Controverse à la traverse

Un accident a été évité le vendredi 26 mai à la traverse des rues Montarville et Jolliet, à Saint-Bruno. Un piéton adolescent a échappé à une collision avec un véhicule.

« Le piéton a eu une chance inouïe », estime Véronique Sabourin, qui a contacté Les Versants pour raconter. 

La mère de famille venait tout juste de traverser le passage pour piétons au coin de Montarville et Jolliet. Elle était alors accompagnée de son enfant de quatre ans. La traversée avait été difficile, selon la citoyenne. Montarville est une rue passante. À cette intersection avec Jolliet, il n’y a pas de panneau d’arrêt sur Montarville.

« Je remettais mon enfant sur son vélo, sur le trottoir, et j’ai entendu une voiture freiner brusquement. » Selon elle, l’accident a pu être évité parce que le piéton était un « grand adolescent rapide sur ses pieds ». Le véhicule était une Hyundai Accent deux portes. « Il a pu sauter, rouler sur le capot avant de tomber au sol. Il s’est relevé. Il avait l’air OK, mais il est parti avant que nous puissions l’assister », raconte Véronique Sabourin, qui a pris quelques jours pour « diminuer l’émotion du choc ».

Du côté de la Ville, la conseillère municipale du district 1, Louise Dion, parle d’un « événement déplorable et malheureux » rapporté. « Heureusement, le jeune s’en sort indemne. »

Mais pour sa part, Mme Sabourin s’imagine le pire. « Si ça avait été un enfant, une personne moins rapide sur ses jambes, moins grande, ou bien un VUS ou une voiture massive, je ne peux imaginer ce qui se serait passer. »

D’après la citoyenne, le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) n’a pas été appelé à la suite de l’incident parce que le jeune avait quitté les lieux. L’agent relationniste du SPAL, François Boucher, nous confirme qu’après vérifications, « il n’y aurait pas eu de dossier LGM ni même carte d’appel créés en lien avec ces données ». 

« C’est notre quotidien. » – Véronique Sabourin

Le SPAL a été questionné pour savoir s’il intervient souvent à cet endroit pour des incidents. « Il est difficile de vous apporter une réponse précise en raison de la complexité de recherches qui serait nécessaires, vu l’étendue des éléments pouvant y apparaître, répond François Boucher.

L’intersection n’est cependant pas particulièrement ciblée comme un problème majeur. »

Toutefois, Véronique Sabourin insiste. « Je réitère, encore et encore, le danger de cette traversée! »

Quand on lui demande si ce passage à piétons est dangereux, Louise Dion répond que ce n’est pas le cas. « C’est la première fois que l’on nous rapporte un tel événement. »

Le conseiller du district 2, Vincent Fortier, a, par le passé, proposé au conseil municipal de réduire la vitesse sur Montarville à 40 km/h. « Pour le moment, on refuse de faire un tel aménagement sous prétexte qu’une piste cyclable sera construite sur Montarville. Une telle mesure permettrait de diminuer le risque de blessures et le bruit, [et] permettrait aux résidents de sortir plus facilement de leur entrée », avance Vincent Fortier. Rappelons que les districts 1 et 2 sont séparés par la rue Montarville. 

Mme Dion confirme que la vitesse diminuée à 40 km/h sur Montarville est un dossier qui a déjà été abordé au comité de circulation mais qui n’a pas été recommandé, entre autres parce que Montarville est une collectrice, et que « ça occasionnerait plus de problèmes que de solutions ».

Notons que lors de l’incident, la traverse Montarville-Jolliet était très peu visible au sol. Depuis, le passage pour piétons a été repeint, ainsi que d’autres sur la rue Montarville et ailleurs autour du centre-ville de Saint-Bruno. « Des travaux sont à venir, mais dans l’attente, se demande Véronique Sabourin. Oui, nous continuerons de l’emprunter; elle relie notre quartier à celui de l’école et au centre-ville. »

La résidente de Saint-Bruno convie les membres du conseil municipal à venir traverser l’intersection, en semaine l’après-midi ou un matin d’école, et de constater la situation. «  Pour ma part, je dois laisser mes enfants sur le coin, avancer à tâtons avec les bras de chaque côté en regardant les automobilistes, jusqu’à ce que l’un s’arrête. C’est notre quotidien », déplore la femme.