Difficile de combler les chaises vides en santé
Des professionnels et des techniciens en soins de santé se sont regroupés devant l’hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe mardi soir afin de souligner l’importance de régler la problématique de pénurie de main-d’oeuvre dans le milieu de la santé québécois.
L’action visait à sensibiliser la Présidente directrice général (PDG) du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME), Louise Potvin, au fait que les postes doivent être comblés aussi vite que possible dans les différents établissements de soins. La pandémie n’a rien fait pour améliorer la qualité de vie des travailleurs de la santé, qui se voient forcés à travailler dans des conditions de plus en plus difficiles depuis bientôt un an et demi. Avec ces conditions plus difficiles, certains ont choisi d’aller travailler dans le secteur privé, ce qui aggrave le manque de personnel du secteur public. « Les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes nous quittent et vont travailler dans les agences privées », dit la présidente locale de la Fédération interprofessionnelle du Québec, Brigitte Petrie. « Il y en a qui reviennent dans le réseau, mais celles qui travaillent en agence peuvent parfois gagner un salaire plus élevé que leurs autres collègues parce qu’elles passent par la porte d’ arrière. Il faut que ça s’arrête à un moment donné. »
Au total, ce sont plus de 850 postes qui sont à combler dans le CISSSME. Pour imager cette réalité, les moyens de pression effectués le 4 mai dernier à Saint-Hyacinthe ont inclus la disposition de 400 chaises sur le terrain faisant face à l’hôpital. À force d’avoir un nombre réduit de personnel dans ses établissements, les personnes restantes en viennent à être surchargés, ce qui crée chez certains des problématiques en santé mentale, qui risquent d’être surchargés non seulement par la clientèle habituelle, mais également par des travailleurs affectés par leur charge de travail élevée. « Nous avons besoin d’aide parce que nous sommes au bout du rouleau de la fatigue, de la gestion, de tout ce qui se passe dans le milieu », dit Mme Petrie. Il est donc essentiel, selon la représentante syndicale, que la PDG Louise Potvin remplisse aussi vite que possible les chaises vides.
« Nous avons besoin d’aide parce que nous sommes au bout du rouleau de la fatigue, de la gestion, de tout ce qui se passe dans le milieu »
-Brigitte Petrie
En plus des revendications pour recruter de nouveaux professionnels, la FIQ et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) réclament une augmentation du salaire des travailleurs, qui sont en majorité des femmes et qui depuis 20 ans ont des « augmentations salariales […] sous l’inflation, diminuant constamment leur pouvoir d’achat. » Une augmentation des salaires de l’ordre de 12,4% sur trois ans est donc demandée, ce qui permettrait de rattraper l’augmentation du coût de la vie et également de reconnaître le travail effectué par les employés du secteur de la santé, qui « tiennent le réseau public à bout de bras », indique la FIQ- APTS.
Le CISSSME à l’affût des opportunités
Du côté du CISSSME, le porte-parole, Hugo Bourgoin, indique que le centre a des « besoins en constante évolution, nous sommes à compléter l’embauche dans le cadre de la planification du remplacement des vacances de nos plus de 16 000 employés tout en nous assurant d’avoir le nombre de ressources requises pour les activités de vaccination. En fonction des profils, nous serions heureux de pouvoir compter sur environ 1000 employés supplémentaires ». M. Bourgoin indique également que le recrutement progresse bien, sans donner de nombre précis quant à la quantité de personnel embauché.
Le CISSSME est présentement en campagne de recrutement de personnel par l’entremise d’une campagne effectuée par visio-conférences. «[Nous] souhaitons être en mesure de rejoindre notamment encore plus de gens avec une formation spécifique au domaine de la santé et des services sociaux ainsi que de la protection de la jeunesse. »