De camelot à ministre de l’Éducation

Avant de faire lui-même les manchettes, quand il habitait encore chez ses parents, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a initialement été vecteur de diffusion d’information alors qu’il distribuait le journal local.

Âgé d’environ dix ans, il arpentait une dizaine de rues, porte à porte, prémisse de ce que font les politiciens pour se faire connaître auprès des électeurs. « J’avais la maturité d’un jeune de dix ans. Il m’est arrivé, les premières semaines, de ne pas le déposer comme il faut et il partait au vent. La semaine d’après, je me souviens que des gens mécontents n’avaient pas eu le journal. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’il y a des gens qui attendent ce journal-là semaine après semaine. La fois qu’ils ne l’avaient pas, c’était grave. Ça les privait de quelque chose, d’informations importantes, et ils me le signifiaient avec beaucoup de ferveur. J’ai été plus attentionné par la suite », se remémore le ministre de l’Éducation.

« C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’il y a des gens qui attendent ce journal-là semaine après semaine. » – Jean-François Roberge

Le journal local, ça lui a servi, à M. Roberge. « Ça nous sert pour savoir ce qui se passe dans la communauté, dans les villes du comté, et je m’en sers pour m’informer. Je m’en sers ensuite pour informer les citoyens sur ce qui se passe au Parlement et sur les actions que l’on pose », met en reflet l’ancien enseignant. Questionné à cet effet, celui-ci n’identifie pas de moments où il a été desservi par le journal. « Je ne pense pas que le journal ait joué de rôle négatif d’une manière. L’information doit circuler. Les médias régionaux sont vraiment complémentaires aux médias nationaux. Ils (médias régionaux) couvrent des choses qui ne sont pas rapportées dans les grands réseaux mais qui sont très importantes pour les acteurs locaux », convient-il.

Il ajoute que les parents ont besoin de savoir que l’école fréquentée par leur enfant est bien entretenue ou ce qui se passe dans leur quartier. « Ça vient à ramener un peu plus d’humanité dans l’information quand on parle de nous, des choses qui nous touchent. »

Les politiciens font face à des journalistes et leurs questions au quotidien, et se préparent en conséquence. « Pour certains sujets, je n’ai pas nécessairement besoin de préparation particulière pour une entrevue parce qu’il faut le plus possible répondre directement et non pas avec des lignes formatées. Les gens aiment sentir que le député y va avec sa réponse plutôt qu’une réponse qui aurait été rédigée par quelqu’un d’autre », indique le ministre. Il se dit maintenant plus à l’aise dans sa relation avec les médias dû au fait qu’il a eu l’occasion de saisir plus de dossiers. Quand il a été élu, en 2014, sans le savoir, il avait une connaissance plus superficielle de certains enjeux. Au fil des années, après avoir discuté avec de nombreux intervenants de toutes sortes, il parle davantage en connaissance de cause.

En terminant, Jean-François Roberge n’a pas souvenir que son équipe ou lui aient eu à rappeler un journaliste pour avoir été mal cités. Par contre, il arrive fréquemment qu’ils doivent entrer en contact à nouveau avec un journaliste à la suite d’une entrevue pour compléter de l’information.