Plus de 8000 travailleurs recherchés en éducation
Les mesures annoncées par Jean-François Roberge dans le but de recruter 8000 enseignants, membres du personnel de soutien et autres professionnels d’ici cinq ans pour pallier la pénurie de main-d’œuvre en éducation ne convainquent pas le syndicat.
Les retraités sont appelés à effectuer un retour dans le réseau à l’aide d’un incitatif qui leur sera accordé. La mesure leur permet de toucher le même salaire que lorsqu’ils ont quitté le réseau, soit de demeurer au sommet de l’échelle salariale sans pénalité sur leurs prestations de retraite. « C’est une mesure que je qualifierais de temporaire et qui existe depuis plus d’un an déjà. Ce ne sont clairement pas les retraités qui vont combler les postes non comblés à long terme », commente Jean-François Guilbault, président du Syndicat de Champlain.
« Je salue l’initiative, mais on ne verra pas le fruit de cette mesure avant deux ou trois ans. »
– Jean- François Guilbault
Des contrats de remplacement à long terme seront désormais accordés à des suppléants afin de leur assurer des journées de travail toute l’année. Cette façon de faire « permettrait une stabilité dans les écoles, et c’est aussi un facteur d’attraction pour nos jeunes enseignants », explique le ministre de l’Éducation. « Ça peut être intéressant pour assurer une certaine stabilité, mais ces contrats sont pour des remplacements à très court terme qui ne viennent pas régler le problème de fond de pénurie de personnel », réplique M. Guilbault.
Devancer les séances d’affectation
Aussi, Québec propose que les centres de services scolaires devancent leurs séances d’affectation plutôt que d’attendre tard en été, juste avant la rentrée des élèves. « Cela assurerait une meilleure prévisibilité et améliorerait les conditions de travail », décrit Jean-François Roberge, député de Chambly. « Les postes à temps plein sont pratiquement déjà octroyés fin juin, début
juillet », précise le chef syndical. Il mentionne que ce sont les contrats de remplacement ou à « moins de 100 % » qui se parafent à la fin du mois d’août. « Le portrait le plus fidèle de la clientèle présente sur les bancs d’école, c’est au mois d’août qu’ils (les centres de services scolaires) l’ont », nuance-t-il.
La quatrième mesure parle de bonifier l’offre de formation pour les services de garde en milieu scolaire. Le ministre mentionne que 22,6 M$ seront investis dans les cinq prochaines années pour former davantage d’éducatrices. Formations en ligne, francisation des nouveaux arrivants et reconnaissance des acquis toucheraient cette initiative. « Je salue l’initiative, mais on ne verra pas le fruit de cette mesure avant deux ou trois ans. En attendant, on se retrouve avec des éducatrices qui ont 25, 30, des fois 40 enfants, car elles ne sont pas assez pour faire des groupes avec un nombre raisonnable d’enfants », termine celui qui représente les membres du Syndicat de Champlain.
Que pensez-vous des mesures annoncées par Québec pour contrer la pénurie de personnel en éducation?
