Elle déjoue une fraude grands-parents

Une citoyenne de Saint-Bruno-de-Montarville dit avoir été la cible d’une fraude grands-parents. Cependant, elle a réussi à ne pas se laisser avoir par les malfaiteurs.

La femme de 78 ans, qui a préféré demeurer anonyme, tenait à raconter son histoire aux lecteurs du journal Les Versants.

« J’ai vécu les mêmes choses que ceux qui ont été fraudés dans votre journal. Mais je n’ai pas payé! », raconte la Montarvilloise.

Ce méfait est une fraude par téléphone lors de laquelle les fraudeurs visent spécifiquement les aînés. Ils se font alors passer pour un membre de la famille ou de leur entourage. Ils prétextent une situation de détresse (un accident, une arrestation…) qui exige une aide financière immédiate. Ils intimeront à la victime de ne parler de la situation à personne.

« Ne pas céder! Faites-les parler, mais ne donnez jamais vos renseignements personnels. » – Une Montarvilloise de 78 ans

Témoignage

La femme relate la conversation qu’elle a eue avec celui qu’elle croyait être son petit-fils. Elle a reçu l’appel mercredi dernier [le 10 août], en début d’après-midi. « Grand-maman, c’est ton petit-fils! J’ai fait un face-à-face avec une madame! Pendant que je roulais, mon cellulaire a sonné, j’ai jeté un coup d’œil et j’ai fait un face-à-face. Ma voiture est démolie! »

La citoyenne indique que son petit-fils étudie à l’université, qu’il travaille et circule à Montréal. Au départ, l’histoire lui semble plausible. Elle « reconnaît » son petit-fils.

Elle reprend son témoignage : « Il me dit que la police l’a envoyé à l’hôpital pour une commotion cérébrale, puis qu’il est maintenant accompagné d’un avocat, assis à ses côtés. J’ai demandé à parler avec l’avocat. Il avait une voix très jeune, un accent très prononcé. On me demandait 4000 $. Une somme qui me serait remboursée parce que c’est la femme qui est en faute dans l’accident. C’est l’avocat qui me raconte tout cela », dit-elle.

Mais, inconsciemment, la grand-maman a un doute. « L’histoire avait l’air vraie, mais, en même temps, rien ne collait. Je souffre de fibromyalgie. Je n’ai peut-être pas de muscles, mais j’ai encore toute ma tête sur mes épaules! »

Elle bombarde l’avocat de questions. Lui demande son nom, son prénom. Puis comment elle peut leur faire parvenir l’argent. « L’avocat m’a dit qu’il se renseignerait et qu’il me rappellerait. Ils ne m’ont jamais rappelée », ajoute celle qui a fait mention de son histoire aux policiers de Longueuil.

Réponse du SPAL

Contacté par le journal, le Service de police de l’agglomération de Longueuil confirme que tous les stratagèmes sont bons pour déjouer les personnes âgées. « En effet, c’est un exemple de fraude qui est utilisé. C’est typique : un accident, un accrochage en état d’ébriété, …, insiste l’agent du SPAL, Jean-Pierre Voutsinos. Même l’avocat. N’importe quel stratagème pour embarquer les aînés. Ces derniers sont de bonne foi, naïfs. Les fraudeurs isolent la personne et jouent sur les sentiments et l’urgence de la situation. »

Des complices peuvent personnifier un policier ou un professionnel, comme un médecin ou un avocat, afin d’accroître la crédibilité du scénario. « C’est le genre de cas que l’on reçoit. C’est le genre d’histoires que l’on entend, pas seulement ici, au Québec, mais aussi en Ontario et à travers le Canada. C’est un fléau d’une ampleur insoupçonnée », déplore Jean-Pierre Voutsinos.

Pas de cas reliés

Enfin, notons qu’à la suite de l’arrestation de Ronnie Chbat, le 12 août dernier, en lien avec une fraude grands-parents, le SPAL affirme qu’il n’y a pas eu plus ou moins de cas reliés au dossier. « Il n’y a pas d’autres cas reliés pour le moment », déclare M. Voutsinos.

Du côté de la Montarvilloise qui a su déjouer les fraudeurs, elle insiste quand on lui demande si elle a un conseil pour ses concitoyens qui pourraient recevoir un appel semblable : « Ne pas céder! Faites-les parler, mais ne donnez jamais vos renseignements personnels. »

QUESTION AUX LECTEURS :

Comment réagiriez-vous lors d’un appel téléphonique de la sorte?