Le REM en vélo

Le Réseau express métropolitain (REM), qui sera en service pour la population dès le 31 juillet prochain, présente des infrastructures permettant aux utilisateurs de se rendre aux stations à vélo. Des mesures mises en place pour favoriser les déplacements intermodaux et actifs.

« Quand on est capable de combiner mode de transport collectif lourd et vélo, c’est là où l’on est le plus efficace », souligne Jean-François Rheault, PDG de Vélo Québec. Le concept de cocktail transport permet de combiner un transport en commun avec un transport actif. Il permet aussi d’offrir une solution différente à l’auto solo pour avoir accès au transport en commun. Vélo Québec souligne que « Le vélo demeure le meilleur allié du transport collectif : il permet de franchir rapidement les kilomètres entre les gares et les destinations souhaitées ».

Des stations toutes garnies

Jean-François Rheault souligne que deux points sont essentiels pour inciter les gens à utiliser leur vélo pour accéder aux stations du REM. Il doit y avoir des infrastructures qui permettent un accès facile au réseau municipal ainsi qu’un stationnement à destination.

L’ensemble des stations du REM sont munies de supports à vélos. La station Panama comporte de l’espace pour accueillir 200 vélos, dont 100 espaces dans un abri couvert.

Située à Brossard, la station Panama sera également accessible à partir de Saint-Bruno-de-Montarville grâce à la ligne d’autobus 160.

L’organisme public de transport en commun desservant la région, exo, propose un service de vélo-bus qui permet de transporter gratuitement un vélo sur les autobus du réseau équipés à cet effet.

Suivre les pas de la STM

Le REM a décidé de suivre les pas de la STM en mettant en place, lui aussi, un projet pilote permettant la présence des vélos sur l’ensemble de son réseau, et ce, en tout temps. Le projet pilote prend fin le 20 août 2023.

Jean-François Rheault se réjouit de cette mesure : « C’est une bonne nouvelle. » Bien qu’il mentionne que ce ne sont pas tous les cyclistes qui utiliseront ce service, il souligne que cette permission est importante pour plusieurs d’entre eux.

Des pistes cyclables

La présence d’infrastructures accessibles représente une condition nécessaire pour inciter les gens à utiliser leur vélo pour se rendre au REM, selon Jean-François Rheault. Celui-ci salue la mise en place d’un réseau cyclable par la Ville de Brossard. Ces infrastructures permettent aux cyclistes de se rendre facilement à la station Du Quartier et à la station Brossard. Toutefois, il note que l’accès cyclable pour se rendre à la station Panama « n’est pas simple ». Il souligne toutefois le désir de la Ville d’améliorer ce circuit et affirme être optimiste quant à la réalisation prochaine de ce projet.

Jean-François Rheault souligne que, malgré la proximité de Saint-Bruno-de-Montarville avec la station Brossard, la faible présence de pistes protégées rend le réseau cyclable moins intéressant pour se rendre au REM. « Il y a encore un peu de travail à faire », affirme-t-il.

En partant des locaux du Journal Les Versants, le trajet le plus court pour se rendre à vélo à la station du REM la plus proche représente 16,8 km. Ce trajet prend environ 55 minutes. Le PDG de Vélo Québec reconnaît le certain engagement que requiert ce déplacement actif soir et matin. Toutefois, il souligne la possibilité d’effectuer ce trajet à l’aide d’un vélo à assistance électrique, « qui peut venir donner un coup de main ».

Le PDG de Vélo Québec estime que l’accès au REM à vélo lors de la période hivernale ne sera pas aussi attractif. Rendre le transport cycliste hivernal plus facile et attrayant nécessite un entretien hivernal des pistes cyclables. 

Des partenariats pour un transport multimodal

La CDPQ Infra, une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a collaboré avec BIXI et Vélo Québec pour faciliter l’accès aux stations du REM et pour offrir des solutions de transport actif différentes de la voiture individuelle. Cette démarche est inspirée du mouvement Mobility as a Service (MaaS). Ce mouvement vise à inciter la population à effectuer des changements dans ses habitudes de déplacement pour réduire le nombre de voitures personnelles sur les routes du réseau. Le REM informe que « cette vision moderne et durable du transport est en ligne avec l’esprit d’innovation qui anime le REM depuis le début ».

L’entente avec BIXI a pour but de mener une analyse afin de déployer des stations sur l’ensemble du réseau. BIXI est un système qui offre des vélos en libre-service. Les vélos permettent une autre option que la voiture individuelle en conciliant transport en commun et transport actif. Le REM informe que présentement, 50 % des déplacements qui sont effectués en BIXI sont faits en intermodalité avec un autre mode de transport.

La présence de stations de BIXI à proximité des stations du REM représente « une opportunité de mobilité qui pourrait être développée », selon Jean-François Rheault.

Pour faciliter les déplacements à vélo à partir des stations du REM et jusqu’à celles-ci, le CDPQ Infra a collaboré avec Vélo Québec, qui a mené une étude pour connaître les besoins en stationnement de vélos à chacune des stations ainsi que pour identifier des parcours permettant aux cyclistes de se déplacer en toute sécurité et efficacement dans les corridors du REM.

Dès sa mise en service, le REM proposera d’autres options de transport multimodal, dont le covoiturage, les autobus de villes, les taxis électriques ainsi que les voitures en libre-service.

« Globalement, on est plutôt contents », souligne Jean-François Rheault, qui se réjouit des efforts mis en place dans la construction du REM pour favoriser les déplacements intermodaux impliquant le vélo.