Mathieu Sénéchal sur scène avec Charlotte Cardin

Parmi les allégements annoncés par le gouvernement, premiers pas vers un déconfinement en 2022, la réouverture des salles de spectacles pour des événements intérieurs le lundi 7 février.

D’abord réduites à 50 % de leur capacité en raison de l’explosion de cas de COVID-19, les salles de spectacles ont dû fermer leurs portes le 21 décembre dernier, forçant l’annulation ou le report de centaines d’événements culturels.
Le 7 février, la culture s’est mise à revivre. Mais les salles de spectacles doivent se contenter d’une capacité maximale de 50 % ou de 500 personnes.

Musicien

Le musicien Mathieu Sénéchal accompagne sur scène la chanteuse Charlotte Cardin. À ses côtés, il joue de la basse, s’occupe des synthétiseurs, lance quelques accords de guitare. « Je suis pas mal occupé sur scène! » reconnaît Mathieu Sénéchal (prononcer Séné«chal» comme on prononce «Char»lotte).

« La pandémie ne m’a pas complètement freiné. » -Mathieu Sénéchal

En raison du confinement de décembre, l’auteure-compositrice-interprète a été obligée d’annoncer à ses fans que sa série de concerts prévue en janvier à Montréal serait reportée. « Les concerts au MTelus des 5, 6, 7 et 8 janvier doivent être reportés à des dates ultérieures en raison des conditions sanitaires actuelles. Ça me fait beaucoup de peine, j’avais hâte à ce moment depuis maintenant trois ans », pouvait-on lire sur ses réseaux sociaux le 22 décembre.

Une situation qui a affecté, par la bande, le Grandbasilois, qui n’a pas pu monter sur les planches au cours des dernières semaines. « C’est compliqué avec les spectacles; ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Même si ceux-ci sont repoussés à plus tard, ça nous fait mal. Beaucoup de concerts étaient planifiés. Ça doit être une bonne année pour elle. Ça fait un gros trou dans le budget », raconte Mathieu Sénéchal, en entrevue avec Les Versants.

Le jeune homme de 33 ans dit s’ennuyer de monter sur la scène et de retrouver le public de Charlotte Cardin. Mais au lieu de s’asseoir et de contempler le temps qui passe, il continue de travailler. Mathieu Sénéchal n’est pas seulement musicien, il compose et produit aussi de la musique. « La pandémie ne m’a pas complètement freiné. Je me dédie à ma musique. Je me concentre beaucoup sur la production de chansons. J’ai continué ma musique on the side », explique celui qui est aussi directeur musical de celle qui a fait paraître l’album Phœnix en 2021.

Directeur musical

D‘ailleurs, ce titre de directeur musical de Charlotte Cardin, c’est valorisant, reconnaît-il. Il faut aussi savoir que Mathieu Sénéchal a participé à l’écriture de la chanson Daddy, qui se retrouve sur Phœnix. « Ça vient d’une démo que j’avais faite avec son gérant [Jason Brando]. C’est bon pour moi et c‘est bon pour elle. Je suis vraiment content. Ça m’apporte de la crédibilité. »

Quand on lui demande s’il a déjà songé à changer de carrière depuis le début de la crise sanitaire, le musicien répond qu’il a vu des collègues se recycler en raison de la situation entourant les spectacles. « Personnellement, je ne me suis pas posé la question. Lors du premier confinement, le réflexe que j’ai eu, c’est de me demander ce que je pouvais faire pour m’améliorer pendant cette pause. Je préconise beaucoup l’amélioration. Pour me perfectionner, j’ai suivi des cours en ligne auprès d’autres producteurs », ajoute Mathieu Sénéchal.

Grâce à l’école

Mathieu Sénéchal a grandi à Saint-Basile-le-Grand. Il a étudié à l’école secondaire du Mont-Bruno, un endroit auquel il est redevable. En 4e secondaire, il s’inscrit à des cours de basse électrique et c’est à partir de ce moment qu’il a « accroché ». Il précise : « L’intérêt pour la musique a toujours été là. Par contre, je n’avais jamais eu l’opportunité. Mes parents ne sont pas musiciens, alors je n’ai pas eu ce déclic à partir de la famille. L’étincelle est vraiment venue de l’école. » Il a poursuivi ses études dans ce domaine, la musique, au cégep de Drummondville, puis à l’Université de Montréal, il décroche son baccalauréat en musique – interprétation jazz. Au téléphone, Mathieu dira que, plus jeune, il ne connaissait personne venant de sa ville qui aurait pu être un modèle pour lui. « Je trouve ça intéressant de donner une entrevue au journal local. Je le dis en pensant aux jeunes du secondaire, à qui ça donnerait des idées. Je suis ouvert à leur venir en aide, à m’impliquer dans la communauté. Il peuvent me joindre, je suis sur les réseaux sociaux… », lance-t-il.

Il joue « différents trucs, différents styles », partage sa passion avec d’autres musiciens de différentes cultures et régions. Des expériences qu’il qualifie d’enrichissantes. Simultanément, il développe un intérêt pour la production musicale par ordinateur. Il fait la connaissance de Charlotte Cardin à travers ces rencontres. Il connaît déjà son gérant, Jason Brando. « Je me débrouille avec les ordinateurs et les logiciels de musique. Je suis devenu son directeur musical. Je prends sa musique produite et je la transfère pour la scène. De fil en aiguille, Charlotte est devenue une amie super proche. Nous avons vécu tellement de choses, avec la tournée aux États-Unis. Avec ce qui se passe avec l’album, nous sommes vraiment contents! C’est dommage que la pandémie tombe un peu en même temps que la sortie du disque. Nous étions sur un momentum », conclut le Grandbasilois.