À quand un plan pour les déplacements scolaires à Saint-Bruno?
Des parents bénévoles de l’école Albert-Schweitzer, à Saint-Bruno, se mobilisent pour sensibiliser la population aux déplacements actifs sécurisés autour des écoles. L’activité se déroule ce jeudi 4 mai.
« Malheureusement, les autres écoles n’ont pas suivi. Seulement Albert-Schweitzer. J’aurais aimé créer un momentum dans Saint-Bruno », se désole l’un des parents derrière la mobilisation, Véronique Sabourin.
La mobilisation vise à sensibiliser les automobilistes et les autobus scolaires à ralentir à l’approche d’une école, mais aussi à inciter les enfants à se déplacer en mode actif, à pied, à vélo, à trottinette…
Prise 2
Une première expérience de ce type a eu lieu en septembre dernier. Une vingtaine de parents ont voulu sensibiliser la population, la Ville, les enfants… aux déplacements actifs sécurisés autour de l’établissement scolaire qui se situe à proximité des rues Cadieux, du Général-Vanier, Townshend, Héroux, William-Birks, Asselin… Le Service de police de l’agglomération de Longueuil avait aussi fait sentir sa présence sur le terrain. Les élus, dont le maire, Ludovic Grisé-Farand, et le conseiller du district 2, Vincent Fortier, s’étaient déplacés sur les lieux. Dans la cour d’école, on entendait alors que la Ville serait « proactive plutôt que réactive » dans ce dossier.
« Est-ce que c’est possible d’en faire plus lorsqu’il est question de corridors scolaires, de pourtours des écoles, pour que l’on puisse encourager les jeunes à se déplacer, non pas en voiture, mais autrement? » C’est la question que posait la maman citoyenne Véronique Sabourin pour justifier l’activité qui avait été un succès. Mais depuis, les choses n’ont pas changé.
» Ce n’est pas la catastrophe. » – Ludovic Grisé-Farand
Au lendemain de cette première, le comité espérait répéter l’expérience autour de toutes les écoles du territoire au printemps. Mme Sabourin se dit déçue. « Le momentum aurait été intéressant. Mais je comprends que c’est demandant pour les parents. Nous sommes chanceux, à Albert-Schweitzer, d’avoir des gens impliqués », ajoute la Montarvilloise, qui vise aussi un événement d’envergure à la rentrée 2023.
L’objectif, rappelons-le, est de changer les habitudes de déplacement vers les écoles, d’inciter les enfants à se déplacer en mode actif.
Danger
Lors de l’activité de mobilisation l’automne dernier, les parents bénévoles insistaient pour dire que la situation autour de l’école Albert-Schweitzer est précaire. Parmi les risques, il y aurait des manœuvres dangereuses par les automobilistes, surtout des parents. Les deux stationnements pour les membres du personnel de l’école, qui donnent directement sur le trottoir des piétons, seraient aussi à risque. Enfin, la rue Cadieux, qui connecte avec le boulevard Clairevue, est le théâtre de vitesse excessive des automobilistes. Il n’y a pas assez de panneaux d’arrêt et l’affichage ne serait pas respecté.
Toutefois, la seule mesure qui a été réalisée avant la rentrée scolaire, c’est l’ajout d’une traverse piétonnière au coin de Cadieux et du Général-Vanier, quand on arrive de la rue Héroux.
Pas la panique
Au printemps dernier, le conseil municipal de Saint-Bruno effectuait une demande auprès de Vélo Québec pour un projet de plan de déplacement scolaire sur le territoire. « Déjà, lors de notre arrivée au conseil, la sécurité autour des écoles faisait partie de nos priorités. On veut sécuriser les déplacements aux pourtours des écoles de la ville. On donne le mandat à Vélo Québec de nous assister là-dedans pour y arriver », disait le maire de Saint-Bruno, Ludovic Grisé Farand. Un an plus tard, le plan se fait encore attendre.
En entrevue avec Les Versants, le maire commente ce dossier qui se prolonge. « Le mandat à Vélo Québec est toujours en cours. Nous avons hâte d’en prendre connaissance et de mettre en place les recommandations. Mais, en attendant, il n’y a pas de panique à avoir à Saint-Bruno. Il y a déjà des mesures. Ce n’est pas la catastrophe. Des améliorations ont été réalisées. Nous pouvons toujours faire mieux, mais c’est assez sécuritaire », estime Ludovic Grisé-Farand.
En attendant, le conseil municipal a approuvé, le 18 avril dernier en assemblée, une demande au gouvernement du Québec afin d’accélérer la mise en place d’actions permettant d’accroître la sécurité des piétons, des cyclistes et de tous les usagers de la route autour des écoles du Québec. Cette demande fait suite au décès de la petite Ukrainienne Mariia Legenkivska, survenu à la suite d’une collision le 13 décembre, à Montréal.