En réponse à M. Jean P. Richard

Monsieur,

Votre lettre de la semaine dernière, qui faisait l’éloge de l’administration Benjamin, a suscité un certain nombre de questions que je vous transmets.

D’abord, lorsque vous accusez le parti de l’opposition de ternir la réputation de Saint-Bruno, ne confondez-vous pas « ville » et « Hôtel de Ville »? Et dites-nous, est-ce aussi la faute du parti de l’opposition si, à la suite d’une déclaration publique de Claude Benjamin, le commissaire au lobbyisme du Québec a annoncé qu’il aurait désormais Saint-Bruno à l’œil?

Et est-ce que l’opposition est seule responsable du dépôt d’un dossier noir à l’UPAC? Ne serait-ce pas aussi et surtout l’attitude fuyante du maire qui élude les questions plutôt que d’y répondre qui en serait la cause? Ne savez-vous pas qu’une telle opacité ne peut qu’éveiller les soupçons? Et qu’une demande d’enquête à l’UPAC, quand on est au courant de faits troublants concernant une administration en place, constitue, au dire du directeur de l’UPAC lui-même, le devoir de tout citoyen? Auriez-vous oublié par ailleurs que c’est le conseiller de l’Alliance municipale Denis Arpin qui a lancé un soir aux gens présents dans la salle du conseil : « Si vous n’êtes pas contents, faites une plainte à l’UPAC! »?

D’autre part, sachant que Karel Mayrand, de la Fondation David-Suzuki, Laure Waridel, d’Équiterre, et les médias nationaux ne font pas partie de l’opposition, pouvez-vous nous dire pourquoi tous ces gens ont quand même vertement attaqué l’incurie de l’administration Benjamin dans sa gestion de notre environnement?

Enfin, lorsque vous vous enorgueillissez de nos beaux prix, notamment de ces fameux fleurons, à part une gloriole bien superficielle, qu’obtenez-vous sur le plan de votre qualité de vie en retour des dizaines de milliers de dollars dépensés chaque année pour l’achat de fleurs exotiques éphémères? Ne pensez-vous pas que cet argent aurait pu être mieux utilisé? Par exemple, n’aurait-on pas pu consacrer une partie seulement de ces sommes à l’entretien de la petite gare, déménagée et restaurée jadis à nos frais et qui, avec ses boîtes à fleurs pourries, sa peinture écaillée et son balcon de bois vermoulu, est aujourd’hui dans un état de délabrement scandaleux?

Monsieur Richard, n’avez-vous pas encore compris que la seule réputation que ternissent Claude Benjamin et l’Alliance municipale, c’est la leur, et que pour ce faire, ils n’ont nullement besoin de l’opposition?

 

Louis Émond

Citoyen de Saint-Bruno