Partage difficile des sentiers de ski de fond à la SÉPAQ

Le parc national du Mont-Saint-Bruno a des sentiers réservés aux détenteurs de passes de saison pour le ski de fond, une situation qui déplaît à certains usagers. 

Maxime Laviolette fait partie de ces personnes. « Je trouve inacceptable qu’en 2022, des sentiers soient réservés à une tranche d’utilisateur et que les marcheurs qui veulent faire de l’activité physique dans les sentiers pour lesquels ils payent des impôts doivent rebrousser chemin », indique l’homme, qui réside à Saint-Basile-le-Grand. « Les sentiers mesurent environ 10 pieds de largeur et je crois qu’il faudrait les partager entre marcheurs et skieurs. Les mentalités ont changé et si maintenant sur les patinoires de hockey on fait de la place aux patineurs, il devrait en être de même pour les sentiers de ski avec les marcheurs. »

Selon le Grandbasilois, le fait que les sentiers ne puissent pas être empruntés par les marcheurs ferait en sorte de créer une situation où des visiteurs s’aventurent hors des pistes plutôt que sur les sentiers de ski de fond. Cette situation peut ainsi mener à la destruction d’une partie des écosystèmes, dont certains qui sont catégorisés comme « zone de conservation extrême » « Avec la pandémie, entre marcher dans une rue et la SÉPAQ, je crois que la SÉPAQ est plus agréable. L’aire aurait pu être adaptée depuis deux ans pour donner à davantage de personnes cet accès au parc », dit M. Laviolette. 

Cette problématique est selon lui aggravée par le fait que la plupart des activités ont été fermées par le gouvernement du Québec dans la province, ne laissant que quelques activités – dont les parcs nationaux- ouvertes au public.

Plusieurs tarifs

Pour avoir accès à l’ensemble de sentiers de ski de fond, il faut se procurer un accès quotidien au parc, vendu à 9,00$, ou encore débourser la somme annuelle pour l’abonnement à la SÉPAQ, qui est de 45$ pour un seul parc ou de 81,25$ pour l’ensemble des établissements de plein air. En plus de ce premier montant d’argent, il faut également débourser 16,09$ pour un accès quotidien aux sentiers de ski de fond. 

En plus du coût d’entrée que tous les visiteurs n’ont pas forcément l’opportunité de se payer, M. Laviolette estime que certains n’ont pas les moyens de se payer les équipements ou n’ont pas la dextérité pour pratiquer le ski de fond. « Pour une ville comme Saint-Basile, qui a comme slogan d’être une ville entre rivière et montagnes, ce serait bien que l’accès soit plus grand pour le parc national, qui est dans la montagne. », dit-il. « Je vois de plus en plus de familles qui arrivent dans mon quartier et je pense que ce type d’activité est d’autant plus intéressant pour les familles. La SÉPAQ semble se renouveler sur certains aspects, mais à Saint-Bruno c’est un peu old school comme parc. »

« Les mentalités ont changé et si maintenant sur les patinoires de hockey on fait de la place aux patineurs, il devrait en être de même pour les sentiers de ski avec les marcheurs. »

-Maxime Laviolette

Auto-financement

Questionné en lien avec cette situation, le porte-parole de la SÉPAQ, Simon Boivin, indique que les sentiers de marche sont accessibles exclusivement pour les marcheurs 9 mois sur 12. En lien avec le fait de devoir payer un tarif supplémentaire pour accéder aux sentiers, M. Boivin mentionne que le Québec a fait comme choix de société de faire en sorte que les établissements de plein air soient autant que possible auto-financés. 

Pour y arriver, les tarifs sont imposés aux citoyens qui décident de se rendre dans les parcs nationaux.« Environ 80% des activités de la SÉPAQ sont auto-financées. Si ce n’était pas payé par la tarification, il faudrait faire un choix de société différent », dit le porte-parole. 

Maintien des pistes

Le parc national du Mont-Saint-Bruno a aussi un réseau de 50 kilomètres de pistes de ski de fond qui nécessite un entretien régulier, avec de la machinerie particulière et des équipes de travail dédiées à leur maintien. « Cela justifie les coûts supplémentaires pour ce parc. Si on compare au parc des îles-de-Boucherville, il y a du ski de fond, mais pas de coût supplémentaire à payer, mais on n’est pas du tout dans la même ligue. » 

Contrairement à l’avis de M. Laviolette quant au partage des pistes, Simon Boivin estime que les pistes de ski de fond, qui sont dédiées uniquement aux skieurs, ne sont pas assez grandes pour être partagées avec des marcheurs. « Les sentiers ne sont pas larges et s’entrecroisent et ils sont réservés aux fondeurs pour des raisons de sécurité. Le fait que l’achalandage soit élevé dans un parc si petit peut faire en sorte de créer des tensions entre les usagers ou de l’intimidation, mais ces situations demeurent marginales. »

Que pensez-vous de l’aménagement des pistes réservées uniquement pour les fondeurs en hiver au parc national du Mont-Saint-Bruno?