Les écrans : bien ou mal
Avez-vous le contrôle sur le temps que passe votre jeune sur les écrans ? En quoi consiste une utilisation équilibrée? Quelles sont les ressources à ma disposition
À la Maison des Jeunes de Saint-Bruno, les écrans sont bien présents, mais on en limite l’utilisation. « Pendant nos soupers de gang, de type familial, le cellulaire n’est pas admis pour avoir l’écoute des jeunes, attention et pour communiquer de bonne façon. Il est certain que l’utilisation des écrans a augmenté depuis la pandémie… Ici, on le constate avec le cellulaire et les jeux vidéos. Par contre, on a toujours tenté de réduire le temps d’écran en offrant des alternatives comme le sport », explique Caroline Gauthier, directrice générale de la Maison des Jeunes de Saint-Bruno. De plus, les ordinateurs sont mis à la disposition des jeunes seulement pour l’aide aux devoirs et il n’y a pas de wifi. La salle de jeux vidéo est tout de même très sollicitée, mais il y a un encadrement fait par les intervenants de l’établissement.
« Il y a un manque de connaissances par rapport aux impacts liés aux écrans. »
– Carolanne Campeau
En 2022, les écrans sont partie intégrante de nos vies. Il y a des bienfaits, mais aussi des aspects néfastes. Nous avons parlé avec Carolanne Campeau, la coordonnatrice du volet jeunes de Pause, un organisme qui fait la promotion d’une utilisation équilibrée d’internet et des écrans pour prévenir les risques liés à l’hyperconnectivité. « Je pense qu’il y a un manque de connaissances par rapport aux impacts liés aux écrans, il y a une certaine banalisation », affirme t-elle.
Le temps d’écran
Il existe deux catégories de temps d’écran : le temps pour les obligations scolaires ou professionnelles et le temps pour le loisir. Selon le gouvernement du Québec, un enfant entre 5 et 12 ans ne devrait pas passer plus de 2 heures par jour devant un écran pour les activités de loisir. Il est recommandé que l’utilisation des écrans devrait se faire dans des aires communes où les adultes peuvent contrôler le contenu, plutôt que dans la chambre, par exemple. Des impacts négatifs sur la vision, le sommeil, les capacités d’apprentissage et le poids ont notamment été recensés chez les 5 à 12 ans. Chez les jeunes de 13 à 19 ans, il n’y a pas de temps spécifique. Mais on peut faire une analyse de la situation en fonction de la pertinence du contenu, du contexte et des caractéristiques individuelles du jeune. « Avant la pandémie, 17% des jeunes consacraient plus de 4 ou 5 heures par jour aux écrans, ce qui est un comportement dit à risque. Avec la pandémie ce pourcentage a augmenté », nous dit Carolanne Campeau.
Nous avons parlé à plusieurs parents de Saint-Bruno et de Saint-Basile qui considère le temps d’écran comme un privilège et non un droit. Certains ont pris des mesures pour mieux contrôler les écrans dans leur maison : confiscation des fils USB, routeur qui permet de fermer le wifi sur des appareils spécifiques, etc.
Le contenu des écrans
Les activités en ligne ne sont pas toutes égales. Surtout pour les jeunes enfants, le temps d’écran à titre de loisir devrait provenir de contenus éducatifs, rassembleurs ou interactifs (par exemple les tutoriels vidéo, les films écoutés en famille, etc.) Selon le gouvernement du Québec, certains contenus sont à proscrire comme des contenus qui nous isolent, qui utilisent une approche de jeu de hasard et d’argent, qui sont violents, qui diffusent des publicités, qui ne sont pas adaptés à l’âge de vos enfants.
Les moments d’utilisation des écrans
Toujours selon Québec, il y a des moments pour regarder les écrans et d’autres où ce geste de connexion peut devenir une barrière qui nous coupe de notre environnement extérieur et des gens autours. Les moments appropriés seraient les moments dédiés aux études ou au travail, après le souper, lorsque ça n’interfère pas avec d’autres activités. Pendant des moments en famille, lors de réunions par exemple, les écrans devraient être mis de côté.
Dans le cadre de la semaine des dépendances, Pause a mis en place le « 24 heures de pause » qui aura lieu le 20 novembre prochain. « C’est un défi de déconnection qui vise une prise de conscience par rapport à notre utilisation des écrans. Pour viser un meilleur équilibre », explique Carolanne Campeau.