Traverser le tunnel 

Pour la traversée du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, il n’y a pas que les automobilistes qui risquent d’en avoir plein les bras à compter du 31 octobre prochain. Les camionneurs et les services d’urgence également. 

Par exemple, une trentaine de membres travailleurs de la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM) demeurent à Montréal et sur la Rive-Nord (Montréal). Son siège social est situé à Saint-Bruno-de-Montarville. « Actuellement, toutes les options sont ouvertes, dont des ententes avec les hôtels. Il y a plusieurs trucs intéressants sur la table… sauf le télétravail, qui n’est pas permis pour accomplir nos tâches, évidemment », explique en entrevue le paramédic-relationniste de la CETAM, Alexandre Barbeau. Ce volet sera un grand défi, selon lui.     

Répercussions

La CETAM dessert le service ambulancier pour 56 municipalités, dont Saint-Bruno-de-Montarville. Elle couvre 2700 km2. Outre ses employés qui demeurent de l’autre côté du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, les ambulances ne se déplacent pas à Montréal pour couvrir des appels.

Or, les travaux dans le tunnel auront des répercussions. « On ne se déplace pas à Montréal. Mais oui, c’est un chantier qui compliquera nos interventions, ne serait-ce que celles aux abords et aux embouchures du tunnel. Nous couvrons ces parties », répond Alexandre Barbeau. 

Puis ce dernier évoque une autre réalité. Les transferts entre établissements. Les paramédicaux de la CETAM en effectuent parfois. Par exemple, de l’hôpital Pierre-Boucher, à Longueuil, à l’Institut de cardiologie, à Montréal. « Normalement, le tunnel est le chemin de base pour nos transferts. Il faudra passer ailleurs. »

Les applications de trafic en temps réel seront alors utiles lors de la répartition afin d’emprunter le trajet optionnel le plus rapide. Reste à savoir combien de temps ces détours prendront alors que des patients devront être transférés d’un centre hospitalier à un autre. « C’est difficilement quantifiable. Nous ne l’avons pas encore vécu. Nous verrons dans les prochains mois », poursuit Alexandre Barbeau. 

En ce sens, plusieurs rencontres ont déjà eu lieu entre la CETAM et Renouveau La Fontaine, le promoteur des travaux. « Nous sommes aussi en étroite collaboration avec les autres services d’urgence. »

Camionnage 

Le camionnage représente 13 % de tous les véhicules qui se déplacent quotidiennement entre Montréal et la Rive-Sud (Montréal). 

« Toutes les options sont ouvertes, dont des ententes avec les hôtels. » – Alexandre Barbeau

L’entreprise Marie-Morin Canada, qui a pignon sur rue à Saint-Bruno-de-Montarville, sera touchée par le chantier du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Elle dessert divers clients dont les centres de distribution sont localisés à Montréal. « Que ce soit en charge partielle ou en charge complète, la bonne nouvelle est que le délai de livraison restera de 12 à 24 h à la suite du ramassage de la commande à notre usine de Saint-Bruno. La congestion liée à cet évènement sera le pire ennemi des compagnies de transport et des fournisseurs durant cette période », déclare le gérant de la logistique chez Marie-Morin Canada, Gabriel Hébert.   

Parmi les solutions envisagées, l’entreprise se tourne vers la disponibilité de ses employés du service de réception/expédition. « Grace à la disponibilité de notre équipe, notre quai de chargement pourra rester ouvert hors des heures d’ouverture habituelles. Nous aurons la possibilité d’aider nos transporteurs durant cette période », soutient Gabriel Hébert.

Enfin, le journal Les Versants s’est aussi tourné vers le président propriétaire de Portes et fenêtres Verdun, Alain Pion, dont l’usine est à Saint-Bruno-de-Montarville. Certaines succursales sont situées sur l’île de Montréal, d’autres sur la Rive-Nord, comme à Terrebonne et à Laval. Or, à l’usine de Saint-Bruno-de-Montarville, les livraisons se déroulent à l’aide d’un seul camion, plusieurs remorques et un seul chauffeur. « Nous sommes assez flexibles dans nos horaires. Notre employé sur la route a plus à faire dans l’ouest que dans l’est, ce qui s’avère moins problématique, vu les circonstances. Il est de Laval. On lui permet, quand il termine de livrer ses commandes, de retourner chez lui plutôt que de revenir sur la Rive-Sud. Nous avons aussi l’option, parfois, d’effectuer les livraisons en soirée », confie Alain Pion. 

Pour contrer les embouteillages que les travaux entraîneront, M. Pion suggère de ne pas laisser passer les voitures dans le tunnel pendant la semaine, mais de donner accès aux camions lourds.