L’application mise de côté

Le journal Les Versants a appris que Saint-Bruno-de-Montarville proscrit l’installation et l’utilisation de l’application TikTok. La directive a été émise mercredi dernier. 

Les gouvernements fédéral et provincial ont demandé la semaine dernière d’interdire l’installation et l’utilisation de TikTok sur les téléphones cellulaires fournis aux fonctionnaires et aux élus. Une question de sécurité de l’information et de protection des données.

« C’est une décision administrative. Ça n’a rien à voir avec le politique. C’est la direction des TI (technologies de l’information). C’est une question de prudence, et aussi de concordance, pour se conformer aux autres paliers de gouvernement », explique le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Ludovic Grisé-Farand.

La Ville a émis la directive il y a une semaine, « à l’instar du gouvernement du Québec », d’interdire le téléchargement et l’utilisation de TikTok sur les appareils mobiles fournis par la Municipalité. La consigne inclut aussi les cellulaires des élus munis par Saint-Bruno-de-Montarville. « Cela ne peut s’appliquer aux cellulaires personnels des employés ou des élus, qui sont sensibilisés à faire preuve de prudence quant à cette application », précise la directrice du Service des communications de Saint-Bruno-de-Montarville, Manon Lacourse.

En entrevue, Ludovic Grisé-Farand ajoute que personnellement, il n’utilise pas cette plateforme du géant chinois ByteDance. « Je n’ai pas de compte lié à cette application. La Ville non plus. »

La veille de cette décision, le journal s’était fait répondre que la Municipalité réfléchissait. « À la suite des directives préventives émises [le lundi] 27 février, par les gouvernements canadien et québécois, la Ville est en réflexion concernant l’utilisation du réseau social TikTok sur les appareils mobiles de ses fonctionnaires; la sécurité des données étant au cœur de ses préoccupations », répond la cheffe de division – communications, Martine Verdon.

En effet, Saint-Bruno-de-Montarville n’a pas de compte TikTok officiel.

« À ce moment-ci, la Municipalité se concentrera davantage au développement et à l’implantation prochaine de sa page Facebook. » -Stéphanie Plamondon

Sainte-Julie

En fait, dans les municipalités que couvre le journal Les Versants, seule Sainte-Julie en fait l’usage.

Afin de se démarquer et d’attirer les étudiants de 16 ans et plus, la Ville active sa campagne de recrutement sur ses différents réseaux sociaux. Depuis quelques années, elle diffuse de courtes vidéos présentant des employés sur ses plateformes TikTok et Instagram pour attirer l’attention des futurs employés et leur présenter les avantages de se joindre à ses équipes. « Pour le moment, l’intention est de continuer l’utilisation de cette application. Nous allons suivre la situation de près », exprime la conseillère en communication de la Municipalité, Camille Richard.

Notons que le maire, Mario Lemay, a préféré ne pas se prononcer sur le dossier.

C’était mardi dernier. Or, jeudi, un communiqué interne, dans lequel la direction générale interdisait l’utilisation de l’application en question sur tous ses appareils, était acheminé à tous les employés. « À la suite des recommandations gouvernementales et de celles émises par l’Union des municipalités du Québec, Sainte-Julie interdit l’installation et l’utilisation de TikTok sur tous ses téléphones cellulaires, tablettes et ordinateurs fournis par la Ville, par souci de protection de ses données. Nous demandons aux employés et aux élus de désinstaller l’application de leurs [appareils] fournis par la Ville », peut-on lire dans le document.

La Municipalité recommande aussi aux employés et aux élus de retirer TikTok de leurs outils personnels. Sainte-Julie suspend ses activités sur son compte professionnel. « Aucun nouveau contenu ne sera publié jusqu’à nouvel ordre. Bien qu’aucune information ne démontre que l’application représente une menace pour la sécurité des renseignements personnels, Sainte-Julie tient à agir de façon préventive afin d’assurer la protection de ses données. La Ville poursuivra son analyse de la situation. »

Saint-Basile-le-Grand

Lors du dépôt de son plus récent budget, en décembre dernier, le conseil municipal de Saint-Basile-le-Grand a confirmé que la Ville se tournerait vers les réseaux sociaux en 2023. Or, pas question d’ouvrir un compte TikTok. Ni maintenant, ni dans l’avenir. « Le Service des communications et des relations avec les citoyens connaissait déjà la problématique liée à TikTok et aucune recommandation d’implantation allait se faire en ce sens »,
affirme la directrice de ce service, Stéphanie Plamondon.

Mme Plamondon fait référence à un article paru dans La Presse en décembre dernier dans lequel on apprenait que « les élus du Congrès américain s’apprêtaient à interdire TikTok sur les appareils des fonctionnaires américains en raison d’une menace liée à la sécurité nationale. Ce n’était alors qu’une question de temps pour que d’autres pays emboîtent le pas ».

À Saint-Basile-le-Grand, la prudence et la sécurité ont priorité sur la tendance du moment, nous dit-on. « À ce moment-ci, la Municipalité se concentrera davantage au développement et à l’implantation prochaine de sa page Facebook. »

Saint-Basile-le-Grand ira donc dans le même sens que Saint-Bruno-de-Montarville avec ses élus. « La Ville fera bloquer le téléchargement de l’application sur les téléphones [lui] appartenant. Comme les élus n’ont pas de téléphone appartenant à la Ville, l’usage de TikTok demeure à leur discrétion. L’accès au site Internet de TikTok à partir du réseau de la Municipalité sera bloqué », commente Stéphanie Plamondon.

exo emboîte le pas

Il n’y a pas que le politique qui se soulève à l’égard de l’application chinoise. D’autres instances locales le font aussi. C’est le cas d’exo, qui prend en charge les services de transport collectif par autobus et trains de banlieue. « C’est notre intention d’interdire l’utilisation de l’application TikTok sur les appareils qu’exo fournit à ses employés. Par ailleurs, exo n’a pas de compte TikTok », souligne le porte-parole d’exo, Jean-Maxime St-Hilaire.

Enfin, les employés du Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) ont reçu une communication en lien avec l’application au milieu de la semaine dernière. « En raison des enjeux invoqués en matière de cybersécurité quant à l’utilisation de TikTok, les gouvernements du Canada et du Québec ont annoncé l’interdiction de cette application sur les appareils mobiles fournis à leurs fonctionnaires. » Le CSSP applique les recommandations du ministère de la Cybersécurité et du Numérique qui demande d’appliquer, dès le 28 février, le retrait de l’application et d’interdire l’installation de l’application des appareils mobiles fournis ou payés par le CSSP à ses employés, de même que de mettre en place les mesures visant à empêcher l’installation de cette application ou permettant sa détection.