Mario Lemay, maire depuis 100 jours à Sainte-Julie

Mario Lemay a été élu maire de Sainte-Julie le 7 novembre dernier. Cent jours plus tard, le 15 février, l’heure en est à un premier bilan pour celui qui succède à Suzanne Roy. Entretien avec le nouveau maire.

Propos recueillis par Frank Jr Rodi
frodi@versants.com

Tout d’abord, étant donné les circonstances, et en tant qu’homme politique, que pensez-vous de l’invasion russe en Ukraine?

Ça m’attriste. Je suis de tout cœur avec les Ukrainiens. C’est un peuple très fier et nationaliste. Ça n’a aucun sens, ce qui se passe! Je suis surpris de voir les Russes s’avancer aussi loin sur le territoire ukrainien. Je crois que l’Europe et les États-Unis font une erreur de laisser Vladimir Poutine avancer ainsi. Ma comparaison sera boiteuse, mais ça me fait penser à l’Allemagne qui a voulu expansionner son territoire. À l’époque, l’Europe avait été conciliante, afin d’éviter tout conflit. Cela en a résulté en une Grande guerre. C’est un premier pas du chemin que Poutine s’est tracé pour aller récupérer des territoires dans le but de reformer l’ancienne Union soviétique. Si les Russes continuent d’avancer, qui mettra son pied à terre? Le passé nous a montré que l’histoire de ces grandes invasions ne se termine jamais bien.

Vous évoquez le peuple ukrainien. Plusieurs quittent leur pays… est-ce que Sainte-Julie pourrait être une terre d’accueil pour ces gens?

Il y a un grand manque de main-d’œuvre dans nos entreprises de Sainte-Julie. En collaboration avec la MRC de Marguerite-D’Youville, nous sommes ouverts à les accueillir. D’ailleurs, nous sommes à mettre de l’avant la création d’un comité pour une main-d’œuvre immigrante à Sainte-Julie.

Quels dossiers importants ont occupé vos 100 premiers jours à titre de maire de Sainte-Julie?

Nous sommes à mettre en place de nouveaux comités. Entre autres un comité de travail pour le logement abordable; Sainte-Julie n’échappe pas au manque de logements abordables. Un comité de travail sur le corridor aérien; nous recevons des plaintes à propos de l’augmentation des vols au-dessus de Sainte-Julie et de Saint-Bruno. Une partie du problème est liée aux projets d’expansion de l’aéroport de Saint-Hubert. Le comité travaillera à comprendre le problème et rencontrera les autorités dans ce dossier. Je ne veux pas faire de Sainte-Julie un Dorval de la Rive-Sud. Un comité des aînés, pour les intégrer davantage à nos activités communautaires et de loisirs. Un comité de travail pour le terrain de la Défense nationale. Pour ce dernier, les travaux sont déjà commencés. Nous parlons à différents intervenants pour que le transfert passe vers la Sépaq. Ensuite, le comité travaillera avec la Sépaq et nos citoyens afin de savoir quelles activités sportives et récréatives peuvent être autorisées par la Sépaq. Le projet évolue bien.

Y a-t-il d’autres dossiers qui vous occupent depuis le 7 novembre?

La sécurité publique a été le sujet n°1 des citoyens lors du porte-à-porte de la campagne électorale. Le comité de la sécurité publique se remet en marche. Nous voulons revisiter ce qui se fait au Québec et en Europe en protection des piétons et des cyclistes. La réduction de la vitesse dans les rues locales est aussi un enjeu. La vitesse, c’est une question qui est liée à tous les Julievillois. Enfin, les feux de circulation demeurent ma bête noire et la bête noire de Sainte-Julie. Nous souhaitons les arrimer, les changer, les rendre plus intelligents… afin de réduire notre empreinte carbone, surtout sur Fer-à-Cheval. C’est assez coûteux en gazoline, surtout qu’il y a des poids lourds qui passent par ce tronçon, depuis la carrière. Nous regardons ce qui se fait à Trois-Rivières en ce sens.

Est-ce un rôle ardu de succéder à la mairesse Suzanne Roy?

Suzanne a été mairesse pendant 16 ans et a connu une carrière politique de 25 ans. C’est beaucoup de travail, mais je m’en attendais. Je l’ai vue aller. Je savais dans quoi je m’embarquais. Mais je n’ai pas l’intention de devenir une Suzanne Roy. C’est une personne unique en elle-même. Elle a occupé de plus hautes fonctions dans le domaine municipal. Ce qui lui a permis de développer un savoir-faire. Nous l’avons accompagnée dans cela. Dans mon cas, ma mission lors de ce premier mandat est de m’assurer d’avoir une présence plus marquée auprès des différents intervenants sociocommunautaires, sportifs, des affaires… Assurer une présence plus forte dans la ville pour que les citoyens me connaissent, me voient, discutent avec moi. Je tiens à avoir une plus grande présence dans la ville.

Auparavant, vous étiez conseiller municipal, et maintenant maire… qu’est-ce que ça change à votre emploi du temps?

Je ne veux pas comparer à celui de Suzanne Roy. Mais j’ai un horaire assez chargé. En plus, c’est une année qui suit les élections municipales. Il y a beaucoup de nouveaux maires sur la Rive-Sud. C’est donc beaucoup de rencontres, beaucoup d’interventions. Ça occupe beaucoup de notre temps. Espérons-le, nous sortons de la pandémie. Mais ça vient ajouter à la tâche. Nous ne chômons pas, les maires de la Rive-Sud!

Résumez votre bilan des 100 premiers jours en quelques mots…

Impliqué et à l’écoute!

QUESTION AUX LECTEURS :

Que pensez-vous des 100 premiers jours du mandat du maire Mario Lemay à Sainte-Julie?