Brittany Fraser-Beaulieu revient de Tokyo avec un record canadien
La Montarvilloise Brittany Fraser-Beaulieu et son partenaire All-In sont passés à l’histoire canadienne. Le duo s’est distingué lors de la finale individuelle de la reprise libre en musique (Grand Prix Freestyle) du 28 juillet dernier aux Jeux olympiques de Tokyo 2020.
Avec un résultat de 76,404 %, Brittany Fraser-Beaulieu, de Saint-Bruno-de-Montarville, et son cheval All-In ont décroché la note canadienne la plus élevée en reprise libre olympique. Le record tenait depuis 2008. « Mon expérience aux Jeux olympiques a été incroyable!, partage avec le journal Brittany Fraser-Beaulieu. Mon cheval All-In et moi avons terminé 18e au monde sur 60 participants. Être de la compétition des Jeux olympiques a toujours été un rêve pour moi. »
La cavalière a répondu aux questions du journal Les Versants en fin de semaine, alors que les Jeux se concluaient.
Elle reprend :« Les deux dernières années de qualification ont été un défi. En 2020, All-In et moi étions déjà qualifiés pour les Jeux, mais quand ceux-ci ont été reportés à l’année suivante [en raison de la COVID-19], nous avons dû nous qualifier à nouveau », explique-t-elle.
« Je suis très fière d’avoir établi un record canadien! » – Brittany Fraser-Beaulieu
La femme de 32 ans et son Warmblood néerlandais de 16 ans, qu’elle possède en copropriété avec son père, Craig Fraser, et son mari, Marc-André Beaulieu, avaient livré une performance parfaite à l’épreuve Grand Prix du 25 juillet, qui servait de qualification par équipe et individuelle.
Ils sont passés à un cheveu de se classer parmi les 18 premiers participants, ce qui leur aurait garanti une participation à la reprise libre en musique. Or, l’Américaine Adrienne Lyle et sa monture Salvino se sont retirées de l’épreuve durant l’inspection des chevaux, quelques heures seulement avant la compétition. Le duo canadien a donc obtenu le privilège de concourir pour le podium olympique.
Premiers en lice, Brittany Fraser-Beaulieu et All-In ont fait une entrée remarquée dans la carrière de dressage sur les paroles de la chanson I’m Alive, de Céline Dion. La musique, qui avait été arrangée par Joost Peters, contenait des extraits de la chanteuse et instaurait une ambiance dynamique qui s’harmonisait bien avec l’énergie du hongre alezan brûlé. « Nous voulions que le début et la fin de la musique soulignent bien le trot allongé et le passage, de mentionner la cavalière. Le but était de mettre la puissance d’All-In en valeur tout en accentuant sa légèreté. Je pense que la musique lui convient bien. Lorsqu’il se met au travail, je sens qu’il est motivé par la mélodie et c’est très plaisant. »
La plus haute note canadienne
Ayant réalisé un trot et un galop allongés réussis et une pirouette exquise, le duo a obtenu une note supérieure à 80 % sur le plan artistique, pour une note finale de 76,404 %. Ce qui les a logés au 18e échelon. La cavalière a ainsi battu le record de la plus haute note canadienne en reprise libre olympique, qui avait autrefois été établi à 71,450 % par sa propre entraîneuse, Ashley Holzer, aux Jeux de Beijing, en 2008. « Je suis très fière d’avoir établi un record canadien!, répond Brittany Fraser-Beaulieu. Mon entraîneuse, Ashley Holzer, avait mis la barre très haut en 2008 à Pékin. Je rêvais de battre des records canadiens aux Olympiques avec mon partenaire de longue date, All-In; maintenant, c’est devenu réalité! »
Depuis qu’ils travaillent ensemble, All-In a amené sa coéquipière aux Jeux panaméricains, aux Jeux équestres mondiaux et aux Jeux olympiques. « Il a toujours été le meilleur cheval de son équipe. Il est comme un membre de ma famille et je vais toujours le garder à mes côtés. Il a été le cheval de toute une vie pour moi. J’en suis la propriétaire depuis qu’il a 5 ans. Il en a aujourd’hui 16. All-In a un cœur d’or et m’a toujours donné le meilleur de lui-même. »
De son côté, la chef de l’équipe canadienne de dressage, Christine Peters, a ajouté dans un communiqué : « Je suis si fière de Brittany, d’All-In, d’Ashley et de leur palefrenière Katie Hess! Je suis très excitée pour eux. Notre équipe a accompli de grandes choses durant sa première participation aux Jeux olympiques. C’est un moment important que nous allons chérir toute notre vie. Avec les notes de ce soir, tant finale que celle sur le plan artistique, j’ai très hâte de les voir dépasser les 80 %. Je pense que ce n’est qu’une question de temps. »
Puis, l’athlète de Saint-Bruno-de-Montarville revient sur son séjour au Japon : « Tokyo était magnifique. Tout le monde était amical et accueillant. Les couchers de soleil y sont incroyables. En raison de la COVID, voyager au Japon n’était pas autorisé. Nous pouvions seulement quitter notre hôtel dans un taxi spécial vers les lieux de compétition. Les arénas et les autres lieux de compétition étaient décorés à la perfection; tout ce qui manquait, c’est le public », déplore-t-elle.
La pression
Quand on lui demande son avis sur l’histoire de la gymnaste Simone Biles, la Canadienne soutient que « Simone Biles est une athlète incroyable. Quand elle s’est retirée, elle a fait ce qu’il fallait pour elle ». Pendant les JO, la gymnaste américaine a fait le choix de se retirer de certaines épreuves pour privilégier sa santé mentale.
Interrogée sur le sujet par le journal, Brittany Fraser-Beaulieu évoque la pression : « Faire de l’équitation pour le Canada demande toujours de la pression. En tant qu’athlète, on veut donner le meilleur de soi pour que le pays soit fier de toi. J’ai reçu beaucoup de soutien; j’avais l’impression que tout le Canada m’acclamait. Je souhaitais donc prouver à tout le pays qu’All-In et moi étions en grande forme. »
La Montarvilloise est impliquée dans le sport équestre depuis l’âge de 5 ans. Brittany et son mari demeurent à Saint-Bruno-de-Montarville depuis quatre ans. Les chevaux sont dans une écurie de Carignan.