Une appellation biaisée

L’Orchestre symphonique de Longueuil représente les municipalités qui composent l’agglomération de Longueuil. En ce sens, le nom qu’il porte n’identifierait pas le juste reflet de son mandat.

Marilou Alarie, conseillère du sixième district, a soulevé lors de la séance du conseil du mois de novembre « que l’orchestre profite d’une aide financière provenant des cinq villes de l’agglomération. Je ne comprends donc pas pourquoi, encore aujourd’hui, l’Orchestre symphonique de Longueuil porte ce nom. Nous contribuons à la pérennité de l’orchestre […] pourquoi ne porte-t-il pas le nom de l’Orchestre symphonique de l’agglomération de Longueuil? », questionne la conseillère. Ce à quoi le maire, Martin Murray, a répondu « qu’il se ferait le porte-parole du dossier. C’est un sujet qui a déjà été apporté et nous avions fait des représentations en ce sens […] vous pouvez être assurée que je vais intervenir de la bonne façon », convient-il.

« Plutôt que de donner de la visibilité à l’agglomération, le contrat stipule que l’orchestre doit donner de la visibilité à la Ville de Longueuil. » – Louis Mercier

Louise Dion renchérit et ajoute que « l’entente prévue entre Longueuil et l’orchestre prévoit que les retombées bénéficient uniquement à la Ville de Longueuil et non pas aux villes de l’agglomération alors que nous subventionnons l’orchestre ». Selon l’entente d’aide financière entre Longueuil et l’orchestre de 2019, ce serait 142 K$ que l’agglomération paierait à l’entité musicale.

L’expert Montarvillois

Louis Mercier est un Montarvillois qui se penche sur la place de Saint-Bruno, dans l’agglomération de Longueuil. Depuis près de trois mois, la Ville retient ses services pour accompagner le conseil dans ses interactions avec la Ville de Longueuil en ce qui a trait aux orientations à prendre lors des séances de conseil de l’agglomération.

« Le changement de nom est une demande que j’ai faite. Si c’est d’intérêt collectif, l’entité devrait représenter l’image de l’intérêt collectif. Les services de police et d’incendie portent le nom de l’agglomération. Il faut être cohérent dans la démarche », exprime tout d’abord M. Mercier. En un deuxième temps, il poursuit en disant que « c’est payé par toutes les villes, et plus cher que les gens qui en font l’utilisation et plus cher par individu que n’importe quelle autre ville. Selon moi, ça devrait être payé en règle de proportion par habitant, ce qui n’est pas le cas ». Louis Mercier mentionne que « Saint-Bruno paie 10 % des frais liés à l’orchestre, mais que Saint-Bruno ne représente que 6 % de la population de l’agglomération ».

L’article 3.6 et ses déclinaisons, au sein de l’entente d’aide financière entre Longueuil et l’orchestre, fait sourciller M. Mercier. Il est possible d’y lire entre autres que L’ORGANISME s’engage à assurer la visibilité de la VILLE dans toutes ses actions de communication, notamment lors d’événements protocolaires. « Plutôt que de donner de la visibilité à l’agglomération, le contrat stipule que l’orchestre doit donner de la visibilité à la Ville de Longueuil », ironise le Montarvillois, qui en a fait part à quelques reprises lors de conseils de l’agglomération. Il décrit l’illogisme inscrit au contrat qui ne fait rayonner que Longueuil, réduisant les autres municipalités à l’ombre.