L’histoire de Danley Dubuisson en ce mois de l’histoire des Noirs

Pour le Mois de l’histoire des Noirs, le nouveau propriétaire du Centre du Pilote VIP organise une rencontre de réseautage ouverte au monde de l’aviation à Saint-Bruno, dans lequel Danley Dubuisson fait encore partie de l’exception.

Le mois de février célèbre l’histoire des Noirs. Une histoire qui montre que les mentalités évoluent. Il reste cependant encore beaucoup de travail à faire pour que l’inclusion soit chose du quotidien. L’histoire de Danley Dubuisson, à Saint-Bruno-de-Montarville, est celle d’un Québécois noir qui a gravi les échelons grâce à ses compétences et grâce à un entourage qui n’a regardé que cela. « Quand l’ancien propriétaire de VIP Pilot m’a proposé de me vendre son entreprise, je n’y croyais pas », explique M. Dubuisson, le propriétaire et exploitant du Centre du Pilote VIP.

» Souvent, dans les réunions de travail, j’étais le seul Noir. Même si je suis très sociable, je ne me sentais pas toujours à ma place. » – Danley Dubuisson

Il y a 20 ans, Danley Dubuisson intégrait l’équipe du Centre de Pilote VIP, embauché comme employé par le propriétaire de l’époque, Claude Leblanc. « Finalement, j’ai continué dans le domaine bancaire. Je me rappelle, lors de mon départ, il ne voulait pas me voir partir même s’il comprenait que je voulais voir autre chose. Un jour, nous nous sommes reparlé et j’avais l’idée de devenir entrepreneur. Je lui ai dit alors, complètement par hasard, que si un jour il voulait vendre son entreprise, je serais intéressé. Il m’a rappelé quelques mois après pour me faire cette proposition. »

Aujourd’hui, il est à la tête du principal fournisseur des écoles d’aviation du Québec en matériel éducatif. VIP équipe aussi certaines compagnies régionales d’aviation. Le grand public peut également trouver des fournitures en lien avec le monde de l’aviation sur le site Internet.

Une normalité exceptionnelle

Pendant cinq ans, M. Leblanc a accompagné M. Dubuisson dans l’ensemble du processus de vente. « Il voulait être certain que j’étais la bonne personne pour faire perdurer son entreprise et il m’a aussi laissé le temps de voir que je faisais le bon choix. Il n’a jamais pris en considération ma couleur; cela ne faisait aucune différence pour lui. Je dois dire que je n’y croyais pas vraiment. Jusqu’au moment de la signature devant le notaire, je me suis dit « Elle est où, l’arnaque? ». Il n’y en avait pas, d’arnaque. Même si rien ne m’a été donné, je ne le remercierai jamais assez pour le temps qu’il m’a donné et l’occasion aujourd’hui de réaliser mon rêve. »

Depuis ses études aux HEC, en passant par son emploi au sein d’une banque ou encore dans le milieu de l’aviation, M. Dubuisson avait l’habitude d’être le seul Noir dans un monde de Blancs. « Souvent, dans les réunions de travail, j’étais le seul Noir. Même si je suis très sociable, je ne me sentais pas toujours à ma place. Il n’y a jamais eu de racisme à mon égard, mais de petits regards en me voyant, car les personnes n’avaient pas l’habitude de voir des Noirs. Quand j’avais la chance de rencontrer une autre personne de couleur, alors j’allais la voir. Je me suis toujours dit que lorsque je serais en position de le faire, je créerais de la diversité, et c’est ce que je veux faire maintenant. »

Black Aviation Professionals Network (BAPN)

Le mercredi 22 février, VIP Pilot organisera dans ses locaux, au 12-1375, Marie Victorin à Saint-Bruno-de-Montarville, une soirée de réseautage tenue par le Réseau des professionnels noirs de l’aviation (BAPN) pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs. Cette soirée s’adresse à tous les professionnels du monde de l’aviation. « C’est une organisation qui est bien établie en Ontario et qui voulait avoir un pied à terre au Québec. Je me suis dit que c’était une bonne occasion de faire la différence, d’avoir l’occasion de redonner. Si je peux inspirer une personne, je serai satisfait. Si, dans le milieu bancaire, j’étais souvent le seul Noir dans les conventions, dans le milieu de l’aviation, la situation est encore plus vraie, même s’il y a de belles histoires. »

Aujourd’hui, la plus grande fierté de Danley Dubuisson, c’est de voir que le rêve de son fils de 17 ans est de devenir ingénieur aéronautique. « Je n’ai jamais osé dire à ma mère, née en Haïti, qui ne pouvait me léguer qu’un pays comme le Canada, que je rêvais d’être chef d’entreprise », conclut-il.