Persévérer pour l’avenir
Dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire, le journal Les Versants est allé à la rencontre de trois étudiantes de l’école secondaire du Mont-Bruno.
Pour Juliette Lecours, Audrey Valade et Juliette Robert, l’avenir passe par la persévérance scolaire.
Audrey
Audrey Valade ne l’a pas eu facile au cours des dernières années. L’adolescente de 16 ans a eu à gérer des problèmes d’anxiété qui se sont accentués à son arrivée en première secondaire. Elle évoque une anxiété généralisée qui peut se traduire par des crises de panique. Dans l’autobus scolaire. Pendant une sortie familiale. « Ce n’est pas toujours en lien avec l’école. Parfois, c’est parce que je ne suis pas à l’aise dans un environnement. Je peux faire des crises à m’en rendre malade. C’est déjà arrivé que je me ramasse à l’hôpital en ambulance », témoigne Audrey Valade.
Elle est aussi victime d’intimidation depuis son entrée au secondaire. Ce qui, selon elle, ne l’a pas aidée avec son anxiété. « Je suis exemptée d’éducation physique pour condition médicale. J’ai une faiblesse musculaire aux jambes et un rein qui fonctionne moins bien que l’autre. Si je reçois un coup, je risque la paralysie. » Pour se déplacer, Audrey utilise l’ascenseur, quitte la classe plus tôt pour s’installer la première dans l’autobus, se promène avec un sac à dos à roulettes.
Mais la vie va de mieux en mieux pour elle. Grâce à des outils (thérapie, médication, respiration, applications mobiles…), elle réussit à faire face à son anxiété.
En entrevue, l’étudiante de 5e secondaire évoque aussi le soutien de son entourage. Sa famille. Ses amis. Le personnel enseignant de l’école.
Audrey a toujours eu de bonnes notes. Les résultats scolaires ne sont pas un problème. « Je veux devenir enseignante plus tard. C’est mon but. Je veux être avec les enfants. Si j’arrêtais l’école en raison de mon anxiété, je sais que je ne pourrais pas réaliser mon rêve. Au début, je ne voulais pas m’en sortir, mais à un moment, un déclic s’est fait dans ma tête. C’est ce qui me permet de persévérer aujourd’hui. »
Juliette Lecours
Juliette Lecours privilégie ses travaux scolaires, au point, parfois, de pénaliser ses loisirs, comme la danse compétitive. Sur l’heure du dîner, elle effectue ses devoirs, fréquente la bibliothèque de l’école ou va en récupération. « Mes amis prennent ce moment pour parler ensemble et lâcher prise, mais ils savent que c’est important pour moi. Je veux prendre de l’avance parce que je n’aime pas attendre à la dernière minute. À la maison, je fais des devoirs et j’étudie de deux à trois heures le soir », raconte-t-elle.
« Je veux devenir enseignante plus tard. C’est mon but. » – Audrey Valade
Au primaire, Juliette décrochait de moins bonnes notes. C’est à partir de la 3e secondaire, alors qu’elle avait des cours à choisir, que la jeune fille de 15 ans a haussé ses attentes. « Si je n’ai pas 90 %, je n’ai pas réussi mon objectif. Je suis déçue. Si je n’ai pas les notes qui me plaisent, ça va me stresser. Je veux que mes efforts soient récompensés. »
À quelques mois de terminer sa 4e secondaire, Juliette Lecours admet qu’elle ignore ce qu’elle veut faire plus tard. Par contre, elle veut réussir ces cours qui lui ouvriront davantage de portes. Français enrichi, sciences fortes, mathématiques fortes. Les devoirs qui se retrouvent dans son sac à dos sont plus nombreux que les élèves en classes régulières. « Je suis une fille organisée. C’est ce qui me permet d’en prendre plus. »
Juliette Robert
Avant de passer de l’école secondaire de Chambly (1e, 2e et 3e secondaire) à l’école secondaire du Mont-Bruno (4e secondaire), Juliette Robert aura fréquenté cinq écoles primaires. Les répercussions de ces nombreux déménagements lui auront causé bien des soucis. « Chaque année, je devais repartir à zéro en amitié. J’étais très gênée. Ce qui m’a amenée à vivre de l’anxiété, à faire des crises de panique et à m’arracher la peau des doigts. »
Le théâtre l’a aidée à se valoriser et à vaincre sa timidité. Aujourd’hui, l’adolescente de 16 ans fait de l’anxiété de performance. Elle se qualifie de perfectionniste. « Je suis bonne dans ce que je fais. J’ai de la facilité à l’école et je suis sportive. Je me débrouille bien. Mais si mes résultats ne sont pas à la hauteur de mes attentes, ça me bouleverse. Je me mets beaucoup de pression. Je veux être bonne, je me trouve poche, sinon. »
L’étudiante veut travailler en médecine, mais elle hésite encore entre chirurgienne cardiothoracique, psychiatre et endocrinologue. « Quand je regarde des séries de médecine, mon moment préféré, c’est quand ils ouvrent le monde. À la maison, je regarde les bobos des autres et je m’en occupe, j’arrache des dents! »