Bals de finissants : les écoles secondaires s’adaptent

Après avoir interdit les bals de finissants sur les recommandations de la santé publique, le gouvernement a fait volte-face la semaine dernière. Québec autorise la tenue des bals sous certaines conditions, entre autres avec une date ciblée, le 8 juillet.

Les bals devront se dérouler à l’extérieur, sous des chapiteaux, le 8 juillet. Sans masques et pour un maximum de 250 personnes par événement. Cette journée de juillet a été choisie parce que « la majorité des jeunes auront été vaccinés d’ici le 24 juin ».

Selon le directeur de la santé publique, Dr Horacio Arruda, « il y a une bonne réponse quant à la vaccination des jeunes, la baisse des cas continue, la situation épidémiologique s’améliore. Pour les bals, ça demeure un risque à gérer ».

« C’est une décision gouvernementale et on travaille avec. Je suis par contre heureuse d’offrir à nos étudiants des activités dans le respect de tous les critères. » – Caroline Brunelle

Mais nonobstant la permission du gouvernement, les écoles secondaires de la région semblent, quant à elles, plutôt favorables à organiser leurs propres soirées de finissants, et ce, bien avant le 8 juillet, date à laquelle plusieurs personnes, élèves et enseignants, seront en vacances.

Malaise

D’ailleurs, on sent un certain malaise au sein des directions que le journal Les Versants a contactées. Rares sont celles qui ont osé commenter la plus récente décision du gouvernement de François Legault à propos de la tenue des bals de finissants. « Je préfère m’abstenir. Je ne m’avance pas là. C’est une décision gouvernementale et on travaille avec. Je suis par contre heureuse d’offrir à nos étudiants des activités dans le respect de tous les critères », avance la directrice de l’école secondaire du Mont-Bruno, Caroline Brunelle.

Même son de cloche du côté du directeur de l’école secondaire du Grand-Coteau, à Sainte-Julie, Vincent Barouh : « Je ne vais pas aller là, pour plusieurs raisons personnelles. Je préfère me passer de commentaires. »

« Notre préoccupation principale demeure la sécurité et le bien-être de nos élèves et de notre équipe-école. À quelques jours d’avis, réorganiser des célébrations de fin d’année est une tâche logistique ardue qui ne rejoindrait pas toutes les personnes concernées. Nous avons considéré que de nombreuses familles ont déjà planifié des vacances à l’extérieur de la région et que plusieurs de nos finissants commencent dès juillet un emploi d’été. C’est pourquoi nous nous en tiendrons à adapter ce qui était initialement prévu », de répondre la responsable des communications du Collège Trinité, Stéphanie Hamel.

École secondaire du Mont-Bruno

« On attendait de recevoir le feu vert et les conditions du gouvernement. Finalement, on maintient ce que nous avions prévu initialement », explique Caroline Brunelle. La fin de parcours des 350 finissants de l’école secondaire du Mont-Bruno sera soulignée ce vendredi 18 juin, de 15 h à 20 h. Par bulle-classe, les élèves entreront par le tapis rouge et ils seront accueillis à l’entrée de leur classe par leur tuteur. Un verre de mousseux sans alcool sera servi à chacun.

Une cérémonie des finissants sera ensuite organisée à l’agora de l’école. C’est à cet endroit que les jeunes se verront remettre leur certificat honorifique, leur album et une copie de la mosaïque des finissants 2020-2021. Un lien Internet sera transmis aux parents et aux élèves pour que chacun puisse assister à l’événement en temps réel.

Pour couronner le tout, les étudiants de 5e secondaire circuleront en voiture dans la municipalité selon un trajet déterminé. Les véhicules suivront un char allégorique. L’animation et la musique d’un DJ seront retransmises dans les radios sur bande FM. « Nous sommes bien fiers d’eux, mentionne la directrice. Nous invitons les citoyens à applaudir les élèves tout au long du trajet. Ils le méritent! »

Collège Trinité

L’école secondaire privée de Saint-Bruno tiendra un gala de finissants le lundi 21 juin. Comme le veut la tradition, l’événement inclura la cérémonie de remise des diplômes et de distinctions. En raison du nombre de personnes autorisées, qui est limité, l’activité sera transmise en direct.

Pour remplacer le bal dans sa forme traditionnelle, le Collège Trinité proposera le 22 juin un brunch de finissants dans un décorum de circonstances. Les adolescents seront vêtus de leurs plus beaux atouts. « Il s’agit d’un compromis qui tient compte des dernières balises du ministère de l’Éducation ainsi que des possibilités liées à une fin d’année scolaire », précise Stéphanie Hamel.

Les deux rendez-vous auront lieu dans les locaux du Collège, sur temps scolaire et en groupes-bulles. Stéphanie Hamel poursuit : « Au Collège Trinité, célébrer nos finissants a toujours été une priorité. Nos jeunes ont été patients et résilients depuis le début de la pandémie et nous sommes fiers d’eux! Au cours des dernières semaines, nous avons tout mis en œuvre pour souligner leur réussite avec tout ce que cela représente. »

École du Grand-Coteau

À Sainte-Julie, les quelque 80 étudiants de 5e secondaire ont déjà eu droit à leur gala de finissants le 3 juin. Vêtus d’une toge et d’un mortier, regroupés par bulle-classe, les jeunes ont défilé sur scène afin d’obtenir leur diplôme.

La suite aura lieu le 23 juin en fin d’après-midi. L’établissement scolaire prépare une activité de finissants avec une première partie qui se déroulera sur le terrain extérieur pour la prise de photos. Puis, après un repas de type food-truck servi à chacun sans aucun partage de nourriture ni de breuvage, la soirée se poursuivra à l’intérieur dans la salle Maurice-Savaria. Il y aura de l’animation, un invité surprise, des prix de présence… Un moment de danse a aussi été prévu pour les élèves, mais par bulle-classe et avec leurs masques. C’est un élève de 4e secondaire qui se chargera de la musique. « Nous essayons de rendre ça le plus festif possible dans les circonstances… Nous proposons quelque chose de très intéressant pour eux. Même si ce n’est pas un bal classique, je crois que nous avons trouvé une solution gagnant-gagnant », évoque Vincent Barouh.