Le cas de la montée Robert

À Saint-Basile-le-Grand, la montée Robert aurait le potentiel d’une rue Montarville à Saint-Bruno.

« Il est pour quand, le petit café cozy à Saint-Basile-le-Grand? Le temps d’une petite heure sous le soleil d’automne! Ça pourrait être la destination parfaite pour une petite marche! », pouvait-on lire la semaine dernière sur une page des réseaux sociaux consacrée à Saint-Basile-le-Grand. 

Cette question a entraîné une panoplie de commentaires et de suggestions. Clairement, les Grandbasilois rêvent d’avoir un petit café où ils pourraient manger, boire, lire, jouer à des jeux de société ou juste prendre le temps. « J’avoue que ce serait une superbe idée! Un petit café avec des tables disparates, des viennoiseries maison, un coin de jeux de société et des tableaux d’artistes locaux exposés sur les murs », commente une internaute. Puis un autre internaute d’ajouter : « L’idée est bonne, mais on dirait qu’il n’y a pas d’endroit pour avoir un beau café avec des arbres et pas être dans un stationnement. »

« Il n’y avait plus aucun bar en ville, ni espace beau et original pour se rassembler devant un verre. » – Patrick Delisle

En déclin

La montée Robert a perdu de son lustre depuis quelques années. Plusieurs commerces ont mis la clé sous la porte. Le Bokal a déménagé à Beloeil avant de fermer complètement. Une panoplie de restaurants, certains des institutions dans la municipalité, ont aussi disparu du paysage grandbasilois. La pandémie n’a pas aidé… Le 45, montée Robert changera de vocation. Le bar Le Huard a fermé ses portes. Depuis, le bâtiment du 200, rue Principale (sur le coin de la montée Robert) a été vendu. La Ville s’en est portée acquéreur et transformera l’endroit en Maison de la culture. Déjà, les lieux ont servi pour quelques événements. 

Dans une précédente entrevue avec le Journal de Saint-Basile, le président de la Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand, Richard Pelletier, déclarait : « Le cœur villageois de la municipalité a tous les éléments nécessaires pour attirer des visiteurs, de ses beaux bâtiments, en passant par ses grands arbres, ou encore sa rue Principale. Plus les gens vont le fréquenter, plus ils vont vouloir le conserver. » M. Pelletier croit ainsi qu’il est souhaitable que le cœur villageois soit doté d’un cachet et d’une âme pour le caractériser, aspects qui permettront aux boutiques, aux espaces publics et aux immeubles historiques de la petite municipalité d’avoir davantage de visiteurs qui voudront découvrir les particularités de Saint-Basile-le-Grand.

Or, quels commerces et boutiques caractérisent une rue Principale, un cœur villageois? Prenons quelques exemples sur la rue Montarville. Quelques restaurants avec terrasses. Un café ou deux. Une pâtisserie. Une boucherie. Une poissonnerie. Un dépanneur. Un garagiste. Une pharmacie. Une crèmerie. Une banque. Un fleuriste. Un bureau de poste. Un salon de coiffure… Rêvons un peu et ajoutons une librairie indépendante. Bref, tous les services qui permettent aux citoyens de faire leurs emplettes à distance de marche ou à vélo. 

Plusieurs de ces commerces ont déjà pignon sur rue le long de la montée Robert. Mais il manque encore bien des possibilités. À commencer par les restaurants, le café, la librairie… Rappelons qu’il y a un an, en pleine campagne électorale municipale, la revitalisation de la montée Robert était un enjeu.    

Un resto transformé

Ce qui nous amène au cas de Patrick Delisle. Cet entrepreneur vend de la pizza depuis une dizaine d’années sur la montée Robert. Son restaurant est bien connu des amateurs. Cet été, le propriétaire a décidé de convertir sa salle à manger en espace pub-bistro. La disparition du seul bar de Saint-Basile-le-Grand, Le Huard, semble avoir été un déclic pour lui. « Il n’y avait plus aucun bar en ville, ni espace beau et original pour se rassembler devant un verre. Je trouvais important de redonner un peu de vie dans la municipalité en pleine sortie de crise et où, enfin, on recommence à se rassembler en groupe », commente Patrick Delisle pour expliquer sa décision.    

En plus de transformer la salle à manger de son restaurant, l’homme a revu son menu. La pizza est encore la spécialité de la maison, mais la formule fast-food a disparu afin « d’offrir moins de plats, mais ô combien mieux faits! ». Questionné par le Journal de Saint-Basile, il précise : « J’ai reformulé ma carte et mon décor pour offrir un endroit visant une ambiance de pub-bistro. Le manque d’endroits pour se rassembler touchait autant des jeunes de 18 ans qu’une clientèle plus âgée, qui a le goût de décrocher devant un verre. Un endroit où l’on peut se divertir et se lâcher lousse, verre à la main et bonne bouffe revisitée. »

La décision du restaurateur, c’est aussi dans l’éventualité que les jeunes et moins jeunes quittent maintenant le territoire de Saint-Basile-le-Grand pour sortir se rassembler. M. Delisle ajoute : « Maintenant, ils ont un endroit accessible à pied et le choix de laisser les clés de voiture à la maison. »