Urgence d’agir
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a fait le point sur la situation dans les urgences du Québec où le « point de rupture a été atteint », aux dires du Regroupement des chefs d’urgence du Québec.
La création d’une cellule de crise aura été nécessaire. Dans les urgences, la situation s’est dégradée.
Le ministre de la Santé résume l’objectif de la mise en place de ladite cellule : augmenter l’efficacité en coordonnant mieux les efforts pour agir le plus rapidement possible.
« Vous allez me dire qu’on aurait dû faire ça depuis longtemps. » – Christian Dubé
Christian Dubé parle de recommandations qui existaient déjà. « Dans plusieurs cas, on connait les solutions », dit le ministre. Il fait part que le défi se situe plutôt dans l’implantation menant à l’exécution des recommandations.
La cellule de crise est composée d’une vingtaine de personnes. Infirmières, urgentologues, PDG, médecins et représentants du ministère de la Santé y travaillent conjointement.
Bien que le besoin soit plus criant dans le Grand Montréal, Christian Dubé se dit conscient de l’aspect régional. « Le problème des urgences est à la grandeur du Québec », admet-il.
Trois mesures
M. Dubé a annoncé trois mesures visant notamment à mieux coordonner les services avant que le patient ne se rende à l’hôpital. Les mesures permettraient également de simplifier le passage du patient. Ces solutions assureraient une notion de « fluidité hospitalière. »
La première mesure est déjà en place. « Un appel, un service », nomme le ministre de la Santé. L’initiative sert à éviter les visites à l’urgence. En composant la ligne Info-Santé 811, les 0 à 17 ans pourront être redirigés clairement. La résurgence de cas de virus respiratoire a contribué à l’engorgement à l’urgence. À ce que dit Christian Dubé, une personne sur deux allant à l’urgence aurait pu être servi autrement. Ce sont approximativement 350 000 visites mensuelles qu’accueille l’urgence.
En partenariat avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, M. Dubé souhaite disperser plus de rendez-vous dans les groupes de médecine de famille et les cliniques pédiatriques.
La seconde mesure se trouve à être la prise en charge de patients par des professionnelles de la santé autre que les médecins. « Vous allez me dire qu’on aurait dû faire ça depuis longtemps », convient le ministre. En ce sens, la création de deux cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS) devrait se faire incessamment. La première devrait voir le jour dans le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal dans les prochains jours. La deuxième verrait le jour dans le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal dans quelques semaines. « On aurait pu faire ça depuis longtemps », répète Christian Dubé.
La troisième mesure concerne « l’après hôpital ». Le terme »niveau de soins alternatif » (NSA) désigne le statut des patients qui occupent un lit ou encore, « patient en attente d’une place ». « On manque de lits ouverts à l’hôpital parce qu’on manque de personnel », explique Christian Dubé. Un appel de projet a été lancé cet été pour aller chercher 1 700 lits NSA à l’extérieur de l’hôpital. À ce jour, 58 % de ces places ont été acceptées.
Toujours dans l’optique de libérer l’occupation des chambres dans les hôpitaux, Christian Dubé parle d’une « approche d’hébergement à domicile ». L’orientation permettrait de sortir le patient le plus rapidement possible, de façon sécuritaire.