Hommage au major Plante

Le 28 novembre dernier à Saint-Bruno, le major retraité Jean-Guy Plante a reçu un honneur prestigieux pour saluer toutes ses années de service au sein de l’Armée canadienne.

Le major Plante s’est vu remettre une Courtepointe de Vaillance (Quilt of Valour) par l’organisation bénévole canadienne du même nom. M Plante a fièrement porté la digne couverture confectionnée par Nancy Davies, qui lui a été remise par l’Adjudant-Maître(R) Louis Leclerc, également retraité, et Bonnie Frappier, représentante du Québec pour l’organisme.

Un homme honorable

Le vétéran et membre de la filiale 147 de la Légion Royale Canadienne y était accompagné notamment de ses enfants pour y recevoir l’honneur, auquel il ne s’attendait absolument pas, selon ses dires. « Ça a été une belle surprise. Depuis la fin de ma carrière, j’ai reçu plusieurs récompenses, mais je dois dire que je pensais que c’était fini. »

L’année passée, au jour du Souvenir, celui qui a servi plus de 33 ans dans les Forces canadiennes a été décoré de la médaille de l’Assemblée nationale, remise par la députée de Montarville et ministre de la Culture et des communications, Nathalie Roy. Il a également reçu la Médaille du jubilé de diamant de la reine Élizabeth II, en 2012, plusieurs distinctions du gouverneur général du Canada et d’autres récompenses au cours de sa carrière. En plus d’avoir occupé plusieurs fonctions en sol Africain ainsi que partout à travers le monde, le major Plante a œuvré au sein des Nations Unies. Depuis sa retraite, il s’implique bénévolement auprès des anciens combattants de l’Hôpital de Sainte-Anne-de-Bellevue, ainsi qu’au sein de la Légion 147 de Saint-Bruno-de-Montarville dont il est membre depuis 15 ans.

Composer avec la pandémie

Le natif de Saint-Félix-de-Dalquier en Abitibi est aussi père de deux enfants et grand-père de cinq petits-enfants. Même avant l’annonce du gouvernement interdisant les rassemblements de Noël, il avait convenu avec sa conjointe de ne pas voir le reste de la famille afin de demeurer prudents. « Cette année, ma femme et moi allons tout simplement passer Noël chez nous, et mes enfants resteront chez eux. Ce sera chacun chez soi. », a-t-il confié au journal, au début de la semaine passée.

Le major explique que la pandémie a eu des conséquences sur toutes les sphères de sa vie, puisqu’en plus de limiter ses contacts familiaux, elle l’empêche de continuer à fréquenter les autres bénévoles et vétérans, et d’œuvrer à la Légion et à l’Hôpital comme avant. « La pandémie nous a fortement touchés sur le plan financier, comme elle a affecté plusieurs commerces. J’appelle évidemment à la Légion et maintiens le contact. J’y suis officier de bien-être. Je n’ai pas pu exercer cette responsabilité comme je l’aurais souhaité. On n’a pas pu célébrer le Jour du Souvenir, ni mener la Campagne du Coquelicot comme il se doit.»  Pour M Plante, le fait d’apprendre qu’on souhaitait lui remettre une Courtepointe de Vaillance est d’autant plus apprécié en cette période difficile.

Mme Frappier raconte que les Courtepointes de Vaillance sont une initiative de l’Edmontonienne Lezley Zwaal, qui a fondé l’organisme en 2006 pour témoigner de la reconnaissance et du soutien aux Vétérans et à leurs familles. À ce jour, ce sont 16000 courtepointes artisanales qui ont été remises par l’organisme à des hommes et des femmes qui ont servi aux rangs des Forces armées canadiennes. « On en a remises moins que d’habitude cette année, à cause de la COVID-19. »

« Le respect pour les militaires a pris un coup au Québec. Pourtant, l’Armée canadienne apporte tellement aux jeunes (…) » – Bonnie Frappier

Le Québec moins réceptif ?

Mme Frappier est elle-même issue d’une famille pour qui l’armée canadienne occupe une place très importante, et ce de génération en génération. Fille d’un vétéran et mère d’un militaire, elle considère qu’on ne valorise pas assez la contribution et l’apport de l’Armée canadienne au Québec. « Le respect pour les militaires a pris un coup au Québec. Pourtant, l’Armée canadienne apporte tellement aux jeunes, notamment en éducation. Ici, on n’a pas envie de combattre pour la Reine. Je comprends que ce soit complexe au niveau historique, mais au-delà du combat et de la notion de sacrifice, on a beaucoup à y gagner, dont un sentiment d’appartenance car c’est comme de faire partie d’une famille. »

Le major Plante offre aussi sa réflexion sur la question. « Je n’ai jamais trouvé qu’il y avait un manque de reconnaissance de la contribution des forces armées au Québec, mais je reconnais qu’on y est moins porté vers la chose militaire que dans les provinces anglophones du Canada. Mais il n’en demeure pas moins qu’il y a beaucoup de Canadiens-français aux rangs des Forces armées canadiennes. »

Question aux lecteurs :

Quel rapport entretenez-vous avec l’institution militaire ?