants avec eux sur les lignes de piquetage. Une femme s’est promis d’aller manifester avec ses enfants, puisqu’elle fait partie des grévistes. « Ils auront leur pancarte! » lance-t-elle. De son côté, l’éducatrice à la petite enfance Carole Lescarbeau dit qu’elle va « les soutenir et leur montrer [s]on appui tout en souhaitant qu’eux feront de même lorsque (si) nous serons en grève nous aussi pour à peu près les mêmes raisons. Après tout, nous vivons le même combat ».
En fait, plusieurs ont souligné leur intention d’aller manifester avec le personnel des services publics. « Faites la grève avec tout le personnel des services publics! C’est l’affaire de tous et chacun. Cela pourrait être une belle occasion d’enseigner à vos enfants pourquoi c’est important de se mobiliser », mentionne une autre femme.
« M’occuper de mes enfants deux ou trois heures de plus pour dire aux [enseignants] merci d’être là et faites reconnaître votre valeur est pour moi tout à fait naturel. » – Julie Pigeon
Une citoyenne s’engage à manifester avec sa fille. « C’est pour elle aussi ce mandat de grève. Pour qu’elle et ses camarades aient droit à des services professionnels et de soutien qui ont un minimum de bon sens. Nos enfants méritent un système scolaire en santé. Nous irons soutenir le personnel de son école. »
Enfin, des familles se tourneront vers les grands-parents et le télétravail, alors que certains parents profiteront de ce congé de quelques heures pour planifier un rendez-vous médical avec les enfants.
Le Front commun est composé de membres de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS.