Urbanisme à Saint-Bruno: nouvelle vision adoptée
Deux étages au maximum au centre-ville sauf exceptions, densité hors du cœur villageois et ville à échelle humaine: la vision urbanistique du maire Ludovic Grisé Farand et son équipe a été adoptée par le conseil municipal montarvillois.
Sans processus de consultation publique et en indiquant qu’il agissait selon la volonté des citoyens rencontrés lors de son porte-à-porte en campagne électorale, le maire de Saint-Bruno-de-Montarville a changé les règles d’urbanisme de sa ville. Il dit agir maintenant pour mettre un frein aux projets qui ne cadrent pas avec le cadre bâti de Saint-Bruno, mais que le plan d’urbanisme actuel sera révisé d’ici l’automne.
Parce qu’il y a à son avis une différence entre les grandes lignes directrices données lors des consultations publiques et l’application dans la réalité de ces mêmes principes. « Les gens sont en train de s’apercevoir que la Vision 2035 qui a été votée dans le temps n’est pas du tout en lien avec ce que les gens veulent pour leur centre-ville. »
Ce qui le pousse également à agir? Des projets que l’administration précédente tentait de bloquer, mais que les promoteurs avaient le droit de construire selon les règles urbanistiques en vigueur à l’époque. « On met le couvercle sur la marmite. La Vision 2035 qui a été adoptée, on vous dit qu’il faut y apporter des changements, qu’il faut en revenir. Si vous me parlez du plan d’urbanisme qui a autorisé le crématorium, […] un commerce de vapotage en plein centre-ville en face du McDo et […] pour lequel le conseil a continuellement essayé de mettre des bâtons dans les roues à des projets qui étaient conformes au plan d’urbanisme. Si c’est de ce plan d’urbanisme là que vous me parlez, peut-être qu’il faut le changer. »
Il répondait au conseiller du district 2, Vincent Fortier, seul membre élu d’un parti d’opposition au conseil municipal montarvillois. M. Fortier venait notamment d’indiquer que « si on se dit qu’on change les règles d’urbanisme et qu’on va gérer à la pièce, eh bien moi je suis mal à l’aise avec cette approche-là. »
Il semble ensuite avoir fait allusion au plan Vision 2035, adopté lorsque le maire Martin Murray était en poste. « Il n’y a rien de mieux qu’un cadre réglementaire cohérent, bien ficelé, bien structuré pour édicter les règles du jeu. Le pouvoir discrétionnaire, ça peut mener à moyen et à long terme à plein de formes de dérapages. »
20 minutes de discussion… à deux
Quelques minutes plus tard, le débat a continué. Vincent Fortier a indiqué au conseil qu’il voterait contre le projet de réduction du nombre d’étages à deux au centre-ville; son allocution a duré près de 10 minutes. «Si on veut une ville morte, adoptons ce règlement-là ce soir. Si on veut un centre-ville désert, si on veut faire de Saint-Bruno pour l’éternité une ville dortoir, si c’est ça qu’on veut, si c’est ça la vision, disons-le, mais moi je suis d’accord pour un centre-ville animé, dynamique. Et pour ça il faut du monde, il faut des logements. »
En guise de réponse, le maire a indiqué que « ça ne tombe pas des nues tout ça. Ce n’est pas moi qui s’est réveillé un matin ou monsieur Marcil ou madame Dion en voulant ça: c’est des citoyens qui nous ont fait part de leur mécontentement avec la façon dont le centre-ville est développé. Votre plan d’urbanisme, vous l’aimez? Il prévoyait du stationnement à étages. » Il a ensuite procédé en lisant « quelques courriels, quelques messages provenant de citoyens. » Son allocution a également duré une dizaine de minutes.