Des nouvelles du Maroc

Fatima Hakkou et Zahira Kaddara, deux Marocaines de Saint-Basile-le-Grand, se sont confiées au journal Les Versants à propos du séisme qui a frappé leur pays le 8 septembre dernier. 

« Il n’y a pas eu de décès dans ma famille, heureusement. C’est plus de la peur, beaucoup d’angoisse et de stress », exprime Zahira Kaddara. 

Son père, sa mère, ses frères, ses oncles, ses tantes et bien d’autres membres de sa famille demeurent toujours au Maroc. Or, malgré le cataclysme, tous se portent bien.    

Elle a appris que le pays de son enfance était frappé par un tremblement de terre presqu’en direct. C’est une amie du Québec, en communication avec un membre de sa famille au Maroc au moment du drame (elle sentait la terre trembler), qui l’a contactée pour lui dire d’appeler sa propre famille. « J’ai appris la nouvelle sur le champ », explique Mme Kaddara. Or, le réseau téléphonique et Internet ne fonctionnent pas. Elle n’arrive pas à rejoindre sa mère malgré les appels. « J’étais paniquée! »

Sa mère l’a finalement rappelée. Elle était dans la rue, en pleine nuit, avec d’autres gens du quartier, en panique à la suite de des secousses. « Ma mère est diabétique. Qu’elle vive cette tragédie seule avec mon père, ça me bouleverse. Mes parents sont autonomes, mais ils ont quand même des maladies de vieillesse », illustre la Marocaine. À la suite du tremblement de terre, ses parents se sont réfugiés chez une tante qui possède un grand jardin et qui demeure loin de l’épicentre. Les membres de la famille de son mari aussi sont en sécurité. « La nuit du séisme, nous avons passé une nuit blanche avec eux à se parler », raconte Zahira Kaddara, mère de deux garçons. Son aîné de 7 ans s’est effondré en larmes quand il appris ce qui était arrivé, croyant avoir perdu sa famille. « Nous l’avons consolé puis il a parlé avec ses grands-parents sur WhatsApp, et ça l’a beaucoup rassuré. »  

Fatima Hakkou

Fatima Hakkou allaitait son bébé après une journée de travail lorsque sa belle-soeur lui a fait parvenir une « image terrible », soit une photo illustrant le sommet d’une mosquée écrasé sur un marché. La mère de famille de trois enfants n’en croyait pas ses yeux, pendant même à une blague. C’est sur son ordinateur qu’elle apprend la détresse vécue dans son pays. « Mon mari était au Maroc lorsque le tremblement de terre est arrivé, mentionne Fatima Hakkou, arrivée au Québec en 2008. J’étais bouleversée. Je n’arrivais pas à la rejoindre. Il ne répondait pas à mes appels, et WhatsApp ne fonctionnait pas. »

« J’étais paniquée! » – Zahira Kaddara 

En visite au Maroc, l’homme est sain et sauf. Lors du séisme, il se trouvait à Figuig, sa ville natale, à l’extrême-est de ce pays d’Afrique. Il n’avait pas ressenti les secousses sismiques. Mais deux jours plus tôt, il foulait le sol de Marrakech, là où l’événement a frappé fort. Si son vol de retour s’est bien déroulé, il devrait être rentré à la maison samedi. Ils ont réussi à se rejoindre le lendemain. 

« Je regarde les images, les villages détruits… je pleure avec eux. Ça me touche aussi. C’est mon pays. Même si c’est loin, mon cœur et mon identité sont avec les Marocains. C’est triste pour les familles qui ont perdu des enfants, des pères, des mères. Ça fait de la peine », témoigne l’éducatrice en service de garde, dont les membres de la famille établis au Maroc sont, eux aussi, en sécurité. Ils demeurent plus loin, à Casablanca, Kénitra ou encore Rabat.

Le tourisme

Destination prisée par les voyageurs, Mme Kaddara souhaite maintenant que le tourisme ne s’effondre pas. « J’aimerais de tout coeur que les gens ne soient pas réticents à retourner à Marrakech, commente celle qui a vécu toutes ses vacances scolaires avec ses cousins et ses cousines dans cette ville. Marrakech, c’est beaucoup de communion, de souvenirs, de joie, de chaleur. Les gens sont très avenants, chaleureux, généreux, souriants. C’est l’architecture et la civilisation, mais aussi ce côté désert et sable doré. Enfant, je dormais sous les étoiles. »    

Contributions volontaires

Dans le cadre de l’effort national pour la mise en place de mesures d’urgence pour pallier les contrecoups du séisme ayant touché plusieurs régions du Maroc, il a été procédé à la création du fonds spécial numéro 126 pour la gestion des effets du tremblement de terre ayant touché le Royaume du Maroc. Les citoyens et les organismes privés et publics désirant verser des contributions au fonds spécial susvisé par le biais de virement bancaire sont priés de préciser les éléments suivants. Pour les virements effectués au niveau national, RIB du bénéficiaire : 001 810 00 780 002 011 062 03 18 / Nom du bénéficiaire : Trésorier ministériel auprès du ministère de l’Économie et des Finances / Objet du virement : contribution au fonds spécial n° 126.