876 employés atteints de COVID-19 au CISSS de la Montérégie-Est
Délestage, manque de personnel et épuisement font désormais de plus en plus partie des réalités quotidiennes auxquelles font face les travailleurs de la santé du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME).
La nouvelle vague de cas de COVID-19 met une très grande pression sur le personnel du CISSSME, après 22 mois à combattre le virus. C’est en tout cas ce qu’indique la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec syndicat des professionnelles en soins de santé de la Montérégie-Est (FIQ SPSME), Brigitte Petrie. « C’est actuellement très difficile. Jamais elles n’ont eu de répits depuis les 22 derniers mois. »
Mme Petrie indique également que du délestage de certaines activités se doit d’être réalisé en raison du nombre élevé « d’employés qui sont positifs ou sont en isolement. Il n’y a visiblement plus assez de personnel si on prend en considération que juste avant cette vague l’état de la pénurie était critique. »
30%
C’est la proportion de chirurgies habituelles qui sont réalisées au CISSSME en raison du nombre élevé de personnel atteint de la COVID-19
Nombreux employés atteints
Si la situation en est rendue à ce point critique, c’est en grande partie à cause de nombre élevé de personnes qui ont contracté la COVID-19 au sein des services du CISSSME. Selon la porte-parole du Centre, Marianne Paquette, en date du 5 janvier, « 876 employés sont absents en raison d’un test positif à la COVID-19. Ces données sont amenées à changer rapidement et quotidiennement selon les départs et les retours de nos employés. »
Ce manque élevé de travailleurs fait en sorte que des chirurgies, opérations et traitements doivent être reportés. Mme Paquette indique que « tout est fait pour maintenir les chirurgies urgentes malgré une situation difficile […] Pour l’instant nous réalisons 30% des chirurgies habituelles. »
La porte-parole ajoute également que les médecins aident à pallier au manque de personnel infirmier et professionnel « pour assurer la réalisation de plusieurs chirurgies et examens. »
Départs vers les agences
Questionnée à savoir si les départs continuaient à se dérouler vers les agences de placement de personnel privées, Brigitte Petrie indique que c’est le cas. « Avec les annonces des derniers jours, déjà dans les réseaux sociaux, des professionnelles en soins se font offrir des emplois par des collègues des agences de placement », dit la présidente de la FIQSPSME. « J’ai vu que certaines cherchaient aussi. Elles veulent continuer de pratiquer le métier mais dans des conditions décentes. C’est un peu le cri du cœur que ça implique ! »
Parmi les mesures annoncées, le gouvernement provincial a notamment autorisé les CISSS à annuler les vacances des employés, en plus de permettre de donner des horaires à plein temps aux employés qui travaillaient à temps partiel. Pour le moment, Marianne Paquette mentionne que le retrait des vacances n’est pas utilisé au CISSS de la Montérégie-Est. Brigitte Petrie dit que la partie syndicale espère « que cette mesure sera prise après évaluation et seulement dans les cas où aucune autre solution ne pourrait être envisagée. Pour notre côté, nous préférons largement que ce soit par volontariat. »
Dans les agences de placement de personnel, qui se voient octroyer des contrats par le gouvernement du Québec, les employés ont l’occasion de se voir offrir des horaires plus stables, en plus de ne pas se faire imposer de temps supplémentaire obligatoire et d’obtenir des salaires concurrentiels. Le tout implique aussi qu’une mesure comme le retrait des vacances ne pourrait pas s’appliquer à ces travailleurs indépendants des établissements publics de santé pour ce type de conditions de travail.
Est-ce qu’une chirurgie ou une opération que vous attendiez a dû être reportée en raison du délestage au CISSSME?