Une gestion budgétaire responsable
(Réponse aux propos de Martin Murray dans l’article Martin Murray dresse son propre portrait du budget, publié le 30 janvier)
En premier lieu, il nous faut vous rappeler qu’un budget est un exercice qui établit l’état prévisionnel des revenus et des dépenses d’une municipalité. Or, votre critique du budget de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville pour l’année 2013 ne porte que sur les dépenses.
Je vous rappelle aussi que consécutivement au dépôt de tous les budgets de la Ville de Saint-Bruno depuis 2006, la Ville de Saint-Bruno a présenté l’une des plus faibles progressions quant à son niveau de taxation, et ce, sous le taux d’inflation, selon une étude indépendante du journal La Presse de novembre 2011. De plus, la progression des taxes pour l’année 2012 était de 1,74 % alors qu’elle est négative pour l’année 2013, donc pour ces 2 années toujours en deçà du taux d’inflation.
À la lecture de votre article, je ne peux que vous donner raison sur un point : effectivement, si nous n’avions rien fait, aucune dépense n’aurait augmenté. Mais voilà, être un bon gestionnaire, ce n’est pas rien faire. Si la politique c’est de ne rien faire, nous ne serions pas en politique. Mais heureusement nous avons été élus pour répondre aux besoins de la population à la hauteur de nos moyens.
Je dois aussi vous dire que notre budget a été établi en toute connaissance de cause. Lorsque nous établissons nos prévisions budgétaires, nous le faisons sur l’ensemble des dépenses que doit assumer la Ville de Saint-Bruno y compris les contributions à l’agglomération. On ne peut, comme vous le faites, dissocier dans un budget une portion d’une instance par rapport à une autre. Lorsque nous effectuons nos prévisions budgétaires, nous tenons autant de la portion locale que de la portion agglomération. Comme toute ville, nous devons assumer des coûts pour tous les services dispensés aux citoyens, que ce soit pour des services locaux ou pour des services régionaux (d’agglomération). Les services doivent être rendus aux citoyens. Et nous sommes partie à la confection du budget de l’agglomération. Alors quand nous effectuons un budget, nous tenons compte de l’ensemble parce que c’est l’ensemble des dépenses que nous taxons. On ne peut à ce titre dissocier l’un de l’autre. Et la population de Saint-Bruno ne nous en voudra pas de défendre nos intérêts à l’agglomération afin que nous assumions notre juste part des dépenses de cet organisme régional. Si la progression de notre contribution à l’agglomération a été faible, tout particulièrement au cours des dernières années, c’est dû en partie à notre contribution à la confection du budget. Nous avons encore là su défendre les intérêts des Montarvilloises et Montarvillois.
De plus, si nous analysons les budgets des municipalités de la Rive-Sud qui nous entourent (Boucherville, Brossard, Longueuil, Saint-Lambert, Saint-Basile-le-Grand, Sainte-Julie, Beloeil, Mont-Saint-Hilaire, Chambly, La Prairie), l’augmentation moyenne de leur budget annuel total est de 4,29 % contre 1,51 % à Saint-Bruno pour l’ensemble des dépenses. Pour les villes de l’agglomération de Longueuil, l’augmentation moyenne de leur budget est de 3,46 % contre 1,51 % à Saint-Bruno. Et c’est le budget total qui est taxé et non seulement une portion du budget. On doit considérer l’ensemble des dépenses à taxer. Rappelons que par le passé, il y a eu des années où la quote-part de Saint-Bruno dans l’agglomération a atteint 8,2 % et même 12,6 % d’augmentation. Il est évident que pour ces années, afin d’obtenir une taxation normalisée pour nos concitoyens, nous avons retardé la mise en place de certains projets. Dans les années où notre marge de manœuvre s’accroit, nous mettons en place ces programmes. Cela s’appelle de la gestion et non de l’addition de chiffres.
La formulation d’un budget est autre chose qu’une addition comptable, c’est la gestion de l’ensemble des programmes de notre municipalité. C’est là la différence entre la gestion et la comptabilité.
Je rappelle qu’en 2013 l’ensemble de nos coûts augmente de 1,51 % alors que dans les 10 villes avoisinantes, l’augmentation de leurs coûts est de 4,29 %. Quant à l’évolution des coûts de main-d’œuvre, nous effectuons des choix dans la préparation de nos budgets. Dans les premières années de la reconstitution de la municipalité en 2006, nous avons pris la position de ne pas combler tous les postes. Ainsi nous avons été longtemps sans responsable des ressources humaines, sans responsable à la Direction du génie, etc. afin de limiter la hausse des taxes des citoyens. Mais une telle situation ne peut perdurer éternellement et il nous a fallu pourvoir ces postes ce qui a un impact sur la masse salariale.
D’autre part, il faut considérer un budget comme un tout et non dans une analyse simpliste de ligne par ligne budgétaire. Dans plusieurs cas, l’augmentation des coûts de main-d’œuvre est compensée par des revenus : c’est le cas pour la Direction du génie, pour la Direction du développement urbain, pour la Direction du loisir, de la culture et de la vie communautaire et pour l’exploitation de l’écocentre. L’analyse parcellaire que vous effectuez ne fait pas ressortir ces nuances.
Qui plus est, au cours des dernières années, nous avons mis en place différents services : Saint-Bruno est une des rares villes à avoir une division environnement. Le groupe de la Direction du génie est plus important que dans d’autres villes, et ce, pour ne pas avoir toujours à en référer à des bureaux de consultants.
Gouverner, c’est choisir. Ce sont des choix que nous effectuons parce que nous croyons qu’il s’agit là des meilleurs services à rendre à la population montarvilloise.
Votre choix de l’année de référence pour l’analyse de l’évolution des coûts de main-d’œuvre ne fait malheureusement pas ressortir que ces coûts comprennent des paiements de rétroactivité suite à la signature de conventions collectives ainsi que des coûts d’ajustements pour l’équité salariale, coûts qui sont incontournables pour notre municipalité.
Ce qui est important pour les citoyens c’est le montant de taxes qu’il doit payer en bout de compte. Or, Saint-Bruno offre une taxation compétitive aux municipalités avoisinantes. Dans ces 10 villes qui nous entourent, la moyenne des taxes pour une maison moyenne est supérieure de 384 $. Cela représente une différence de 13,3 % en moins pour les contribuables de Saint-Bruno.
Denis Arpin
Conseiller responsable des finances de la Ville