Inauguration des bureaux du député Stéphane Bergeron deux ans après
Le député fédéral de Montarville, Stéphane Bergeron, a inauguré la semaine dernière ses bureaux situés à Sainte-Julie après les avoir ouverts juste avant la pandémie.
Deux ans après la pandémie, les choses reviennent à la normale. C’était aussi le moment pour le député fédéral bloquiste de Montarville, Stéphane Bergeron, d’inaugurer officiellement son bureau de circonscription à Sainte-Julie.
Pour l’occasion, il a accepté de répondre à nos questions.
Pourquoi cette inauguration deux ans après vous être installé àSainte-Julie?
On a aménagé officiellement en février 2020 et, à peine un mois plus tard, alors que l’on finalisait les aménagements de bureau, on s’est retrouvés en pandémie. On n’a jamais été capables d’inaugurer officiellement le bureau.
Depuis votre élection, quels ont été les dossiers sur lesquels vous avez travaillé?
On a les plus gros dossiers de nature politique, comme le champ de tir du mont Saint-Bruno, le bruit de l’aéroport de Saint-Hubert, la protection des milieux naturels, mais il y a aussi tous les dossiers qui passent inaperçus dans le public en général mais qui sont le pain et le beurre du travail d’un bureau de circonscription. Ces citoyens qui sont pris avec un problème du service d’immigration, avec le ministère du Revenu, l’assurance emploi… Ils communiquent avec nous pour que l’on puisse les soutenir dans leur démarche auprès du gouvernement fédéral. Malheureusement, les gens téléphonent ici en dernier recours. Dans ces cas, on peut difficilement donner un coup de main, mais très souvent, les résultats sont au-delà de nos attentes. Et n’avoir que quelqu’un qui prend la peine de les écouter, cela fait une différence, car la machine gouvernementale est froide et impersonnelle. Là, c’est comme la maison des fous d’Astérix. On les envoie chercher un formulaire à un bureau pour leur dire que c’est à un autre. Lorsqu’ils arrivent ici, très souvent, ils sont surpris que l’on ait une oreille empathique et que l’on prenne le temps d’écouter les gens, et c’est le genre de problèmes que l’on règle dans les bureaux de circonscription.
Comment accueillez-vous l’arrivée, sur la scène fédérale, de Pierre Poilièvre?
C’était aux membres du Parti conservateur de faire le choix qu’ils ont décidé de faire. Le Parti conservateur a choisi quelqu’un avec des idées un peu plus ultraconservatrices, pas simplement sur le plan fiscal, mais aussi social, et cela nous change un peu du Parti progressiste-conservateur, où l’on avait souvent une tendance conservatrice sur le plan fiscal, mais une tendance un peu plus progressiste sur le plan social. Difficile de faire des commentaires, car on n’a pas vu encore de quel bois il se chauffe en tant que chef du Parti conservateur. Il a dit vouloir faire l’unité du parti, alors quelle place donnera-t-il aux idées défendues par les autres candidats? On verra à l’usage. C’était un peu prévisible. Un peu surpris de l’ampleur de la victoire, mais on s’attendait à sa victoire.
En juin dernier, j’étais à Barcelone, dans un congrès sur la montée des extrémistes et, longtemps au Québec, on se sentait à l’abri de ça. On a cru qu’étant la juridiction en Amérique du Nord, on répartissait le plus équitablement la richesse entre les gens, on pensait que l’on avait développé une certaine solidarité sociale qui nous faisait penser que l’on était à l’abri de la montée des extrémistes. Curieusement, on a vu la montée des extrémistes de gauche et de droite, ce qui est venu bouleverser le paysage politique au Québec et au Canada. Je pense que l’on est encore dans cet espèce de phénomène qui n’est pas encore abouti. On ne sait pas encore où cela nous mènera. Puis on en voit des relents pendant la campagne électorale québécoise. On va suivre ça avec grande attention. Dès le 20, à la Chambre des communes, on verra quelle sera l’atmosphère qui régnera.
Vous étiez favorable à mettre les drapeaux en berne à la suite de la mort de la reine Élisabeth II?
Habituellement, on se colle à ce que le gouvernement du Québec fait. On a donc mis le drapeau en berne pendant 24 h. Peut-être qu’il est temps pour le Canada d’avoir un chef d’État qui est d’ici et qui n’habite pas à l’étranger sur une base permanente. C’est un débat que l’on n’a pas voulu faire en 1982, quand on a rapatrié la Constitution. Je me rappelle, dans ma première vie de député fédéral, le ministre de l’Industrie, John Manley, avait déclaré qu’il était peut-être temps que lorsque Sa Majesté allait rendre l’âme, d’avoir un chef d’État typiquement canadien. Si un ministre fédéral du Parti libéral a pu dire ça tout haut, il n’y a rien de surprenant qu’un chef du Parti québécois puisse aussi aller dans cette direction.
Maintenant, on doit à Sa Majesté un minimum de respect. Elle a fait un travail tout à fait honorable pendant ses 70 ans de règne et elle mérite un certain honneur de la part des pays du Commonwealth, dont le Canada fait partie et dont ferait partie même un Québec indépendant.
Je ne crois pas que l’on voudra nécessairement en rajouter à Ottawa.
Maintenant que vous êtes bien installé, vous comptez vous porter candidat à un nouveau mandat?
À chaque élection, on se pose la question. Il est légitime de dire « Est-ce que j’ai encore quelque chose à apporter?Est-ce que je suis satisfait du travail que j’ai fait? ». Pour le moment, il est beaucoup trop tôt pour se poser ce genre de questions. Techniquement, les prochaines élections n’auront lieu qu’en 2025. Il nous reste encore un bon trois ans.