Le cas de la géothermie près de l’école secondaire

Si le site de l’école secondaire du Mont-Bruno est privilégié par la population, le complexe sportif pourrait-il se brancher à la conduite de géothermie installée à proximité?

C’est la question que le journal Les Versants posait à la fin du texte « Un complexe sportif vert? », publié dans son édition du 1er juin.

La géothermie pourrait-elle chauffer le complexe sportif en plus de l’école secondaire? À cette question, la coordonnatrice des communications du Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP), Maryse St-Arnaud, répond que « cela demeure possible, sous réserve des vérifications techniques [telles le] calcul de charges, la capacité des équipements… ».

« Les coûts seraient minimes, contrairement à l’école, qui ne nous ferait pas de cadeau. » – Ludovic Grisé-Farand

Mme St-Arnaud reprend : « Toutefois, aucune discussion dans ce sens n’a eu lieu. »

Cette question était soulevée parce que le journal annonçait dans l’article de la semaine dernier la venue à Saint-Bruno de Vantage Data Centers. L’entreprise, un centre de données, doit s’installer sur la rue Marie-Victorin, près du parc canin et du parc Marie-Victorin. Sa proximité permettrait à la Ville, si ce site est choisi par les citoyens, de « brancher » le complexe sportif à Vantage Data Centers afin d’utiliser son énergie pour chauffer la piscine et les installations, et ainsi en faire un projet écoénergétique. Les discussions entre la Municipalité et l’entreprise n’en sont qu’aux « premiers balbutiements ».

Nous avons aussi demandé au maire de Saint-Bruno, Ludovic Grisé-Farand, si des pourparlers étaient amorcés avec le CSSP pour associer le complexe sportif à la géothermie si ce site est sélectionné. « Non, aucune discussion à ce sujet, rétorque-t-il. Nous avons parlé d’un projet écoénergétique avec [le parc] Marie-Victorin puisque c’est l’entreprise de base de données elle-même qui nous l’a offert. Les coûts seraient minimes, contrairement à l’école, qui ne nous ferait pas de cadeau. »

Puis, Ludovic Grisé-Farand évoque un autre aspect. La géothermie passe par la servitude d’un propriétaire privé. On comprend qu’il s’agit du Groupe Lobato, du projet Saint-Bruno-sur-le-lac. Ce qui compliquerait la tâche, selon le maire. « En plus du CSSP, des négociations devraient avoir lieu avec ce propriétaire. C’est un long shot qui risque également d’être coûteux pour un projet qui, à cet endroit, ferait déjà près de 60 M$ », plaide le premier magistrat.

Notons que si le site de l’école secondaire du Mont-Bruno s’avère être le choix populaire, la conduite géothermique existante devra être déplacée pour permettre la construction du complexe sportif. Or, cela ne signifie pas qu’elle sera branchée au complexe multisport. Le déplacement de la conduite de géothermie, c’est l’une des raisons qui explique l’écart de 4 millions de dollars entre les deux projets, celui de l’école secondaire à 59 M$ et celui du parc Marie-Victorin à 55 M$.

Actuellement, le projet de géothermie consiste en une boucle ouverte utilisant l’eau de la carrière à côté de l’établissement scolaire. Le lac Goyer est une ancienne carrière désaffectée, liée à la famille Goyer, une famille de bâtisseurs à Saint-Bruno. Une nappe phréatique l’a remplie d’eau au cours des 30 dernières années. Le lac mesure 800 m de long sur 240 m de large et a une profondeur de 50 m. Il abrite sept autres systèmes du même genre que celui qui alimente l’école secondaire du Mont-Bruno.