Partir ou s’endetter

Eugene Jankowski réfléchit à l’idée de quitter Saint-Basile-le-Grand. Le citoyen admet que la récente augmentation de 7,5 % de l’avis d’imposition l’écorche financièrement.

« Je viens ici avec le cœur assez lourd pour vous annoncer que je suis en train de considérer de quitter Saint-Basile », amorce Eugene Jankowski.

Le citoyen s’adressait alors aux membres du conseil municipal pendant la Parole aux Grandbasilois de l’assemblée du 16 janvier. « De quitter Saint-Basile pour une seule raison. J’ai beaucoup de difficultés à arriver à payer mon compte de taxes. En plus, avec une augmentation de 7,5 %, j’envisage de déménager », commente-t-il.

Eugene Jankowski demeure à Saint-Basile-le-Grand depuis 1980. Dès son arrivée, il s’est impliqué dans la communauté. D’abord comme président fondateur de l’Association de soccer de Saint-Basile. Puis il a été conseiller municipal une douzaine d’années.

Le journal Les Versants s’est entretenu avec l’homme, qui insiste pour dire que son avis d’imposition vient d’augmenter « de façon substantielle ». Rappelons que les Grandbasilois propriétaires de résidences unifamiliales verront leur avis d’imposition grimper en moyenne de 7,5 % pour 2023. On parle d’une hausse de 261 $ pour un total de quelque 3740 $. « Déjà l’an dernier, pour moi, c’était compliqué de rembourser mon compte de 3500 $ », explique M. Jankowski.

« J’envisage de déménager. » – Eugene Jankowski

Ce dernier évoque l’inflation, mais aussi des années instables en arts en raison de la pandémie. Le Polonais d’origine, rappelons-le, est sculpteur sur pierre. D’ailleurs, il soulignera bientôt le 30e anniversaire de l’Association des sculpteurs sur pierre de la Montérégie. « Je trouverais ça dommage de quitter Saint-Basile parce que je n’ai pas les moyens », énonce-t-il.

Ce n’est pas demain matin que l’homme plantera une pancarte « À vendre » sur son terrain… toutefois, il considère le déménagement. « Je n’ai pas encore pris ma décision, mais j’y pense. Je ne suis pas le seul, même le maire le reconnaît. Les gens de mon âge délaissent leur propriété pour s’en aller vivre ailleurs parce qu’il n’y a pas d’alternative à Saint-Basile. Il n’y a pas de résidence sur notre territoire. »

Celui qui était conseiller municipal se souvient qu’à la suite de l’incendie d’un entrepôt où des barils d’huile étaient contaminée par des biphényles polychlorés (BPC) en 1988, il y avait eu un exode de la population. Ce qui avait fait paniquer les élus. « En tant qu’équipe, nous avons trouvé des solutions. Nous avons remembré les terres agricoles qui appartenaient à la Ville. Nous avons rencontré les contracteurs et fait des échanges. Ce qui a permis de développer du côté du lac Montpellier, d’ouvrir le boulevard Du Millénaire… Il y avait eu une progression. »

M. Jankowski souligne que ça prend par contre de la volonté de la part du conseil, une vision d’ensemble. Ce qui n’est pas le cas actuellement selon celui qui demeure sur la rue Perron. « Rien ne bouge à Saint-Basile. Je suis tanné. »