Le bénévole Pierre Poulin-Piel laisse sa place

Le Grandbasilois Pierre Poulin-Piel animera la 20e Soirée Harpe et poésie le vendredi 28 avril. Ensuite, il déposera son micro et cèdera sa place à la relève.

Pierre Poulin-Piel a décidé de privilégier sa santé. « C’est la seule raison pour laquelle je me retire », dit-il en entrevue.

Le Journal de Saint-Basile a appris que le poète Pierre Poulin-Piel quittera l’organisation de la Soirée Harpe et poésie après le rendez-vous d’avril prochain. Le bénévole a fondé, puis mis en place l’activité sur le territoire de Saint-Basile-le-Grand au cours des 20 dernières années.

« Pour la première fois de ma vie, je vais m’occuper de ma santé. Alors j’ai décidé d’arrêter. » -Pierre Poulin-Piel

Le 28 avril prochain, ce sera sa dernière participation à l’animation et à l’organisation de l’événement. Il affirme cependant qu’il continuera de prendre part à la Soirée Harpe et poésie en tant que poète participant. « Je vais continuer à lire des poèmes », mentionne Pierre Poulin-Piel.

C’est Benoît Sauriol qui lui succèdera à la mise en place de la mouture 2024 de la Soirée Harpe et poésie.

Président sortant de la SPUF

Par ailleurs, Pierre Poulin-Piel a également quitté la présidence de la Société des poètes universels francophones (SPUF) après 12 ans de service. La nouvelle présidente, Christine Sauriol, a accepté sa nomination avec enthousiasme le 5 novembre dernier. « Pour moi, c’est une belle occasion, un beau défi. C’est aussi la continuité de ce que Pierre a créé, la suite de ce qu’il a entamé il y a tant d’années », commente-t-elle.

La nomination de Mme Sauriol, la sœur de Benoît Sauriol, a été officialisée par acclamation. Ce sont les membres de la SPUF qui l’ont choisie. « Au départ, je craignais de me joindre à un organisme réunissant des gens hautains, pétant de la broue, des élitistes, mais ce n’est tellement pas ça! C’est plutôt amical, familial, intimiste. Je suis tombée en amour avec le groupe dès mon arrivée, en mars 2018. Un accueil chaleureux et une atmosphère de camaraderie », témoigne la femme de Granby.

Décision difficile

En entrevue, Pierre Poulin-Piel évoque « une décision difficile, une décision de vie » après 30 ans de bénévolat pour la poésie. « Comme une deuxième retraite. »

Il raconte qu’il a fait face à la réalité, l’été dernier, lors d’un séjour en Gaspésie dans le cadre du lancement de son livre de contes illustrés. « Je me suis retrouvé seul avec la mer et les fous de Bassan. Je voyais où j’étais rendu avec mon état de santé. J’ai réalisé que je devais arrêter avant d’atteindre le seuil de mon incompétence. Ma décision a très bien tombé parce qu’à mon retour, j’ai eu des situations de santé à gérer. Elle me rattrape. Pour la première fois de ma vie, je vais m’occuper de ma santé. Alors j’ai décidé d’arrêter », relate l’homme de 75 ans.

Son départ en tant que président de la SPUF fait plus mal, admet M. Piel, parce qu’il a l’impression de quitter une famille, des amis. « Il est très attaché à tous ses enfants. C’est comme s’il quittait son rôle de papa », commente Christine Sauriol.

Depuis 20 ans, Mme Sauriol est animatrice-intervenante dans un centre de femmes. Elle mise sur les valeurs qui la guident pour mener à bien sa tâche de présidente : l’accueil, l’ouverture, l’écoute, la démocratie, la justice et l’équité.

La SPUF a été fondée par Pierre Poulin-Piel, cet amoureux des mots, en 2011. Il était alors assisté des poètes Georges Naggiar, Marcel Debel et Manon Bellavance. L’organisme se voulait une plateforme pour démocratiser la poésie et la rendre accessible à un grand public.

Le bénévole grandbasilois a été tour à tour président d’un groupe de poésie, concepteur-animateur de l’émission de télévision Pause-Poésie, fondateur de la SPUF et créateur de la Soirée Harpe et poésie en collaboration avec la Ville. « Après 70 ans de poésie, dont les 30 dernières années très actives, je sens que le moment est venu de céder la présidence de la SPUF à une autre personne », souligne Pierre Poulin-Piel, qui compte toutefois demeurer au sein du groupe.

Saint-Basile-le-Grand, point central

Bien qu’elle ne demeure pas dans la région, Christine Sauriol assure qu’elle poursuivra les rencontres des membres de la SPUF à Saint-Basile-le-Grand, le « point central » de la poésie. Des poètes de Saint-Élie-de-Caxton, du nord de Montréal, de Châteauguay, de Drummondville, de Gatineau… se réunissent à Saint-Basile-le-Grand régulièrement. « Saint-Basile-le-Grand est une plaque tournante de la poésie au Québec. »

Au moment d’écrire ces lignes, 26 personnes sont membres de l’organisme culturel, qui peut en accueillir plus d’une trentaine. En 2023, la SPUF publiera un 9e recueil en 12 ans d’existence.

Au fil des ans, différentes activités poétiques ont été présentées par la SPUF : des prestations à la Place des Arts, un événement à la Maison de la culture Marie-Uguay de Montréal, des lectures de poésie dans des centres de personnes âgées, des lectures de type micro-libre, la création d’une page Facebook dédiée au partage de la poésie, ainsi que l’accueil de différents conférenciers poétiques.

« Avec la Soirée Harpe et poésie et avec la SPUF, je suis fier de ce que j’ai accompli, dans l’amour et le plaisir. Je suis fier de ceux qui prennent la relève. Je sais à qui j’ai confié mes bébés; j’ai confiance en eux », de terminer M. Piel.