Des « bottines qui grondent »

Samedi dernier, des activistes sont venus déposer quelques dizaines de chaussures et bottines devant l’hôtel de ville de Saint-Bruno pour réclamer que nos élus en fassent plus en matière de relance verte.

Des paires de chaussures ont également été déposées devant les hôtels de ville de Longueuil et de La Prairie. Il s’agit d’un mouvement co-organisé par les groupes Mères au front, La Planète s’invite à Longueuil et La Vigile Verte. Le groupe Mères au front dit lutter contre « l’inaction des gouvernements face à l’urgence climatique ». L’événement, baptisé « Les bottines qui grondent », se voulait être une « manifestation silencieuse ».

« Nous passons à l’action pour protéger l’avenir de nos enfants de la crise climatique. » – Mères au front

La cause 

Les citoyens étaient invités à venir déposer une paire de chaussures devant l’hôtel de ville de leur municipalité « pour signifier aux élu.e.s qu’il est plus que temps d’agir! Gronder c’est réprimander mais c’est aussi le bruit sourd d’un régiment qui avance ». Les Mères au front seraient motivées par une vision pessimiste quant au futur de leurs enfants. « Nous passons à l’action
pour protéger l’avenir de nos enfants de la crise climatique. »

Stéphanie de Bollivier, représentante et activiste montarvilloise du groupe Mères au front, considère que la Ville a un peu « mis de côté » la vision du développement durable dans son plan de relance économique, et qu’elle a voulu lui rappeler ses engagements. « La Ville travaille actuellement à un plan d’action de relance économique post-Covid, et le but de la manifestation était de lui rappeler que, selon son plan de Vision 2035, le développement durable et l’environnement doivent être au cœur de tout plan d’action mené par la Ville. (…) la Ville a elle aussi un rôle à jouer dans la réduction des émissions de GES. » En entrevue avec le journal concernant le patrimoine bâti de la ville, le maire, Martin Murray, a confirmé que le développement durable continuait d’être un enjeu d’importance du plan de Vision 2035 et qu’il faisait toujours partie des priorités de la Ville.

Stéphanie explique que l’organisme co-instigateur du mouvement, La Vigile Verte, souhaite notamment « que la MRC participe à concrétiser la ceinture verte de la Rive-Sud (…) en changeant les schémas d’aménagement pour empêcher de construire dans nos deux boisés d’intérêt métropolitain ». Selon Stéphanie, l’organisation souhaiterait que soit créé « un corridor forestier du Mont Saint-Bruno (CFMSB) qui inclut le Boisé La Prairie/Brossard/Carignan ».

Un événement trop silencieux ?

Stéphanie rapporte qu’à la fin de l’événement, les chaussures ont été ramassées puis remises à des organismes comme le Centre d’Action Bénévole (CAB) Les p’tits bonheurs, bien que l’organisme n’ait pas pu nous le confirmer. « Nous recevons beaucoup de dons et de sacs, surtout avec la guignolée en ce moment. Nos bénévoles ne sauraient dire avec certitude qu’ils ont reçu ces paires de souliers. », explique Sylvain Morin, Directeur général, qui se dit pourtant curieux d’en savoir plus.

Du côté de la Ville, on dit ne pas être au courant qu’une telle manifestation a eu lieu. « Si un tel événement s’est déroulé devant l’hôtel de ville, on n’en a rien su. Nos édifices sont fermés durant la pandémie par mesure de sécurité. »

« Je ne sais pas si j’ai eu l’impact que je souhaitais. », admets Stéphanie. « J’ai envoyé des communiqués, notamment à la Ville et à des membres du conseil municipal, relativement aux initiatives liées au mouvement. En tout cas, dans les derniers jours, l’activité sur nos pages virtuelles a augmenté, surtout depuis le passage de l’activiste Laure Waridel à L’émission Tout Le Monde en Parle, le 22 novembre dernier. C’est sûr qu’il est plus difficile de faire entendre notre cause aux gens pendant la pandémie, puisqu’ils ont d’autres priorités. Mais je pense que dans les prochaines années, c’est là qu’on va en ressentir les effets. Je trouve que les gens ont une bonne écoute et sont sensibilisés au problème. »